Critique – Zombicide

Depuis sa sortie en 2012 (à la suite d’un kickstarter ayant levé pas moins de 780 000$), le jeu de plateau Zombicide est un véritable rouleau compresseur. Avec environ une extension majeure et un stand alone par an, la franchise de Guillotine Games se porte bien. Retour sur une saga dynamique.

Zombicide, ou petits massacres entre amis

Zombicide appartient à la grande famille des jeux coopératifs : un à six joueurs (et même plus avec les extensions) unissent leurs forces pour repousser des armées de morts-vivants, dans un univers contemporain composé de rues et d’habitations, façonnées par des tuiles dont l’agencement promet une rejouabilité certaine. Les parties répondent à une organisation générique : les joueurs doivent traverser le terrain de jeu pour mettre la main sur des objectifs (matérialisé par des jetons spécifiques), qui symbolisent divers éléments selon le scénario joué (il peut s’agir de nourriture, de clés permettant d’ouvrir une porte, d’informations purement scénaristiques, etc…). Une fois ceux-ci acquis, il suffit de rallier le point de sortie pour obtenir la victoire. Tout cela serait bien simple si il n’y avait évidemment les hordes de morts-vivants pour compliquer les choses.

Les zombies apparaissent de façon plus ou moins aléatoire sur le plateau de jeu : leurs points d’apparition sont fixes et connus, mais il faut tirer une carte pour chacun de ces derniers afin de savoir combien et quel type de monstres doivent être placés. Les zombies déjà en jeu se déplacent quant à eux selon des règles prédéfinies : vers les joueurs (appelés survivants) qu’ils ont en ligne de vue, ou vers l’endroit le plus bruyant. Il ne reste alors qu’à planifier ses mouvements précautionneusement pour rester en vie.

Les hordes fun

L’importance du placement, allié à la connaissance des mécaniques de mouvement ennemi, confère au jeu un aspect stratégique indubitable, ce qui est par ailleurs essentiel pour un bon jeu de coopération (la stratégie invite à la réflexion, et donc au dialogue, car il n’y a jamais une seule stratégie de valable). Cela est encore approfondi par la présence de capacités spéciales propres à chaque personnage joueur, qui octroient des bonus ou des compétences particulières permettant de varier les tactiques. Pour autant, une bonne part de ce qui fait fonctionner Zombicide réside dans l’ambiance du jeu, dans sa façon d’enchaîner les pics de tensions et les résolutions plus ou moins inespérées. En d’autres termes, le hasard tient une part importante dans le jeu. On l’a vu, il régit en partie l’apparition des zombies. Mais également leur élimination, puisque cette dernière s’effectue par jets de dés. Evidemment, Zombicide propose des moyens d’apprivoiser ce hasard : en fouillant les habitations on trouve de l’équipement, des armes aux caractéristiques variées, permettant de lancer plus ou moins de dés, qui nécessiteront des résultats plus ou moins élevés pour être comptabilisés en tant que réussites. Le système fonctionne bien, et trouve un équilibre très satisfaisant entre stratégie et chance, cette dernière étant tout de même moins nécessaire qu’une bonne coordination de l’équipe. Mais elle garantit des montées d’adrénaline lorsque les hordes d’ennemis déferlent et qu’il vaut mieux ne pas rater son prochain jet de dés…

Bonnes et moins bonnes idées

Sans entrer en détail dans le système de règles du jeu, mentionnons tout de même quelques aspects notables. Au rayon des bonnes idées, chaque personnage se voit affublé d’un inventaire, lui permettant de tenir deux objets en main et d’en conserver trois autres dans son sac. Cela ouvre la voie à une gestion intéressante des possessions, certaines armes nécessitant les deux mains, d’autres pouvant être combinées (une arme identique dans chaque main). Les personnages gagnent de l’expérience en tuant des zombies ou en récupérant des objectifs, progressant ainsi sur une échelle. Chaque palier permet d’acquérir une nouvelle compétence (parfois au choix, ce qui est toujours intéressant pour la rejouabilité et permet d’approfondir l’aspect stratégique), mais plus le groupe est de niveau élevé, plus les zombies sont nombreux à apparaître sur le plateau de jeu à chaque tour. Ce système ingénieux pilote la difficulté de façon évolutive et relativement pertinente… même si les fins de parties se heurtent souvent à des manipulations répétitives : moults zombies apparaissent, on les tue en masse, puis ils réapparaissent au tour suivant, etc… Certaines règles un peu discutables viennent légèrement ternir l’expérience de jeu (notamment la règle dite de la « mitose », qui dit qu’un zombie hésitant entre deux directions… se dédouble pour pouvoir prendre les deux !), mais globalement Zombicide demeure un très bon jeu de coopération.

