Raymond E. Feist s’est taillé, de la même manière que Robin Hobb avec L’Assassin Royal ou Terry Goodkind avec L’Epée de Vérité, une excellente réputation dans le monde de la littérature héroïc-fantasy avec la saga Les Chroniques de Krondor. Place à la suite de cette histoire avec l’ouverture des Fils de Krondor, Prince de Sang.
Lyam règne sur le Royaume des Isles tandis que son frère Arutha gouverne Krondor dans une retrouvée après, entre autres, une guerre terrible détaillée plus amplement dans les récits La Guerre de la Faille et Le Legs de la Faille. Lyam n’ayant pas de successeur direct, ni la possibilité d’en avoir un, son frère devient donc potentiellement l’héritier du Royaume des Isles. Cependant, étant donné la vigueur de Lyam et leurs âges respectifs, Arutha décide, le cas échéant, de renoncer à ce trône, laissant la succession à ses deux fils jumeaux, Borric et Erland, princes de Krondor. Mais, jugeant, avec raison semble-t-il, qu’ils ne sont prêts ni l’un, ni l’autre à devenir de bons dirigeants, il les envoie en ambassade à Kesh la Grande afin d’assister en son nom au jubilé de Celle-Qui-Incarne-Kesh.Mais ils ne sont même pas encore partis que, déjà, une tentative d’assassinat orchestrée par un Keshian a lieu. Alors, dans cet empire où la rébellion menace, où les intrigues et la magie noire rôdent, sauront-ils faire preuve du même courage, de la même sagacité qu’Arutha durant la Guerre de la Faille ? « Bon sang ne saurait mentir… »
Bien que cette histoire se déroule vingt ans après la Guerre de la Faille, les protagonistes ont, pour la majorité été présentés durant cet épisode des Chroniques de Krondor, à moins qu’ils n’y prennent juste leurs sources. Et, bien que la magie soit plus discrète ici (n’est pas Pug le Magicien qui veut), la fille de Pug, Gamina, permet de passer le flambeau en famille. Malgré tout, les personnages ne semblent pas tout à fait aussi attachants que leurs prédécesseurs…
De la même manière que nous traversions la Faille avec Pug pour rencontrer un autre univers, les princes Erland et Borric découvrent Kesh, un empire légendaire et tellement vaste qu’il y a tout à en découvrir, où il est autant d’us et de coutumes différents que de peuples y vivant.
Alors que cet écrivain s’est dévoilé avec Le Magicien, son talent fut reconnu et lui permit de s’installer dans l’héroïc-fantasy. Mais si le style d’écriture de Raymond E. Feist est toujours aussi prenant, l’intrigue, elle, a fortement évoluée : elle se déplace de la guerre, avec tout ce que cela implique de désespoir mais avec un ennemi réel et identifiable, au nœud de serpents que sont les intrigues de palais, avec toutes les implications politiques que cela comporte.
En revanche, le fait de nommer Prince de Sang « Tome 1 » implique qu’il va y avoir une suite. Or la fin de l’histoire ne provoque pas vraiment d’ouverture. Certes, le devenir de certains personnages attise l’attention, mais l’intrigue en elle-même semble prendre fin.
Mais ce petit détail ne doit pas empêcher de prendre du plaisir à lire ce roman et à (re)découvrir Raymond E. Feist et Midkemia.
Prince de Sang, Les fils de Krondor – 1 aux éditions Milady/Bragelonne, parution en France le 20 février.