Just get through débarque comme pour mieux rappeler à quel point un jeu comme Super Meat Boy a pu tout bouleverser dans le paysage vidéoludique. Son principe, aussi clair que sa difficulté est élevée, a fait en sorte que la petite perle signée Edmund McMillen (The binding of Isaac : rebirth) a précédé un véritable débarquement de ces jeux de plateforme en 2D, totalement hardcore, genre dans lequel s’inscrit Just get through. Retrific, tout petit studio allemand, se décide donc à s’engouffrer dans la mode, qui perdure depuis quelques années, avec Just get through.
Just get through n’a pas l’ombre d’un scénario, et à vrai dire on s’en cogne pas mal. Car Just get through est l’archétype de ces tout petits jeux, du moins en apparence, qui semblent n’exister que pour nous rendre accrocs pendant quelques heures. Le principe de Just get through est on ne peut plus simple et addictif : vous incarnez un tout petit bonhomme, mis à l’épreuve dans des niveaux remplis de pièges mortels, et vous devez trouver la sortie. Simple oui, mais évidemment Just get through se complique rapidement, en multipliant les embûches et les impasses. Pour vous aider à vous sortir du pétrin dans lequel vous plonge Just get through, votre petit avatar est armé d’un nombre limité de bâtons de dynamite, qui peuvent exploser une partie du niveau en cours. Vous arrivez à un passage délicat, où vous devez sauter au-dessus de pics acérés, mais le souci est que vous n’êtes pas sûr de pouvoir effectuer le saut nécessaire ? Pas de problème, Just get through vous permet de faire le ménage, de façon définitive et pétaradante.
Évidemment, dans Just get through le moindre contact avec un pic, une scie, une tronçonneuse et autres joyeusetés, entraîne une mort rapide et douloureuse. Just get through est exigeant, et ne pardonne aucune erreur, il va falloir s’y faire. Mais ne vous inquiétez pas, car Just get through sait aussi vous faciliter la vie, et ce de différentes façons. Tout d’abord, les niveaux contiennent des points de sauvegarde, desquels vous réapparaîtrez (le fameux respawn, comme disent les gamers) après un échec cuisant. Et puis, disséminés ici ou là dans Just get through, vous pourrez dégoter des dynamites ou des vies supplémentaires. Pour finir, tous les deux niveaux complétés, vous aurez droit à des améliorations permanentes, via un choix entre trois propositions, du genre sauter plus haut, augmenter la capacité de stockage des vies, influer sur le nombre de points de sauvegarde rencontrés, etc. En fin de compte, Just get through est certes rude niveau difficulté, mais le jeu propose suffisamment de petites aides pour ne pas non plus être totalement cruel.
Just get through est un jeu de plateforme typé Rogue-like, ce qui fait que sa durée de vie est assez sympathique pour ce genre de petit jeu. Chaque nouvelle partie de Just get through l’est vraiment, car chaque niveau est créé par un algorithme interne au jeu. Ainsi, la probabilité de tomber sur deux niveaux identiques est très limitée dans Just get through, même si elle existe (logique mathématique). Et n’imaginez pas venir à bout de Just get through, car potentiellement vous pouvez enchaîner les niveaux jusqu’à l’infini. Une idée évidemment brillante, mais qui trouve parfois ses limites tant le système de création instantané de Just get through semble parfois perdre les pédales et construit des semblants de niveaux, tantôt simples comme bonjour, tantôt à la limite de l’impossible. Le crescendo de la difficulté est bien géré, là n’est pas le souci, mais arrivé au niveau 50, soit un résultat déjà plus que correct dans Just get through, on peut parfois être surpris par un level design bien inégal.
Et ce n’est pas tout côté soucis, puisque le genre dans lequel s’inscrit Just get through demande à ce que le jeu soit intraitable dans sa fluidité. Il faut que ce soit aussi nerveux à l’écran qu’entre les mains, sinon le trip est cassé, les sensations amoindries. Ça se passe très bien manette en main, aucun reproche à faire tant le personnage réagit au doigt et à l’œil. C’est toujours un plaisir d’exécuter un double saut contre un mur (n’est-ce pas Super Comboman ?), chaque commande sort parfaitement, un modèle de gameplay réussi. Malheureusement, Just get through toussote, pas de manière très répétée mais assez pour que le joueur s’en fasse la remarque. Notamment quand Just get Through façonne un niveau au nombre de pièges au-dessus de la moyenne, ce qui pourrait limite donner une indication au joueur : si ça ralentit, c’est que ça va être compliqué. Ça peut faire sourire, mais le fait que Just get through souffre parfois niveau framerate est plutôt grave, étant donné la nature technique du jeu : on n’est pas non plus devant un cador visuellement parlant.
Just get through est donc un jeu de plateforme, aux graphismes minimalistes, voire totalement désuets et limite très rébarbatifs par les temps qui courent diront certains joueurs qui n’ont pas fondamentalement tort. Le fait est, pourtant, que la technique de Just get through, très éloignée des mastodontes bien connus, fait tout de même son petit effet et ne manque pas de charme, à l’image du jeu d’ailleurs. Quand le joueur de Just get through se lancera dans sa première partie avec un rendu gris et blanc, assez tristounet, il dégotera de temps en temps un coffre, contenant une nouvelle palette de couleurs. Au nombre de 34, ces nouveaux styles donnent à Just get through un aspect plus ou moins agréable. En tout cas le choix est assez vaste, et parfois bien tripant (une palette geisha girl, vraiment ?), pour contenter tout le monde et rajouter un petit côté chasse au trésor très agréable. On aurait aimé que Retrific ait la même idée pour le thème musical, pour faire trouver aux joueurs de Just get through de nouvelles musiques. Pas que l’unique morceau disponible soit mauvais, mais on ne peut pas nier qu’il devienne très répétitif à la longue, et c’est bien dommage.
Si on ajoute à Just get through un mode de création de niveau assez pointu, histoire de dorloter les Léonard De Vinci qui sommeillent en nous, ainsi que la possibilité de se frotter aux œuvres des autres joueurs, ou encore aux records des accrocs aux high scores, on peut dire que le jeu tient la route niveau contenu, pour ce genre de soft à bas prix tout du moins. Just get through est certes un petit jeu, mais loin d’être inintéressant, et surtout très prenant sur de petites sessions. Petit regret tout de même autour de l’intérêt de Just get through, son prix mini pourrait l’être encore plus, le jeu devient totalement incontournable à moins de trois euros. Surveillez donc les soldes sur les différentes plateformes d’achat !
Pour voir un peu de gameplay de Just get through, c’est par là.
Retrouvez le site de Retrific, le développeur de Just get through, à cette adresse. Vous pourrez notamment y trouver les trois premiers jeux du studio, totalement gratuits.
Pour acheter Just get through, c’est sur Steam ou Desura.