Afin de profitez de vos albums préférés tout en restant nomade, passer par la dématérialisation du support s’impose. La mode du format MP3 a envahi internet mais vous êtes peut-être à la recherche d’une qualité auditive supérieure, vous souhaitez avoir une copie parfaite de votre CD audio. L’extraction ou Rip parfait au format FLAC devient une référence et nous vous expliquons les étapes pour bien réussir cette opération. Ce tutoriel sera composé de trois parties : une explication du format FLAC, une liste de logiciels d’extraction audio et le tutoriel proprement dit expliqué étape par étape. Pour ceux qui veulent directement aller au fait, reportez-vous à la page 3.
Le FLAC ou Free Lossless Audio Codec est un procédé de compression musicale sans perte. Ce format est facilement et régulièrement opposé au hautement répandu MP3. Le MPEG Audio Layer 3 est lui aussi un codec de compression mais avec perte d’information dans le flux audio. Alors que la conversion au format FLAC permet de réduire en moyenne de 50% la taille du fichier par rapport à sa version non compressé, le MP3 s’en sort mieux et peut atteindre les 90%.
Ce score n’est pas sans compromis. Le MP3 montre rapidement ses limites lorsque que l’on est audiophile ou que son installation audio est peaufinée. Si le MP3 s’est imposé sur le web et dans nos baladeurs depuis toutes ces années, c’est bien sûr pour son gain de place énorme. Avoir plusieurs CD ou même toute sa bibliothèque sur le même support est devenu possible. La nouvelle génération ne comprendra jamais le baladeur CD et le walkman tant il parait maintenant irréel de le concevoir autrement. Mais avec l’augmentation perpétuelle des capacités de stockages et une recherche de qualité, le FLAC commence à trouver son public.
Puisque les images sont toujours mieux qu’un long discours, nous allons regarder la différence entre les trois niveaux de formats de musique. Le PCM ou Pulse Code Modulation correspond au signal brut, non compressé ou altéré, équivalant à la qualité d’origine de votre CD audio. La musique peut être visualisée sous forme de fréquences répondant à la hauteur de chaque note. Elle est exprimée en hertz (Hz) ou kilohertz (pour 1000 Hz). L’oreille humaine dispose généralement d’une plage d’audition entre 20 et 20 000 Hz.
Sur ce premier spectrographe en PCM, nous remarquons que la quasi-totalité des fréquences est en dessous de 25 kHz mais qu’il existe du bruit blanc (petites particules en violet) au-delà. Les CD audio autorisent, pour une très grande majorité, une plage allant jusqu´à 48 kHz (les Super Audio CD vont jusqu’à 96 kHz). On comprend aisément que toute cette place « vide » au-delà des 22kHz potentiellement inaudibles pourrait être supprimée pour gagner de la place. C’est ce que fait le FLAC.
Sur ce second spectrographe en FLAC, toutes les fréquences sont conservées et la hauteur s’arrête à 22 kHz. La piste a été compressée, sans perte.
Maintenant, dans le cas d’un MP3 volontairement de basse qualité, le plafond s’arrête à 18.5 kHz et une limite artificielle intermédiaire se profile à 16 kHz. Les fréquences – les notes de musique ont été dégradées.
Les codecs ne font évidemment pas que couper après une certaine fréquence, sinon il manquerait des notes. Ils réduisent également leurs hauteurs pour rester dans la plage. Dans le cas du MP3, la compression est si forte qu’elle entraine une destruction partielle de la note. Bien sûr, ce changement n’est pas si facile à détecter mais il reste réel et possible à mesurer soi-même en comparant 2 fichiers FLAC et MP3 avec une bonne installation. Avez-vous déjà remarqué une saturation des aigus ou un écrasement des graves dès que vous poussez le son de vos enceintes? C’est possiblement le résultat de la compression du son du format MP3 (votre installation peut en être aussi simplement la cause).
