Il y a quelques semaines, Sharknado 2 est sorti, faisant écho à son grand frère Sharknado sorti en 2013. C’est donc pour les besoins de la science que je me suis enfilée ces nanars américains de 1h26 chacun. Des requins mangeurs d’hommes propulsés par des tornades de force majeure vont semer la terreur sur les côtes Californiennes. Hélas il ne s’agit pas du pitch apocalyptique du prochain Rolland Emmerich mais bel et bien celui d’un nanar américain qui s’assume – ou pas – le bien nommé Sharknado. Traduisez cela par un mélange de « Shark » (requin) et « Tornado » (tornade).
Qu’avaient fumé les scénaristes ? Qui sont-ils ? Quels sont leurs réseaux ? Tant de questions qui resteront sans doute sans réponse, ne nous laissant qu’avec un téléfilm au goût de blockbuster se prenant bien trop au sérieux. Du moins en ce qui concerne le premier volet.
Reprenons depuis le début : de quoi parle Sharknado ? De trop peu de choses. Le film ne véhicule aucun message, mais c’est tout simplement car il n’est pas fait pour ça. Nous suivrons donc pendant une heure et demi les aventures de Fin et ses proches, tentant de survivre à une attaque de requins tueurs. Ne me demandez pas comment ils font pour survivre hors de l’eau, car je n’en sais absolument rien. Des gens meurent les uns après les autres, mais qu’importe puisque ce ne sont que des rôles secondaires ! Les protagonistes principaux étant des héros sans peur et sans reproche au comble de la caricature et faussement complexés, tant qu’ils arrivent à s’en sortir ça ne peut pas être bien grave, pas vrai ?
Non seulement rien n’est crédible dans ce film, mais ça va de dialogues grotesques à des effets spéciaux plus que rudimentaires et des requins en CGI mal incrustés semblant sortir tout droit d’un CD-Rom de jeu Adibou. Ça pourrait s’arrêter là mais non, Sharknado use et abuse de dialogues que l’on jurerait écrits par un adolescent en pleine puberté, et de séquences fourmillant de femmes à moitié nues, minces, bronzées, dans un univers d’hommes, d’un scénario catastrophe en carton et de destructions massives. Un film ciblé pour un public masculin ? Très certainement.
Après avoir regardé le premier opus de cette purge en VF (vous reconnaîtrez que c’est quand même plus drôle), c’est dans sa version originale que je me suis attaquée à la suite et sa seconde vague de requins. Enfin… « vague »… tornade, donc.
Il semblerait que pour Sharknado 2 : The Second One le réalisateur ait compris la leçon et se soit totalement laissé prendre au jeu nanardesque. En effet, si le premier film était un supplice pour les yeux et les oreilles, Sharknado 2 est beaucoup plus fun, notamment car le ridicule du film est assumé. Certaines séquences ont un arrière-goût presque appréciable de survival, bien que très mal amené et servi par des plans coupés à la tronçonneuse et montés les yeux fermés.
Remarquons également l’apparition d’un quota de « Sharknado » à placer dans le script, sans doute un pari des scénaristes pendant un lendemain de cuite. Ainsi on découvre le même héros que dans Sharknado 1, le bien nommé Fin (oui, parce que ça veut aussi dire « nageoire ») et sa dulcinée toujours interprétée par Tara Reid, cette dernière ayant depuis écrit un livre intitulé « How to survive a Sharknado. » La rédaction d’AvisduPublic.net aurait aimé mettre la main sur ce livre pour savoir comment appréhender le film.
Il serait trop facile de relever le surjeu évident des acteurs ainsi que les nombreuses incohérences du film, la photographie quasi absente et les effets spéciaux toujours réalisés à la truelle mais passons. Omettons aussi le scénario catastrophe bombardé de clichés tous plus gros les uns que les autres, un peu comme lorsqu’un civil se paye le luxe de faire atterrir un avion en plein crash aérien. ÉVIDEMMENT.
Très vite Sharknado a suscité les critiques les plus impitoyables des internautes aussi bien que des téléspectateurs, soulevant le ridicule du téléfilm. Pourtant il semblerait que les utilisateurs de Rotten Tomatoes lui aient attribué la note de 82%, qui n’est pas rien. Alors pourquoi ? Ce film a beau être un concentré d’absurdité, il faut bien admettre qu’il ne se résume qu’à ça et en joue. Un spectateur ne lancera Sharknado que pour une chose : qu’on lui offre des requins tueurs propulsés par des tornades. C’est donc bien ce qu’il obtiendra ! On aura beau reproché tout ce qu’on pourra à la réalisation du film, il remplit (hélas) fort bien son cahier des charges, à coup de giclées de sang, de tronçonneuses et d’un humour parfois potache qui fait mouche.
Si vous n’avez pas peur du ridicule et avez un goût prononcé pour les nanars, Sharknado 1 et 2 sont tout de même des films à voir car comme dit l’affiche : « Enough said ». À voir en VF pour un kitch encore plus accentué.
D’autres critiques de Sharknado :
http://www.madmoizelle.com/sharknado-wtf-twitter-179661
http://www.senscritique.com/film/Sharknado/8194437
http://www.cinemafantastique.net/Sharknado.html