J. M. Barrie, écrivain écossais, sort en 1911 son Peter Pan, ou le garçon qui ne voulait pas grandir. Moultes fois adapté sur plusieurs supports : bande dessinées ou même théâtre, nous retiendrons ici les œuvres cinématographiques. Alors que je conserverais Hook ou la Revanche du capitaine Crochet avec feu Robin Williams ou Neverland avec Johnny Depp, Pan, le dernier film tracé pour Hollywood ne fera pas partie de mes bons souvenirs de cette histoire. Je vous explique pourquoi dans ma critique.
Peter Pan, un orphelin durant la 2nde guerre mondiale, se fait enlever pendant la nuit par de mystérieux pirates. Emporté dans un monde imaginaire dirigé par l’infâme Barbe Noir, il devra, avec l’aide de ses amis, libérer les peuples et devenir le héros que tout le monde connaît.
Beaucoup de critiques ont tiré à feu nourri sur les divergences énormes entre cette adaptation et le livre. Alors que les films précédents restaient dans la ligne générale du roman, ici Joe Wright, son réalisateur, s’est autorisé beaucoup d’entorses. Je vais préférer partir du principe que Neverland est un monde imaginaire et donc que tout y est possible. Encore faut-il que ça fasse rêver. Que le Capitaine Crochet joué par Garrett Hedlund soit le meilleur ami de Peter Pan (Levi Miller), je ne vois pas le problème tant la construction derrière les deux personnages et leurs interactions tiennent la route. Mais l’ajout de Barbe Noire (Hugh Jackman) semble plus faire du remplissage de rôle qu’apporter une base scénaristique. Il ne fait que remplacer le rôle du Capitaine Crochet du livre et donne juste l’impression qu’il fallait un méchant pirate connu pour l’histoire. Du coup nous nous retrouvons sans réel changement de l’histoire. Nous retrouvons les classiques : Peter doit apprendre à voler, les crocodiles, Clochette, Lily La Tigresse (Rooney Mara).
Pan ne lésine pas sur les effets spéciaux. Originalement tourné pour un visionnage en 3D, il rentre du coup dans la catégorie des films sans saveur lors de visionnages classiques. Sûrement très impressionnant, ce long métrage ressemble plus à une démonstration du numérique plus ou moins bien faite. Certaines scènes gagnent clairement en beauté tant nous pouvons nous plonger dans l’imaginaire mais d’autres, où les effets sont nettement en dessous, nous font regretter le temps des bonnes vieilles prise de vues originales.
Oui il y a beaucoup d’écran vert mais aussi une recherche sur les costumes plutôt bien faite, mis à part celui, encore une fois de Barbe Noire, qui est plus ridicule qu’autre chose et rajoute matière sur le peu d’intérêt du personnage. La fin du film embrasse totalement le manque d’intérêt des personnages : Peter Pan devient Néo de Matrix et avec un regard qui, tel celui d’un jeune seigneur Sith (Star Wars), contrôle les fées pour tuer les pirates et sauver ses amis. Rajoutons une amourette entre Capitaine Crochet et Lily La Tigresse et nous obtenons un résultat assez peu convaincant pour cette dernière adaptation. Quelques lumières au tableau: Cara Delevingne (les prochains Suicide Squad et Valérian de Luc Besson) en sirène et une reprise de Nirvana (Smells Like Teen Spirit) bien sympathique même si on se demande ce qu’elle fait là.
Pan est le blockbuster par excellence : beaucoup d’effet spéciaux, une histoire connue remodelée pour tenter de lui donner de l’intérêt et des acteurs connus complètement perdus. Nous resterons sur les adaptations antérieures bien mieux réussies de cette belle histoire de Peter Pan, ou le garçon qui ne voulait pas grandir, et passerons sur Pan qui fait perdre de la magie.
Si vous voulez en savoir plus sur Pan, je vous propose les liens suivants :
http://www.avoir-alire.com/pan-la-critique-du-film
http://www.lemondeducine.com/pan-critique/