Critique – The Revenant

Leonardo DiCaprio et Tom Hardy se livrent à un combat bestial dans des superbes paysages du grand Nord Américain. The Revenant excelle dans sa photographie mais ne reste pas sans défauts.

The Revenant relève la barre et la fixe très haut sur la qualité photographique d’un film. Avec 2 acteurs de renoms pour épauler cette production, le film garantit notre attention. Superbement dirigé, nous ne sommes pas unanimes en tous points sur la réussite du film. La critique suivante va revenir sur les points qui nous semblent importants de ce long métrage.

De splendides images, une immersion totale

Alejandro G. Iñárritu est à la réalisation. Récemment derrière la caméra avec Birdman, l’artiste s’est toujours intéressé au comportement humain et à la puissance de l’esprit. The Revenant ne déroge pas à cette règle.

Tout comme le roman du même nom de Michael Punke, cette adaptation est tirée de faits réels. Dans la première partie du 19ème siècle, le commerce de peaux fleurit dans les Rocheuses Américaines. Mais les tribunes indigènes ont du mal à cohabiter avec les Visages Pâles. Les conflits d’intérêt existent aussi chez les chasseurs. Hugh Glass, joué par Leonardo DiCaprio, élève seul son fils qu’il a eu avec une indienne. John Fitzgerald, interprété par Tom Hardy, ne voit pas d’un bon œil un sauvage dans le groupe de chasseurs. Glass blessé par un ours, Fitzgerald en profite pour le laisser pour mort et tuer son fils. Mais, habité par la vengeance, l’estropié survit avec un seul but : retrouver l’homme qui a tué son fils.

Avant de nous pencher sur l’histoire et les acteurs, il faut souligner le superbe travail de photographie et de mise en scènes. Les paysages sont tout simplement à couper le souffle. Tourné en hiver en conditions réelles entre le Canada, les Etats-Unis et l’Argentine, ce long métrage repousse les limites de captures en extérieur. Sans aucun fond vert et uniquement des lumières naturelles, les journées de tournage se limitaient parfois à seulement quelques prises de vues. Mais qu’elles sont belles ! De la fonte de neiges aux lacs glacés, c’est un dépaysement total pour le spectateur. La mise en scène est également très bien faite. Beaucoup de plans séquences pour lesquels le réalisateur s’était déjà fait remarquer dans Birdman. La musique se fait plutôt distante et va se limiter à des violons forts sur certains passages.

Pour sauver sa peau, il doit mourir

Âmes sensibles, certains passages de The Revenant pourront vous retourner l’estomac. Les prises de vues en close-up au moment des attaques sont sans filtres. Le combat au corps-à-corps avec l’ours est viscéralement vécu et le résultat n’est pas beau à voir. On espère qu’aucun animal ou homme n’a été blessé pendant le tournage. Mais au-delà de cette prouesse visuelle et de mise en scène, reste les questions du scenario et des acteurs. Pour ce premier point, une histoire simple est à mon sens un très bon choix pour justifier ce voyage en terres sauvages. Par contre, le choix d’utiliser une camera très suivie nous laisse penser à un récit filmé sans coupures et du coup nous pose des sérieuses questions sur les conditions de survie ou de guérison du personnage principal. Difficile de savoir précisément les conditions dans lesquelles Hugh Glass était à l’époque, mais celles de The Revenant s’apparentent plus à des super-pouvoirs qu’à un être humain. Ce point n’est pas rédhibitoire dans l’appréciation du film mais suscite quand même des questionnements.

Enfin l’épineuse questions des acteurs puisqu’ils sont en liste pour les Oscars 2016 au moment de ces lignes. Il faut avant tout relever l’effort de tournage en conditions réelles en plein hiver. Les roulades dans la neige et les baignades dans l’eau glacée ne sont pas rares. Conserver son rôle dans de telles conditions ne doit pas être de tout repos. DiCaprio et Hardy maîtrisent tous deux leurs personnages : les vues en contre plongée et close-up alliées au jeu d’acteur sont vraiment immersives. Le rôle de Hugh Glass va surtout être tourné sur la survie et la douleur, rôle dans lequel DiCaprio s’en sort très bien. Très viscérale et profonde, sa prestation est vraiment impressionnante. A l’opposé, John Fitzgerald demande à mon avis plus d’efforts d’acteur aux vu des nombreuses interactions et des variantes de caractère. Sans remettre en cause la qualité de l’autre, je pense que Tom Hard s’en sort mieux dans The Revenant et propose un personnage plus riche que son homologue.

The Revenant est un superbe film pour sa photographie. C’est une véritable prouesse technique qu’il faut reconnaître sans aucune retenue. Les conditions de tournages sont également à mettre en avant au même titre que les acteurs. Reste la question du sujet du film et de son traitement, en particulier le côté surnaturel de la guérison que cette adaptation nous laisse à penser. Alejandro G. Iñárritu rempile pour une superbe mise en scène, novatrice et vraiment impressionnante, un vrai bonheur pour les yeux.

Si vous voulez en savoir plus sur The Revenant, je vous propose les liens suivants:

http://www.filmdeculte.com/cinema/film/The-Revenant-5897.html

http://www.metronews.fr/culture/the-revenant-d-alejandro-gonzalez-inarritu-la-prestation-de-leonardo-dicaprio-depasse-l-entendement/molq!yFcicO1gaKCuo/

Critique - The Revenant
The Revenant est un exploit visuel supporté par deux très bons acteurs.
Acteurs
Mise en scène
Image et son
Scénario
On aime bien
  • Les superbes paysages
  • La mise en scène
  • Les très bons acteurs
On aime moins
  • Le côté super-pouvoir de guérison
3.9L'avis
Note des lecteurs: (3 Votes)