Festival D’Annecy – Le Commencement

Cette semaine, Avis du Public fête les 40 ans du Festival d’Annecy. Morceaux choisis.

Le Festival d’Annecy c’est la référence en matière de film d’animation. Cette année, pour sa 40ème édition, il rend particulièrement hommage à l’animation française et à sa grande créativité. Au programme, des rencontres, des courts et longs métrages, des films de fin d’études et une ambiance super cool dans une belle ville accueillante au pied des montagnes. Oui, sortir du ciné et se balader près du lac, c’est magique. Si le cadre est au top, qu’en est-il de la sélection de cette année ? Voici mes premières impressions.

Le Festival d’Annecy ou les mille et un visage de l’animation

Pendant une semaine, les artistes vont présenter leurs créations sur les écrans de la ville. Le festival d’Annecy vient de commencer et la programmation est très dense et diversifiée. Difficile de choisir les séances  – heureusement qu’on aura droit au rattrapage pour plusieurs films !

Pour ma première projection, j’ai choisi de m’assoir confortablement devant une série de films destinés à la télévision. Le public visé est jeune – voire très jeune – et les héros des courts métrages présentés ici sont des enfants, des animaux ou de petites créatures aux formes arrondies. L’histoire à toujours une jolie morale, même si elle est parfois tirée par les cheveux, ou alors une visée éducative. C’est Yin et Yana, réalisé par le russe Oleg Uzhinov qui retient mon attention puisqu’il y parle avec humour et finesse des différentes habitudes alimentaires des enfants d’une école. On apprend beaucoup de choses en 11 minutes, c’est accessible et très drôle. Pour un public de tout jeunes enfants, c’est A Rhino named Paul qui a mes faveurs avec une berceuse chanté par un groupe de rock pour expliquer à un petit rhinocéros les bienfaits du sommeil. Côté visuel, c’est à nouveau la Russie  qui m’éblouit avec Paper Mates, Mistaken Bee-dentity. Les personnages et les décors sont fait en papier carton et autres fournitures de bureau. Comme quoi un peu de ruban adhésif et quelques trombones peuvent nous transporter dans un monde féérique.

Les films de fin d’études

Ce qui est fascinant au Festival d’Annecy, c’est la diversité du monde de l’animation. Non, il n’y a pas que Disney dans la vie et, oui, on peut réaliser un film avec du sucre (dans le cas du court métrage canadien Squame), de la peinture sur négatif ou encore sur verre. Et surtout, l’animation n’est pas que pour les enfants – spéciale dédicace à la dame qui a du quitter la salle avec son fils pendant la séance. En effet,  l’éveil à la sensualité était un thème assez récurent de cette série de courts métrages (avec le troublant Throttled, par exemple).

J’ai vu de très belles choses lors de la projection, beaucoup de poésie, d’engagement (avec A Man Called Man sur la bêtise de notre société, par exemple) et de créativité. Mon coup de cœur était poétique justement puisqu’il s’agit du film The Short Story of a Fox and a Mouse réalisé par 5 étudiants de l’ESMA (Ecole Supérieure des Métiers Artistiques). Sans dialogues et sans commentaires, l’histoire est celle d’une rencontre entre un renard et une souris dans un paysage enneigé.

Les courts métrages en compétition

Pour la fin de journée, nouvelle série de courts métrages. Il n’y pas vraiment de fil conducteur dans le lot de films que ce soit pour les thèmes abordés ou le style. On passe en effet d’une réflexion sur notre appartenance à un monde où racisme et xénophobie sont omniprésent (Long. Not Long) à l’histoire troublante d’un adolescent qui regarde pour la première fois sa mère comme une femme (Plein été). L’unité se trouve dans la qualité des films qui sont tous d’une grande maîtrise artistique. Si je devais choisir mon favori dans la course au prix, ce serait Stems, du Britannique Henderson, qui nous montre la fabrication d’un groupe de marionnettes musiciennes ou Moroshka dans lequel un loup terrifie un petit village.

Pour vous mettre dans l’ambiance, vous pouvez jeter un œil au teaser du festival d’Annecy :