16 ans ou presque, comédie plutôt lisse et gentille avec Laurent Lafitte sortie dans les salles obscures en décembre dernier, surfe sur le contraste entre vieux-cons-chiants-qui-comprennent-rien et ados-trop-swags qu’avaient déjà exploités des films tels que Les Profs ou plus récemment Fiston. A croire que les comédies françaises pour ados ne connaissent pas l’originalité et recyclent en boucle avec plus ou moins de succès les mêmes recettes.
Arnaud Mustier, trentenaire philosophe ennuyeux au possible et avocat brillantissime, doit prendre soin pendant quelques temps de son petit frère en l’absence de parents qu’on ne verra quasiment pas de tout le film. Choc culturel garanti : le courant ne passe pas entre un « vieux » qui se considère comme un passeur de connaissances et de culture, et un jeune ado qui passe son temps entre le collège, les potes et les sites porno. Pour corser le tout, Arnaud souffre tout à coup d’une crise d’adolescence tardive, boutons d’acné, pulsions sexuelles et tourbillon hormonal en prime.
Pour son premier film, Tristan Seguela réussit à faire sourire à partir d’un scénario somme toute sympathique. Tout est clairement calibré pour plaire aux ados, du groupe de potes potache aux fêtes à l’américaine, dans un Vey Bad Trip à la sauce Disney d’1h28. Dans le rôle du trentenaire en régression, Laurent Lafitte, de la Comédie Française (et vu récemment dans De l’autre côté du périph) délivre une prestation passable et donc forcément assez décevante, nous attendions plus d’un acteur que nous savons brillant. Les jeunes ados ne sont également pas trop mal, dans le côté un peu niais et cliché. Personne ne sort toutefois du lot.
Le film se déroule en fait comme il a commencé, de manière lisse et sans propos réellement intéressant. La première moitié s’avère même étonnamment la partie la plus drôle : le décalage entre l’adulte figé dans son carcan de savoir et de conventions, qui énonce des vérités incompréhensibles et générales avec une figure exaltée, et l’adolescent prépubère de base qui a seulement envie de jouer à la console et de mater des filles, donne lieu à quelques répliques savoureuses. Le film aurait pu tourner autour de ce ressort (peu original également nous sommes bien d’accord) et s’en tirer honorablement. L’ajout de la crise d’adolescence tardive enfonce cette comédie dans un abîme de mièvrerie, et les quelques rires qui s’échappent de nos bouches ô combien bienveillantes au début deviennent rapidement sourire, avant de se transformer en indifférence complète. A oublier rapidement donc.