Après Stuck in Love, Josh Boone reste dans le registre de l’émotion avec Nos étoiles contraires en s’inspirant d’un roman de John Green.
Même si les sujets ont de nombreuses fois été traités (Le Temps d’un automne, Love Story), Nos étoiles contraires réussit tout de même à mêler rires et réelle compassion à travers la maladie et l’amour. Shailene Woodley incarne le personnage d’Hazel Grace : une adolescente miraculée du cancer de la tyroïde mais dont les poumons sont pleins de métastases. Cette dernière fait la rencontre d’Augustus Waters, dit Gus (Ansel Elgort), 18 ans et unijambiste à cause d’un ostéosarcome. Lors d’une réunion de groupe de soutien, Hazel et Gus se lient d’une très forte amitié. Les deux protagonistes connaissent une folie passagère entremêlant passion et dure réalité. Mais malheureusement, leurs deux bilans vitaux s’aggravent petit à petit…
Nos étoiles contraires est inspiré du roman « Fault in our stars »; et pour cause le fil rouge du film est la littérature. Effectivement, nos deux héros voient d’abord naître leur amour autour d’un livre « Une Impériale Affliction » de Peter Van Houten. Dès lors, une série de magnifiques citations et procédés d’écriture couvrent le scénario de Nos étoiles contraires. L’image la plus parfaite du film reste sans doute la vision que porte Gus sur la cigarette : « Tant qu’on ne l’allume pas, la cigarette ne tue pas. Et je n’en ai jamais allumé une seule de ma vie. C’est une sorte de métaphore. Tu glisses le truc qui tue entre tes lèvres, mais tu ne lui donnes pas le pouvoir de te tuer ». Celle-ci nous montre à quel point les deux personnages ne cessent de vivre, tout en narguant la mort ; nous sensibilisant ainsi un peu plus à leur romance. En somme, la littérature est l’atout principal de Nos étoiles contraires, puisqu’elle réussit à masquer habilement le scénario trop revisité. En effet, ce dernier illustre parfaitement le stéréotype de la jeune fille malade qui connait l’amour parfait et éternel.
Autre point négatif, Nos étoiles contraires passe par des répliques trop « déjà vues ». Ce sont de courtes scènes, certes, mais qui restent très clichées, à la limite du kitch. C’est comme, par exemple, avec la scène du premier baiser où tout le monde finit par les applaudir. Malheureusement, ces quelques minutes basculent le film dans le registre de série B et nous prive de toutes émotions sincères. Malgré cet inconvénient, Nos étoiles contraires reste un idyllique drame, venant sublimer une fin inattendue. Sans oublier la petite touche d’humour noir qui vient détendre la lourde atmosphère.
Divergente puis atteinte du cancer, Shailene Woodley joue aux côtés des plus grands. Pendant près de 2 heures, le jeu de Shailene Woodley parvient à nous faire éprouver les difficultés de la maladie et de son quotidien. En effet, dans Nos étoiles contraires, rien n’est sur-joué et rien n’est caché aux yeux du spectateur. C’est bien la réalité que met en scène Josh Boone sur nos grands écrans ! Loin de l’allégorie de la femme au physique parfait, Shailene Woodley s’éloigne complétement de Divergente avec ses cheveux courts, rappel aux chimiothérapies, et son corps amaigri.
Le personnage d’Augustus Waters, joué par Ansel Elgort, arrive comme un cheveu sur la soupe. Un peu comme son sauveur ou son ange gardien, il est tout le contraire d’Hazel. Optimiste sur sa maladie, il refuse de croire en la condamnation et redonne un souffle aux poumons de sa belle. Atypique en son genre, et parlant un langage très précieux (à la limite du théâtral), les spectatrices ne pourront que tomber sous le charme de son regard ténébreux.
Déjà frères et sœurs dans Divergente, ces deux étoiles contraires se sont bien retrouvées, se soutenant ainsi autant dans le combat que dans la maladie.
On retrouve également Willem Dafoe (The Grand Budapest Hotel, Nymphomaniac, Spider-man) dans le rôle de l’écrivain Peter Van Houten. Loin de l’image du méchant bouffon vert, Nos étoiles contraires nous dévoile une sensibilité encore peu explorée chez l’acteur. Ce dernier interprète un écorché vif, se cachant sous un air vulgaire et blessant. Ce n’est pas sans compter sur la dureté de son regard, et l’aisance dans son jeu, que Willem Dafoe nous fait naviguer entre colère et pitié.
Nos étoiles contraires en un touché plus d’un. D’Ed Sheeran (All of the stars) en passant par Jake Bugg (Simple as this) sans oublier Tom Odell (Long Way Down), Nos étoiles contraires s’affirme comme une vraie playlist sentimentale. Mais la première place revient à la talentueuse Birdy. Touchée par l’histoire singulière que vivent les deux personnages, elle compose de sa plus belle plume Not about angels, qui aura le privilège d’être la B.O. Birdy trouve sa principale inspiration dans le personnage d’Hazel. Ce dernier s’empêche d’aimer et se qualifie sans cesse de grenade dégoupillée. Si Hazel se compare à une bombe, la musique présente dans les scènes est similaire à une explosion auditive. Sans oublier la bande son qui colle parfaitement au film sans rentrer dans le « too much », comme pour finir sur une note touchante.
En résumé, Nos étoiles contraires c’est surtout une vision réaliste de ce qu’est le cancer enveloppée d’une belle histoire d’amour qui bouleverse forcément.
Ici une autre critique de Nos étoiles contraires.