Détroit, 2028. Le conglomérat militaro-industriel Omnicorp se trouve être à la pointe du progrès. Non contente d’être présente dans pratiquement tous les conflits autour du globe avec la vente de ses drones et robots, la société tente de s’engouffrer sur le marché de la sécurité publique mais les dirigeants des Etats-Unis sont réfractaires à vouloir tester cette technologie sur le sol américain. Une idée germe alors dans les esprits de ses actionnaires : mettre un homme dans un robot et cet homme, c’est Alex Murphy, un policier et père de famille dans la ville la plus dangereuse des E-U : Détroit.
Je dois dire qu’avant d’aller voir RoboCop, j’ai regardé la première version afin de comparer les deux œuvres. Si la première mouture est principalement une satire des E-U de l’époque, je m’attendais à un gros navet déguisé en blockbuster pour ce reboot. Et j’ai été quelque peu surpris. Sous la tutelle de José Padilha (Troupe d’élite 1 et 2), RoboCop aborde ici un thème d’actualité : l’augmentation robotique et la place de l’humain par rapport à la machine. Padilha veut montrer d’une part les problèmes d’intégration du superflic RoboCop dans une société gouvernée par les actionnaires d’un côté, et, d’autre part, les peurs des citoyens américains et aussi d’un homme mortellement blessé, Alex Murphy piégé dans un corps cybernétique pour pouvoir survivre, avec ses peurs et ses doutes. Ce côté-là de RoboCop est traité avec des inégalités de mise en scène, mais reste agréable à regarder dans l’ensemble. Les scènes d’actions sont nerveuses et c’est ce que j’attendais du film. Malheureusement, pour une ville censée être la plus dangereuse du pays, Détroit est bien trop calme, propre, lissée : en un mot « aseptisée » et c’est dommage. Un autre défaut de RoboCop c’est cette foutue manie de filmer les scènes d’actions à la caméra d’épaule ! Moins bordélique que dans The Ryan Initiative, on arrive cependant à suivre l’action.
Il n’y a pas de surprise pour la musique de RoboCop : elle est discrète, colle assez à l’histoire mais aucun titre marquant. C’est à la fois un avantage et un inconvénient. Bon, le thème principal de RoboCop est repris au début film, remis au goût du jour… C’est déjà ça.
Les acteurs ne sont mauvais mais les personnages sont fades et lisses.On y retrouve un Samuel L. Jackson (Shaft, Avengers) interprétant Pat Novax, un présentateur télé pro-OmniCorp. C’est un personnage détestable, n’a que peu d’apparition dans RoboCop et n’a que peu d’intérêt pour l’histoire. Pour endosser l’armure de RoboCop, des noms célèbres ont été suggérés, mais c’est finalement Joel Kinnaman (Easy Money) qui a eu cette chance. Pas de grosse surprise, ce n’est pas un rôle qui transcende mais qui a le mérite d’être fidèle au personnage original. Par contre, j’ai eu beaucoup de mal à prendre Michael Keaton (Bettlejuice, Batman le défi) au sérieux dans la peau de Raymond Sellars, le PdG d’OmniCorp… Sa ressemblance avec Julien Lepers m’a totalement déroutée et ne m’a pas permis d’apprécier son interprétation. Si, dans la première version de RoboCop, la femme d’Alex Murphy n’était présente que dans les souvenir du policier, elle prend vie au travers d’Abbie Cornish (Sucker Punch, Limitless). Le personnage de Clara Murphy est vraiment trop fade pour qu’on s’y attache. Le seul acteur qui sort vraiment du lot, c’est Gary Oldman (The Dark Knight : Le Chevalier Noir, Le Cinquième Elément) dans la peau du Dr Dennett Norton chargé de créer RoboCop. Les doutes, les réprobations passives et le besoin de notoriété du personnage sont parfaitement représentés à l’écran et balaye rapidement du plateau les autres acteurs. Dommage !