Le format FLAC n’est pas le seul format de compression audio sans perte. Il existe d’autres format comme par exemple celui développé par Apple, le format ALAC (Apple Lossless Audio Codec) ou le format APE (Monkey’s Audio). Étant donné qu’il s’agit uniquement de formats sans perte, leurs différences se font dans la capacité ou la vitesse de compression et non sur la qualité. Le format FLAC étant celui en passe de devenir référence, nous avons décidé de s’y intéresser.
Enregistrer ou extraire les pistes audio d’un CD est plus souvent appelé dans le jargon technique : ripper, un anglicisme qui signifie extirper, déchirer. Pour rappel, cette opération s’apparente à une copie privée du support. Elle est autorisée dans la loi française et définie par l’article L122-52 du Code de la propriété intellectuelle. Pour simplifier, il est légal de ripper un CD audio à partir du moment où vous l’avez acheté légalement et que vous l’utilisez dans le seul cercle de la famille proche. Toute autre utilisation, prêt, partage ou pire, vente est strictement interdit. Ce droit est compensé par une rémunération des ayants droits par, entre autres, la redevance audio-visuelle.
Nous avons fait une sélection non-exhaustive de logiciels permettant de ripper un CD audio en différents formats dont en FLAC, la priorité de ce tutoriel.
Lien vers le site officiel ici
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Comme précisé plus haut, nous allons utiliser Exact Audio Copy (EAC) pour convertir au format FLAC et créer une copie identique au CD audio d’origine. La prise en main du logiciel n’est pas des plus faciles mais en suivant point par point ce tutoriel, vous allez arriver au résultat souhaité.
Exact Audio Copy (EAC) est disponible au téléchargement ici, sur la page officielle du site. Une fois téléchargé lancez l’installation. Vous arriverez normalement à un moment sur cette page.
Les options GD3 est une option payante pour obtenir des métadonnées et AcoustID n’apporte pas grand-chose. Ces deux options ne nous sont pas nécessaires.
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L’assistant de configuration se lance automatiquement à la fin l’installation, vous pouvez l’annuler.
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Insérez votre CD audio que vous souhaitez ripper. Vous DEVEZ arriver à cette page. Cette étape est très importante. Vous devrez peut-être insérer plusieurs CD avant d’arriver à cette page. Souvent les CD récents ne fonctionnent pas, essayez plutôt quelque chose de plus ancien pour configurer le logiciel pour revenir après à votre CD d’origine.
AccurateRip est une base de donnée mondiale comparant avec un calcul mathématique, le résultat de votre extraction avec celle des autres personnes ayant rippé le même CD. Il n’y a rien de plus énervant que d’entendre des « Pocs » pendant l’écoute, alors à moins d’écouter à chaque fois le résultat, AccurateRip va vous confirmer la qualité de votre travail. Si vous n’obtenez pas de confirmation d’AccurateRip, nettoyez votre CD ou soufflez dans votre lecteur. A noter enfin que le calcul mathématique à la base de cette vérification ne permet pas d’interprétation humaine. Si après plusieurs écoutes de votre source, vous n’entendez pas d’erreur alors il peut s’agir d’une micro erreur inaudible responsable de la non validation de d’AccurateRip.
Appuyez sur « Configure » et après les quelques minutes de travail, sur « OK ».
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Commençons par le menu en haut à droite, EAC Options – « F9 ».
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Cette première page est assez explicite. Je vous conseille les choix suivants. L’option de compression en arrière-plan ne fait pas beaucoup de différence chez moi. La création automatique de la playlist est plutôt pratique.
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Pour l’extraction, pensez à bien cocher les deux premières options ainsi que, bien sûr, « High » pour Error Recovery.
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Ces options ici sont également assez explicites. Je vous conseille les options suivantes telles que l’identification du CD et sa recherche d’information. Il est possible que votre PC n’aime pas l’affichage du rapport à la fin de l’extraction donc, par sécurité, désactivez-le. Enfin, si la langue de Shakespeare ne vous pose pas de problème, créer le .log (journal de rapport) en anglais, vous apportera plus de compatibilité. Ce rapport n’est en soit pas obligatoire mais permet une traçabilité de votre travail et de ses conditions.
