Critique – Je suis mort mais j’ai des amis

Sortez les guitares et les motos pour notre critique de Je suis mort mais j’ai des amis, réalisé par les frères Malandrin.

Je suis mort mais j’ai des amis est un film indépendant franco-belge écrit et réalisé à quatre mains par Stéphane et Guillaume Malandrin. C’est le deuxième long-métrage des deux frères, après Où est la main de l’homme sans tête ? (c’est vrai que c’est une bonne question!) sorti en 2009. Champions des titres à rallonge ? Oui, sans hésitation. Rois de la comédie décalée ? Voyons ça maintenant !

Les papys du rock’n’roll

En Belgique, le groupe Grand Ours fait les belles soirées des pubs et bars à bières où ils donnent des concerts 100% rock pêchu et énervé. Ils sont 4, trois quinquas (Jacky Lambert, Wim Willaert et Bouli Lanners) et un petit jeune à la batterie (Eddy Leduc), qui fait mentir tous ceux qui disent que les femmes préfèrent les guitaristes. Le film commence par une petite intro où un narrateur Innu évoque Pete Best, premier batteur des Beatles reconverti dans la boulangerie, et qualifié d’homme le plus malchanceux du monde. Un début plutôt surprenant qui laisse entrevoir et espérer un comédie bien décalée.

Barbes et cheveux au vent…

Comme indiqué dans le titre, Je suis mort mais j’ai des amis ne commence pas sous les meilleurs auspices. En effet, peu après un concert, le chanteur Jipé (Jacky Lambert) meurt d’une crise cardiaque. Le groupe avait une tournée prévue aux États-Unis avec notamment une date à Los Angeles. Si leur manager Pierre (Serge Riaboukine) pense logiquement qu’il faut y renoncer, le reste du groupe veut partir quand même et emmener les cendres de leur chanteur. Rebondissement de dernière minute : Jipé vivait en couple – ce que le reste du groupe ignorait – avec un certain Dany (Lyes Salem). Et ce dernier veut les accompagner dans leur périple aux USA. Ambiance.

Grand titre, petit scénario

On s’attendait à un film complètement barré à la Dikkenek ou très décalé comme Le Tout Nouveau Testament. Cette épopée en mode « buddy movie » arrosé de Jupiler n’a de fou que la place que prend son titre sur l’affiche. Je suis mort mais j’ai des amis nous déçoit en à peine quelques scènes où on sent les dialogues hésitants et les clichés arriver avec leurs gros sabots. Les péripéties n’en sont pas : soit on les voit arriver à des kilomètres, soit elles sont puériles. Servis par un scénario raplapla, les acteurs ne semblent pas croire à leur propre jeu. Oui, même Bouli Lanners rame complètement. Seul Lyes Salem ne fonce pas tête baissé dans la lourdeur et le surjeu. Il reste calme et posé et c’est finalement lui qui nous marque le plus.

Ennuyeux comme…la mort

Empêtré dans une intrigue dont on ne voit pas l’intérêt, Je suis mort mais j’ai des amis nous laisse complètement indifférent. Il y a bien quelques tentatives pour pimenter un peu ce road/air/rail trip mais ça ne suffit pas. La rencontre-surprise avec Dany pouvait donner lieu à des scènes très drôles mais les dialogues ne suivent pas. C’est pareil lorsque le film se veut plus sérieux et aborde les thèmes de l’amitié ou de la fidélité. Les idées sont à peine effleurées. Le film des frères Malandrin se voulait parodique, il est pathétique. La réalisation est trop étriquée. Je suis mort mais j’ai des amis semble fait pour une diffusion à la télévision plutôt qu’au cinéma. Sinon, la bande son est plutôt sympa, très rock évidemment, et certains titres ont été écrits par Jacky Lambert lui-même.

Pour un autre article, c’est sur cinenews (avec bande-annonce !)

Critique - Je suis mort mais j'ai des amis
Plat, surjoué et stéréotypé, mais sauvé du désastre total par Lyes Salem et la bande son.
Acteurs
Mise en scène
Scénario
Image et son
On aime bien
  • Lyes Salem
On aime moins
  • Bon sang j'aurais jamais assez de 3 cases ! Le manque de subtilité en général
  • Mal joué et mal écrit
  • Un scénario sans relief
1.0L'avis
Note des lecteurs: (1 Vote)