Neil Jordan, que l’on connait tous pour Entretien avec un vampire (1994), est récemment revenu dans le thème des vampires avec son dernier film Byzantium. Ce dernier a-t-il pondu un digne successeur à son chef d’œuvre de 1994 ?
De nos jours, le monde des vampires est devenu très populaire, notamment avec la jeunesse du monde entier et l’attractivité de séries telles que Moonlight, True Blood ou encore les films Twilight. Le problème, selon moi, est qu’à cause de cette banalisation, les vampires et leur univers sont devenus simples, clichés. C’est pour cette raison que j’étais en partie réticent à l’idée de regarder Byzantium.
Après une sorte d’introduction sombre, qui nous présente un peu l’idée générale du film et même du mode de vie des héroïnes, les deux actrices principales, Clara Webb (Gemma Arterton) et Eleanor Webb (Saoirse Ronan) quittent la ville où elles vivent pour commencer une nouvelle vie (je devrais dire recommencer, car on comprend très vite qu’il ne s’agit pas de la première fois). Le duo, initialement présenté comme sœurs, se révèle être plutôt mère-fille, se retrouve dans une ville côtière perdue quelque part sur la côte anglaise. Clara, la mère, rencontre rapidement Noel (Daniel Mays), propriétaire du Byzantium Hotel, un vieil hôtel tombé en quasi-ruine. Eleanor, de son côté, rencontre Frank (Caleb Landry Jones). Ce dernier tombe presque immédiatement sous les charmes d’Eleanor ! Et c’est comme cela que l’histoire de Byzantium débute.
Mais Byzantium n’a rien à voir avec tout ces films modernes qui ont, malheureusement, souvent un côté niais. Non, il apporte un nouvel angle, un brin de sérieux dans le style vampirique. Les deux personnages principaux sont joués par deux femmes et, dès le début, cela apporte une fraîcheur car dans la grande majorité des films de vampires, les rôles principaux sont très souvent joués par des hommes. On retrouve deux actrices fortes en caractère et en présence, qui ont toutes deux une histoire à partager. Cette histoire, on la retrouve avec de nombreux flash-backs qui sont très bien insérés dans le scénario et nous permet de découvrir de nombreux liens entre le passé et le présent.
Beaucoup de clichés liés aux vampires sont ici effacés et on retrouve des personnages plus humains (si on peut dire), et le fait d’être un vampire apparaît beaucoup plus comme un fardeau ou même une malédiction.
Le film se déroule de manière fluide, peut être un peu trop lentement au goût de certains, mais cette fluidité est essentielle a l’histoire car sans elle on ne ressentirait en aucun cas les sensations dégagées par ce conte. A noter les quelques somptueux paysages qui nous sont présentés, notamment la superbe scène de l’île.
Au final, c’est un film très plaisant à regarder.