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Respectez le volume de votre CD audio et ne normalisez pas le son.
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Cette page va définir le nom de votre fichier audio après son extraction. Vous allez mettre la main à la pâte. Je vous conseille la configuration suivante :
« Naming Scheme » :
%tracknr2% - %title%
Puis, sélectionnez « Use Various Artists Naming Scheme » et utilisez :
%tracknr2% - %artist% - %title%
Pour les albums avec un seul artiste, votre nom de fichier sera : N#de piste – Titre
Pour les albums avec plusieurs artistes, votre nom de fichier sera : N#de piste – Artiste – Titre
Bien sûr, ne remplacez pas les espaces par des _
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Allons maintenant aux options du lecteur – « F10 ».
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Commencez par «Detect Read Features…» et patientez quelques minutes. La plupart des lecteurs récents permettent « Accurate Stream » visant à certifier le flux d’information entre votre lecteur et le logiciel. Il est important de l’avoir coché ! Pour la « cache audio », cochez-là. Oui votre extraction prendra un peu plus de temps mais cette option assurera la qualité. Pensez à décocher l’option « C2 » qui peut poser problème avec certains lecteurs.
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Commencez le test avec « Autodetect read command now » et laissez le reste non coché. L’option « CD-Text Read capable drive » est accessoire.
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La partie haute des options doit être grisée si vous avez effectué le test de « AccurateRip » du début de l’installation. Si ce n’est pas le cas, reportez-vous à la section plus haut. Sélectionnez les options comme indiqué. Vous pouvez réduire manuellement ici la vitesse si votre CD est très rayé. Par défaut, laissez faire le logiciel tout seul en laissant « Current ».
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Enfin, la quasi-totalité des lecteurs devraient fonctionner avec les options suivantes. Si pendant le processus de détection des vides (détaillé plus bas) votre lecteur y trouve des valeurs vraiment fausses, par exemple 30sec de vide pendant un album live, essayez les méthodes B ou C. Si vraiment cela ne marche pas, passez de « Secure » à « Accurate » et recommencez.
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Nous arrivons aux avant-dernières configurations, les metadata – métadonnées – « F12 ». Ces options permettent d’obtenir automatiquement les informations sur votre CD audio : artiste, piste, jaquette et même paroles.
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Sauf si vous avez sélectionné l’option payante GD3 à l’installation, vous avez le choix entre « MusicBrainz plugin (CTDB) », « freedb plugin » et « EAC’s native freedb support ». Il n’y a pas de grosses différences entre les 3.
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Si vous sélectionnez « EAC’s native freedb », votre onglet va ressembler à ça. Marquez une adresse email. Celle-ci n’a même pas besoin d’être une adresse réelle, celle de l’exemple fonctionne. Activez « Get active freedb server list » et cochez la dernière option.
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Enfin, les dernières options ici, celles de la compression- « F11 ». Nous allons définir comment et en quel format nous allons extraire votre CD audio. En l’occurrence ici, en format FLAC mais il est également possible de le faire en d’autre formats comme le format MP3. Cela fera l’objet d’un autre tutoriel.
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La configuration doit être comme indiqué sur l’image et vous allez devoir encore mettre un peu la main à la pâte. Vous devez retrouver le chemin pour l’exécutable flac.exe. Par défaut il est dans C:\Program Files (x86)\Exact Audio Copy\FLAC\flac.exe mais si vous avez effectué votre installation ailleurs, vous devez le retrouver dans votre dossier d’installation.
