Si depuis plusieurs semaines vous rêviez de sabres laser et de Faucon Millénium, c’est normal, c’est que vous attendiez le septième opus cinéma de la saga Star Wars, créée en 1977 par George Lucas. Depuis la prélogie sortie entre 1999 et 2005 racontant l’histoire d’Anakin Skywalker devenu Dark Vador, voici une troisième génération qui se profile avec cet épisode VII intitulé Le réveil de la Force. D’autant plus que les acteurs du casting original, Harrison Ford, Carrie Fisher et Mark Hamill sont de retour ! Malgré cela, de nombreux fans voient d’un mauvais œil cette nouvelle trilogie, dont le premier volet est réalisé par J. J. Abrams (Star Trek) en particulier parce que Lucasfilm, société de la licence Star Wars, a été racheté par Disney en octobre 2012. Dorénavant, nous aurons un film Star Wars par an, les épisodes VII, VIII et IX respectivement en 2015, 2017 et 2019, et deux spin-off en 2016 et 2018. Pour l’épisode VII, au final, révélation ou déception ? Notre avis en détail.
Parmi toutes les espérances du public, le point crucial attendu au tournant par le public concerne le scénario. La production du film a été claire, il ne s’agit pas d’une adaptation à l’écran de l’Univers Étendu de Star Wars, c’est-à-dire les divers romans et bande-dessinées qui complètent l’histoire de la première trilogie. Pensé par George Lucas et co-écrit par J. J. Abrams lui-même, Le réveil de la Force a fait couler beaucoup d’encre, et voici enfin les réponses.
Le film commence auprès du fameux BB-8, le nouveau droïde, qui fuit l’infâme chevalier Sith Kylo Ren, membre supérieur du Premier Ordre. Héritier de l’Empire, le Premier Ordre cherche à retrouver Luke Skywalker, disparu depuis de nombreuses années, afin d’anéantir le côté lumineux de la Force. Comme son prédécesseur R2-D2, BB-8 possède une carte qu’il doit remettre à la Résistance, menée par une certaine Générale Organa. Alors que Poe Dameron, pilote de la Résistance, est capturé par Kylo Ren pour retrouver BB-8, un jeune Stormtrooper FN-2187 (John Boyega) sauve Dameron et s’échappe des griffes du Premier Ordre. Livré à lui-même, FN-2187, renommé Finn, retrouve le petit droïde, accompagné de Rey (Daisy Ridley), une mystérieuse jeune femme au passé trouble.
A l’évidence, cet épisode VII consacre une grande place à ses nouveaux personnages, les héros Finn et Rey en premier plan, mais également Kylo Ren (avec Adam Driver sous le masque), qui ajoute son nom à la lignée du côté obscur. Aucun spoiler ne vous sera divulgué, mais sachez que de nombreuses théories quant à « qui est le fils ou la fille de qui ? » trouvent leurs réponses. Sur sa durée de 2h15, Le réveil de la Force réussit à présenter ces nouveaux protagonistes avec justesse, en alternant avec le retour de visages bien connus (oui, le public dans ma salle a applaudi lorsque Han Solo est apparu à l’écran avec Chewbacca). Parmi les petits nouveaux, on apprécie plus particulièrement Rey, femme forte et indépendante aux multiples ressources, dont le mystère reste entier concernant ses origines. Finn, quant à lui, apporte une nouvelle vision des Stormtroopers – qui n’ont cependant toujours pas appris à viser. Le bémol se porterait plutôt vers Kylo Ren. Sa véritable identité restera ici secrète. Néanmoins, on déplore tout de même son manque de charisme global, avec ou sans son masque. Les raisons de son passage vers le côté obscur ne sont pas expliquées dans le détail, si ce n’est qu’il souhaite marcher dans les pas de Dark Vador, ce qui amoindrit l’impact de tout le personnage. Le masque ne fait pas le Sith.
