Critique – L’Odyssée

L’Odyssée retrace le parcours du commandant Cousteau, figure emblématique de l’exploration du monde sous-marin. Notre avis.

Lorsque l’on évoque L’Odyssée, on pense d’abord à Ulysse, qui rentre chez lui lui après un long périple. Aventurier des temps modernes, Jacques – Yves Cousteau, ou Jyc, pour les intimes, a droit à son épopée, présentée cette année au festival d’Angoulême. Et c’est Jerôme Salle (réalisateur des Largo Winch et de l’excellent Zulu, sorti en 2013) qui s’y colle. Adapté du livre Capitaine de la Calypso d’Yves Paccalet et Albert Falco, ce biopic retrace la vie de l’homme au bonnet rouge et nous fait découvrir des aspects méconnus de sa personnalité.

L’appel des fonds marins

L’Odyssée commence en 1949, peu avant l’acquisition du mythique navire Calypso. Cousteau (Lambert Wilson, Enragés) s’est installé près de Marseille avec sa femme Simone (Audrey Tautou, bluffante en femme de marin) et ses deux enfants, Philippe (Pierre Niney, Un Homme Idéal) et Jean-Michel (Benjamin Laverhne). La petite famille vit d’amour et d’eau salée et profite de la douceur du climat méditerranéen. Les premières images ressemblent à un vieux film de vacances que l’on regarde avec une douce nostalgie. Je salue donc au passage les superbes décors de Laurent Ott (qui était déjà là pour Zulu) et la photographie impeccable de Mathias Boucard.

Jacques-Yves, qui a inventé le scaphandre, fait régulièrement de la plongée avec ses fils, surtout avec Philippe, le plus jeune, qui partage son goût de l’aventure et de l’exploration et son amour de la nature. Mais observer et photographier les poissons ne lui suffit bientôt plus : Cousteau veut consacrer sa vie aux océans, quitte à tout sacrifier.

Une structure solide

Le film comporte trois grandes étapes : les débuts du célèbre océanographe, placés sous le signe de l’aventure et de la bohème, son irrésistible ascension et enfin un retour aux fondamentaux. Comme Ulysse, Jyc va très loin, se perd, se heurte aux monstres du business et de la finance et cède au chant de jeunes et belles sirènes avant de rentrer chez lui et de regarder le monde avec un œil nouveau et plus écologique. L’Odyssée de Jerôme Salle est très symbolique, les voyages au cœur des océans faisant écho à un voyage intérieur et un cheminement introspectif. La portée écologique du film n’est pas négligeable non plus.

Si on considère le côté biopic pur, L’Odyssée est une réussite. L’homme, l’explorateur, le père et aussi la star sont décrits avec précision. C’est presque un double biopic d’ailleurs, car on suit de très près le parcours de son « fils préféré », Philippe, dont le chemin va s’éloigner, puis embrasser à nouveau celui de son père. Lambert Wilson et Pierre Niney forment un duo père/fils qui frôle la perfection.  Finalement, qu’est-ce qui ne va pas avec L’Odyssée ? Certes, il y a quelques longueurs – je trouve que tous les biopics sont longs, j’ai peut-être un souci avec le genre en règle générale – mais j’ai aussi trouvé l’ensemble assez linéaire, un peu comme une succession d’images juxtaposées, qui nous apprennent beaucoup mais nous stimulent peu. Alors, si vous vouliez une biographie de Cousteau, vous allez être comblés car sa vie est riche, complexe et le film en explore des facettes jusque là peu connues. Si vous êtes venus voir de belles images de fonds marin, une seule scène correspondra à vos attentes, mais quelle scène : une plongée à la rencontre des requins. J’en frissonne encore.

Pour un autre article sur L’Odyssée, allez faire un tour sur Le Figaro.  Et en attendant la sortie le 12 octobre, voici la bande-annonce :

Critique - L'Odyssée
Un biopic solide, avec un Lambert Wilson qui incarne à merveille le commandant Cousteau.
Acteurs
Mise en scène
Scénario
Images et son
On aime bien
  • Le casting
  • Les décors
  • Le biopic est réussi
On aime moins
  • Des longueurs
  • Un peu trop linéaire
3.0L'avis
Note des lecteurs: (1 Vote)