Ensuite la commande additionnelle est la suivante, faite un copier-coller :
-8 -e -V -T "ARTIST=%artist%" -T "TITLE=%title%" -T "ALBUM=%albumtitle%" -T "DATE=%year%" -T "TRACKNUMBER=%tracknr%" -T "GENRE=%genre%" -T "PERFORMER=%albuminterpret%" -T "COMPOSER=%composer%" %haslyrics%--tag-from-file=LYRICS="%lyricsfile%"%haslyrics% -T "ALBUMARTIST=%albumartist%" -T "DISCNUMBER=%cdnumber%" -T "TOTALDISCS=%totalcds%" -T "TOTALTRACKS=%numtracks%" -T "COMMENT=%comment%" %source% -o %dest%
Enfin vérifier les options cochées en bas.
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Dans ce dernier onglet, désélectionnez tout sauf la dernière option et changez si besoin le nom de la jaquette. La configuration proposée ci-dessus reste un classique.
Votre configuration d’EAC est maintenant terminée. Vous pouvez sauvegarder si besoin votre profil dans le menu en faisant « Profile » et « New ». Rassurez-vous, EAC va retenir par défaut les précédentes configurations.
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Les étapes suivantes sont bien sûr à faire après la configuration d’EAC effectuée. Si ce n’est pas le cas, reportez-vous à la section au-dessus. Une fois terminées, vous allez voir que la partie extraction en elle-même est assez rapide.
Après l’insertion de votre CD audio et si vous avez bien configuré les options de Métadonnées, les informations vont être trouvées automatiquement. Vérifiez toutefois leur exactitude. En particulier pour la musique classique, ajoutez le compositeur en plus de l’interprète. Vous pouvez ajouter les paroles de chanson en cliquant sur le bouton « add » de la colonne « Lyrics ». Il est possible de charger ou de changer la jaquette en en cherchant une nouvelle dans la base de données.
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Commençons par vérifier que l’option « Append Gaps to Previous Track (default) » est activée, elle devrait l’être par défaut.
Puis cliquez sur « Detect Gaps » – F4. Cela va prendre quelques secondes mais il est très important que votre lecteur identifie les blancs et écarts.
Ensuite, allez à « Create CUE Sheet » puis « Multiple WAV Files With Gaps… (Noncompliant) ». C’est le moment de créer votre dossier de destination. Pour des raisons de confidentialité, évitez de créer un dossier dans votre bibliothèque personnelle. Préférez un dossier comme C:\EAC Extraction\
Je vous propose un nom de dossier comme suit :
Artiste – Album (année) [Format]
Par exemple : Michael Jackson – Thriller (1982) [FLAC]
Une fois votre dossier créé, sélectionnez-le et nommez votre .cue à votre guise : Artiste – Album par exemple.
Le .cue est le fichier contenant les blancs et écarts entre les pistes permettant de reproduire à l’identique votre CD Audio, très pratique si votre version originale est très rayée.
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Enfin la dernière étape. Vérifiez que toutes les pistes sont sélectionnées, sauf si vous souhaitez en retirer certaines. Allez dans « Action », « Test & Copy » puis « Compressed » ou « Shift + F6 »
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C’est parti pour l’extraction ! Elle peut durer de quelques minutes à plusieurs heures si votre CD audio est endommagé. Votre ordinateur va mettre beaucoup d’énergie dans cette opération, c’est peut être le temps de regarder la télévision ou de lire un livre. Soyez patient ! Une fois le rip effectué, votre CD audio est maintenant converti dans le format FLAC dit « parfait » où vous disposez de toutes les informations de votre CD audio original. Si vous êtes perfectionnistes, une optimisation des Tags (informations sur les pistes) peut être effectuée mais fera l’objet d’un autre tutoriel.
Comme détaillé au début de la seconde page, nous vous rappelons que cette copie est privée et qu’elle est légale dans l’unique utilisation du cercle familial proche. Nous ne pouvons être tenu pour responsables de toute autre utilisation que vous en faites.
Ce tutoriel sur comment enregistrer et extraire les pistes musicales d’un CD audio au format FLAC est maintenant terminé. Si vous avez des questions ou rencontrez des difficultés, n’hésitez pas à laisser un commentaire dans la section plus bas.
