Critique – Seul sur Mars

Seul sur Mars, le dernier film de Ridley Scott avec Matt Damon, cartonne au box-office. Les critiques saluent l’excellente qualité de ce long métrage de hard science-fiction. Décryptons les raisons de ce succès.

Un astronaute, Robinson Crusoé sur la Planète Rouge, une mission de sauvetage et les écrans du monde braqués sur l’évènement nous font penser à un énième film de science-fiction. Il serait fait d’explosions, de rebondissements à cause d’un méchant et d’une histoire d’amour impossible. Seul sur Mars n’est rien de tout ça et trouve son intérêt ailleurs. Ridley Scott signe un chef-d’œuvre, un symbole de renouveau pour le réalisateur et notre critique explique pourquoi.

Matt Damon oui, mais pas que

Nous vous en avions parlé lors de la citrique de Seul sur Mars, le roman de Andy Weir, ce long-métrage est une adaptation cinématographique des aventures d’un Robinson Crusoé des temps modernes. Abandonné sur Mars lors d’une mission spatiale qui tourne mal, l’astronaute « Mark Watney » – Matt Damon, doit survivre sur la Planète Rouge et surtout trouver un moyen de rentrer sur Terre. Les autres rescapés, amputés d’un membre d’équipage, retournent sur Terre dans l’unique vaisseau de la mission.

L’acteur révélé dans Il faut sauver le soldat Ryan et la trilogie Jason Bourne joue extrêmement bien. Alors que ce constat est simple, il faut aussi rappeler qu’il est difficile de trouver un rôle où il ne l’a pas été. Il est donc normal de rappeler une fois encore, la qualité de cet acteur qui continue d’exceller. Ironie ou coïncidence, son précédent rôle était dans Interstellar de Christopher Nolan où il y jouait également un spationaute à la dérive, mais la différence est qu’il joue ici un homme de nature positive. Car toute l’importance et l’intérêt du personnage résident dans sa capacité de réflexion et de survie.

Evidemment porté sur la survie de l’astronaute sur Mars, il ne faut pas oublier les autres scènes du long-métrage se déroulant aussi sur Terre et dans le vaisseau des rescapés, dans lesquelles il est normal de trouver les seconds rôles : Jessica Chastain, Kristen Wiig, Jeff Daniels, Sebastian Stan, Kate Mara, Sean Bean (qui non, ne va pas mourir), Michael Peña et Chiwetel Ejiofor. La liste est vertigineuse et il serait normal de critiquer la différence de qualité de jeu ou d’implication des acteurs. Il n’en n’est rien. Chacun trouve sa place, ne surjoue pas et délivre avec justesse, le support dont notre « héros » a besoin.

Le film reflète le sous-estimé pouvoir du « tout ne tourne pas mal »

Ridley Scott ne s’était plus risqué aux films de science-fiction depuis quelques années. Le père de Blade Runner s’était pris une vraie douche froide après le flop de Prometheus. Et pourtant le revoilà, nous montrant avec Seul sur Mars qu’il est possible de se rattraper. Bien que le scénario ne soit pas original, nous percevons la patte du réalisateur. Que ce soit dans les plans travaillés ou dans la mise en scène, on ne se trompe pas sur la marchandise. Et pourtant, on y retrouve de l’humour, assez inhabituel chez le cinéaste, avec un running gag. Ce point important du livre ne pouvait pas ne pas être adapté, mais il nous fait prendre conscience du travail et la remise en question du style que Ridley Scott a du faire.

Avec tous ses arguments, que peut-il bien rester à dire sur le film ? Eh bien, la grande qualité de l’adaptation de Seul sur Mars reste sa capacité à rendre hommage à un style de cinéma rare où tout ne tourne pas au drame toutes les 10 minutes pour maintenir le suspense. Mark Watney reflète l’anti-conventionnel du genre : il n’a pas de femme, pas de famille à qui se rattacher. Il n’y a pas de scènes larmoyantes de femmes en détresse, pas de discours sur la famille. Il n’y a pas de méchant qui retourne la situation au dernier moment, d’administration qui, pour des raisons budgétaires, ne souhaite pas participer à l’aventure. Seul sur Mars est le reflet d’une situation où les hommes s’unissent dans une cause commune, sans préjugés ni arrière-pensées. L’intrigue conserve son intérêt, nous vivons les aventures de notre survivant. Non pas pour l’imaginaire ou l’extravagant, mais bien pour son réalisme, la volonté sincère de le voir s’en sortir et de voir comment.

Ce long métrage s’adresse en quelque sorte aux spectateurs déçus par la seconde partie d’Interstellar. Trop loin, trop tiré par les cheveux, alors que le message se voulait simple et tangible. Seul sur Mars réconciliera le spectateur et sa soif de voyage basé sur le factuel. Alors que le sujet de la vie/de l’eau sur Mars et ses missions habitées sont maintenant légions, il est bon de voir ce qui est humainement possible au jour d’aujourd’hui et cette adaptation très bien faite est là pour nous le montrer.

Seul sur Mars redonne le prestige au cinéma de science-fiction de Ridley Scott. C’est un sans-faute pour le papa de Blade Runner. Matt Damon porte admirablement bien le personnage atypique si intéressant du livre, sans faire de l’ombre aux seconds rôles. Le suspense est maintenu jusqu’à la fin pour ce film à placer maintenant dans les chefs d’œuvres du genre.

Si vous voulez en savoir plus sur Seul sur Mars de Ridley Scott, je vous propose les liens suivants :

http://www.rottentomatoes.com/m/the_martian/reviews/?type=top_critics

http://www.filmdeculte.com/cinema/actualite/Seul-sur-Mars-21937.html

Critique - Seul sur Mars
Seul sur Mars redonne le prestige au cinéma de science-fiction de Ridley Scott.
Acteurs
Mise en scène
Image et son
Scénario
On aime bien
  • Une intrigue qui fonctionne sans explosion
  • Une très bonne répartition des rôles
  • L’adaptation bien faite du livre
On aime moins
  • Il faut encore sauver Matt Damon...
4.2L'avis
Note des lecteurs: (3 Votes)