Pour les anciens, Harrison Ford et Carrie Fisher sont bel et bien de retour. On voit principalement Han Solo, toujours accompagné de Chewbacca. Contrairement à l’époque de la Rébellion, Han ne fait cette fois pas partie de la Résistance de Leia. Princesse devenue Générale, son rôle évolue finalement peu comparé à la première trilogie. Résistance ou Rébellion, on assiste aux mêmes réunions de l’Etat Major – toujours un Mon Calamari, comme l’amiral Ackbar ! Néanmoins, l’histoire n’est pas terminée, et au vu des évènements de cet épisode VII, le rôle de notre princesse préférée devrait s’étoffer dans les prochains films. Quant au personnage de Mark Hamill, mystère mystère…
Peu en doutaient, J. J. Abrams l’a confirmé. Si le souhait de George Lucas était de veiller à la transition entre son ère et celle d’une nouvelle génération de réalisateurs, le choix de confier le projet à J. J. Abrams était clairement le bon. Il a su prouver son talent lors des deux films Star Trek et Star Trek Into Darkness, rival historique dans le genre du space opéra pour les fans de science-fiction, et s’approprie sans souci l’univers de Star Wars. Non, pas de lens-flare à outrance, mais plutôt un grand respect vis-à-vis des codes établis par les précédents de la saga (la salle a également applaudi lors du générique en début de film). Son plus grand succès pour Le réveil de la Force doit être le dynamisme et la vitesse folle des scènes de combats aériens. On n’avait jamais vu le Faucon Millénium voler ainsi, la 3D très correcte mettant en relief le rythme fou des acrobaties des vaisseaux mythiques de la saga. C’est beau, ça va vite, ça prend aux tripes, et côté action, c’est tout ce que l’on voulait voir.
Pour redorer le casque de Kylo Ren, on remarque de nombreux jeu de lumières qui mettent en relief son fragile choix pour le côté obscur. A de nombreuses reprises, l’éclairage du film illustre littéralement le combat des deux côtés de la Force, notamment un grand rayon lumineux laissant entrevoir son retour vers le bien, avant que la scène soit plongée dans le noir, pour appuyer son choix, comme un point de non-retour. Malheureusement, cette jolie scène fait suite à l’un des combats de sabres lasers les moins réussis que l’on ait eu l’occasion de voir. Malgré tout le dédain accordé à l’épisode I La menace fantôme, le combat final contre Dark Maul reste magistral. Pour l’épisode VII, Kylo Ren et son sabre laser rouge avec garde laser affronte un adversaire n’ayant jamais combattu avec cette arme mythique. Résultat, un combat qui coupe court, et à la chorégraphie pas si impressionnante que cela. Si cela reste justifié par le scénario, dans l’optique du développement des personnages sur les trois chapitres, on reste tout de même sur notre faim. Mince alors, on ne rigole pas avec les combats au sabre laser.
Oui, on y va. Parce que c’est un nouveau Star Wars, et qu’il reste le film évènement de l’année. Si l’on n’en attendait rien d’autre qu’un nouvel opus de la saga, on est bien servi. La chronologie reste cohérente, vis-à-vis de l’âge des personnages et de l’évolution de l’univers qui reste très proche de celui qu’on a quitté à l’issue du Retour du Jedi. Plutôt que de déplorer le « non-respect » de l’Univers Etendu, le plus simple serait de considérer cette nouvelle trilogie comme une version alternative de l’histoire de Luke, Leia et Han et de leur descendance. On va le voir aussi pour en prendre plein les yeux, avec les superbes scènes d’action. Mais surtout, on va le voir pour les poursuites de X-Wing et Tie Fighter, pour l’héritière de l’Etoile Noire, pour le retour de Han, Chewie et Leia, parce qu’on est tous nostalgiques, et qu’on a tous rêvé devant Star Wars quand on était petits. Bref, on va le voir, c’est un nouveau film Star Wars, bon sang !