Des extensions à foison

L’immense succès du jeu a généré un important marché des extensions, où l’on trouve de tout : de la boîte stand alone aux nouveaux personnages jouables en passant par les compagnons chien et les corbeaux-zombies, il y en a pour tous les goûts… quitte à parfois voir des prix carrément abusifs : il n’est pas rare de devoir débourser plus de 20€ pour acquérir… 2 nouveaux survivants jouables (les créateurs du jeux s’associent généralement avec un illustrateur de renom pour faire passer la pilule, mais le fait demeure : 10€ pour un personnage !).

Petit coup de projecteur sur les extensions majeures de la gamme.

Toxic City Mall

Première extension disponible pour Zombicide (et nécessitant l’un des stand alone pour pouvoir être jouée), Toxic City Mall ajoute de nouvelles tuiles permettant de dézinguer du zombie dans un mall (grand centre commercial américain). Surtout, elle introduit le zombivant : lorsqu’un joueur meurt, il peut à présent revenir en jeu sous forme de zombivant (il n’est plus vivant, mais pas tout à fait zombie non plus) et continuer la partie, avec des compétences un peu moins efficaces mais plus de points de vie. Cette extension propose également de nouveaux zombies : les toxiques, qui infligent des dégâts aux personnages se trouvant sur la même case lorsqu’ils sont tués.

Zombicide Saison 2 : Prison Outbreak

Cette nouvelle mouture est un stand alone prenant place dans une prison (les tuiles peuvent sans problèmes être combinées aux autres extensions). Elle apporte de nouveaux personnages jouables, et une nouvelle sorte de zombies : les zombies berserkers. Ces derniers ne peuvent pas être blessés par des armes à distance et il faudra donc se les farcir au corps à corps.

Zombicide Saison 3 : Rue Morgue

Avec le stand alone Rue Morgue, c’est l’hôpital qui s’offre aux tueurs de zombies. De nouvelles mécaniques apparaissent, avec des actions d’équipe et des spécialisations diverses pour certaines armes. On trouve également des tuiles possédant des lits de certaines couleurs pouvant faire apparaître des zombies. En parlant de ces derniers, une nouvelle espèce est maintenant disponible : les skinners, qu’il faut parfois éliminer en deux fois (la première laissant un tronc encore capable de mordre !).

Angry Neighbors

Cette dernière extension pour Zombicide apporte de nouveaux personnages et des compagnons, qui suivent les joueurs et les font bénéficier de divers bonus. Angry Neighbors apporte également de nouveaux zombies, les seekers, qui sont caractérisés par une vitesse de déplacement accrue, ce qui les rend particulièrement dangereux. La boîte n’ajoute cependant que trois tuiles pour constituer le plateau de jeu, ce qui est peu.

 

Un autre avis sur Zombicide?

http://ludovox.fr/test/le-test-de-zombicide/

Critique - Zombicide
Zombicide est un bon jeu de coopération, alliant habilement stratégie et ambiance pour des parties toujours endiablées. L'étendue de la gamme permet une rejouabilité dantesque.
Thème
Fluidité de jeu
Envie de rejouer
On aime bien
  • L'ambiance de jeu
  • On peut y jouer à 6 ou plus
  • Les possibilités ouvertes par les nombreuses extensions
On aime moins
  • Certaines règles discutables, qu'il vaut mieux laisser de côté
  • Le prix est élevé (mais le matériel est de qualité), parfois abusivement pour certaines extensions
4.3L'avis
Note des lecteurs: (7 Votes)