Olivier Mellano, ce nom ne vous dit rien ? Nous plongeons aujourd’hui au cœur du monde indé avec ce touche à tout auteur-compositeur-interprète méconnu qui a pourtant joué aux côtés de références telles que Miossec, Dominique A ou encore Yann Tiersen. Entre acid-rock et pop-progressive, MellaNoisEscape est un deuxième album tripant, étonnant, et définitivement intéressant.
On est d’abord frappé par la force de composition de Mellano. Les morceaux s’enchaînent et ne se ressemblent pas forcément, tout en gardant une grande cohérence. De guitares saturées en arpèges aigus, une force frappante se dégage de l’ensemble. Les morceaux commencent avec douceur, quelques notes, quelques accords, un instrument de plus, et l’auditeur est pris sans s’en apercevoir dans une sorte de marée montante planante, et somme toute assez jouissive, comme dans Sea of Noise, le morceau au centre de l’album, ou Phenomenon. Avec Mellano, on pense tout de suite à une sorte de Damon Albarn plus sobre, avec des accents de Portishead ou de Air (A Few Grams of TNT). MellaNoisEscape est également une sorte d’expérience fulminante pour des instrumentations plus brutes, comme Karaoke Kid et sa voix rauque retravaillée, ou parfois un plus mainstream avec des morceaux comme Best Death (et ses envoûtants riffs de guitare !).
Olivier Mellano semble étrangement beaucoup plus à l’aise dans une composition instrumentale d’une grande puissance évocatrice, que dans le vocal. Dans MellaNoisEscape, la voix est ainsi plus utilisée comme un instrument en harmonie avec les autres instruments, que comme le vecteur de paroles par ailleurs assez sombres. Son timbre est en l’occurrence assez passe-partout, et Mellano ne semble pas particulièrement intéressé par la performance vocale. Cela participe toutefois à renforcer l’impression de rock planant et décalé, avec de belles envolées instrumentales.
MellaNoisEscape n’est donc pas l’album parfait d’un musicien parfait. C’est le mélange bouillonnant d’essais, de trips, de rock, de guitares sursaturées, et de moments envoûtants et envoûtés d’un musicien complet. Ca semble parfois trop à l’oreille, parfois pas assez, mais on se surprend à hocher la tête en rythme la plupart du temps, à retenir son souffle à mesure que le climax du morceau approche, et même à arrêter ce qu’on était en train de faire pour profiter de quelques mesures divinement inspirées. Olivier Mellano et son MellaNoisEscape embrasent les sens et l’esprit, et il faut bien l’avouer, ce côté brut possède un charme certain.
Pour finir je ne résiste pas à l’envie de vous faire partager les propres mots d’Olivier Mellano accompagnant son album :
Une pieuvre sonique
prête à vous embrasser de ses
1000 bras électriques
Un vortex pop noisé
puissant et acidulé
Une autoroute stroboscopique
d’une sauvagerie multicolore