Critique – Django Unchained
Dans le Tonight Show de Jay Leno du 26 novembre 2013, Tarantino confirme le retour du western dans son prochain film. Une très bonne occasion pour nous de revenir sur Django Unchained. Réalisateur de renom que l’on de présente plus, nous pouvons nous attarder quelques minutes sur son dernier film au goût de saloon, whisky, duels aux pistolets et odeurs de poudre!
Django Unchained est un film de Quentin Tarantino. Trois ans après l’excellente révision de la 2nde guerre mondiale dans Inglourious Basterds, Tarantino revient sur un autre sujet sensible : les noirs pendant la guerre de Sécession. Cependant, il est important de noter que « Django » n’est pas une idée originale mais une transformation d’un personnage du film de 1966 réalisé par Sergio Corbucci portant le même nom. Dans ce western, un inconnu justicier massacre des hors la loi à la frontière du Mexique et des Etats-Unis. Dans la version contemporaine, le Dr. King Schultz, un chasseur de prime joué par Christoph Waltz (Inglourious Basterds, The Green Hornet) aide Django, un esclave. Il est interprété par Jamie Foxx (Ali, Ray). Ensemble ils vont tenter de sauver la femme de Django, esclave dans une exploitation contrôlée par Calvin Candie. Leonardo DiCaprio (Inception, Gatsby le Magnifique) y joue ici le maître de la propriété.
Scénario assez simple, mais qui laisse la place aux acteurs qui sont ici excellents. Christoph Waltz confirme sa réputation d’acteur polyvalent. Après nous avoir époustouflé dans sa prestation d’Inglourious Basterds il revient ici avec un rôle tout aussi captivant. Jamie Foxx et Leonardo DiCaprio collent à leurs personnages et montrent une autre facette de leurs jeux d’acteur. Un petit plus pour DiCaprio qui enchaîne les rôles très intéressants depuis quelques années. On note également de très bon rôles secondaires interprétés par Kerry Washington et Samuel L. Jackson. Un panel d’acteurs hétéroclites qui se mélangent très bien.
Côté film, on retrouve les petites touches classiques de Tarantino. Les scènes à rallonges, les situations paroxystiques, l’hémoglobine à gogo et une excellente bande originale. Tous les ingrédients sont de nouveau réunis pour notre plus grand plaisir. Que dire? Ce film est donc parfait ? Peut-être pas si on se pose la question : est ce que film aurait eu autant de succès si il était pas signé Tarantino ? L’exagération et l’invraisemblance sont souvent critiquées dans les films mais pas dans ceux de Tarantino, en acceptant alors l’absurdité.
Nous avons ici un excellent Tarantino qui nous prouve une fois de plus son génie dans l’adaptation. Les acteurs y sont excellents malgré un scénario plutôt basique. L’atmosphère western spaghetti est retrouvée et appuyée par une très bonne bande originale. On réserve alors notre enthousiasme en se demandant si le film aurait été si bien accueilli sous la bannière d’un autre réalisateur, lui donnant alors, une toute autre critique beaucoup moins glorieuse.
J’ai vraiment apprécié le film, même si je dois reconnaitre qu’il y a, disons 30 min de trop (la boucherie finale) que j’ai moins apprécié. Du reste la réalisation est bonne, et les acteurs splendides !
Une bonne critique pour un très bon film, que je conseille vivement à ceux qui ne l’aurait pas encore vu !
Cependant, j’émettrais une certaine réserve quant à la réelle pertinence de la question posée : et si c’était pas un tarantino? j’ai l’impression que poser cette question est, d’une certaine manière, remettre en cause les qualités qu’on a trouvé dans ce film. Il y a bien sûr l’étiquette « tarantino » sur l’affiche du film qui assure l’intérêt du grand public, et des fonds financiers mis en jeu. Mais je pense que si un autre réalisateur l’avait fait, un nombre suffisant de gens auraient eu l’intelligence de rendre compte du travail réalisé.
Une nouvelle fois je suis en profond désaccord avec toi. La marque que tu décris est l’empreinte nette de la personne qui partage le même prénom que toi. Venant d’un autre réalisateur, les gens auraient criés au copiage ou à un copiage raté (un peu comme Percy Jackson vs HP/SDA/SW/Eragon).
Néanmoins, je te rejoins, c’est un très bon film mais qui dure 30 minutes de trop. Après, c’est une question de goût …
Je ne pense pas qu’avec un autre réalisateur, on puisse se permettre d’accuser d’un quelconque plagiat pour ce film. C’est caractéristique du genre, mais le scénario est relativement original en soi.
On aurait en revanche bénéficié d’une exposition moindre, médiatiquement parlant (et relativement injustement).
Après, la notoriété de Tarantino est venue en grande partie de sa capacité à sublimer une situation par une mise en scène très crue. Cela donne à ses films des faux airs, non pas de parodies ou de caricatures (comme on le lit souvent), mais de pastiches de films plus « old-school ». Point de plagiat là dedans.
Par plagiat, je pensais à une reprise de film. Non à une réinvention.