Francis Cabrel, avant de se pendre au fond du jardin il faut rappeler que cet homme représente le choix des paroles et de la limpidité musicale à une sophistication outrageuse. Ses textes sont souvent profonds et humains tout en défendant des valeurs et des vecteurs idéologiques. Dans cet album, intitulé In Extremis, Cabrel ne réinvente pas son style mais voyons ensemble quelques points qui peuvent prêter à discussion.
1. DUR COMME FER 4’03
2. À CHAQUE AMOUR QUE NOUS FERONS 4’29
3. LE PAYS D’À CÔTÉ 4’36
4. AZINCOURT 2’58
5. IN EXTREMIS 5’42
6. DANS CHAQUE COEUR 5’04
7. PARTIS POUR RESTER 3’39
8. MANDELA, PENDANT CE TEMPS 4’10
9. LES TOURS GRATUITS 4’40
10. LA VOIX DU CROONER 2’53
11. PAS SI BÊTES 4’20
BONUS :
12. LES FONTAINES DU JAZZ 3’42
Francis Cabrel prend clairement position en choisissant de ne pas diffuser son album sur les plateformes de streaming. Si cette position peut surprendre, notamment compte tenu de la conjoncture actuelle et des écoutes, elle présente au moins le mérite d’être claire et dans la lignée d’autres auteurs qui refusent sciemment de laisser leurs œuvres sur des plateformes d’écoute.
Rentrons maintenant dans le cœur de la balade et des airs de Cabrel. Les textes sont, comme bien souvent, choisis avec soin. Chaque mot semble être pesé et on se laisse joliment bercer par une rythmique au goût de friandise qui mêle dans certaines chansons une sensualité qui n’écœurera pas vos oreilles. L’album entame une diatribe à peine déguisée envers un personnage politique français de grande importance. Cependant, le choix des mots est tellement fin que les paroles de Dur comme fer pourraient décrire plusieurs personnes et, notamment, une certaine catégorie d’hommes politiques. A l’opposé de cette petite attaque, Cabrel nous gratifie d’une chanson sur l’amour. Le titre A chaque amour que nous ferons montre une nouvelle fois toute l’étendue de la palette poétique du compositeur.
Cabrel fait du Cabrel. C’est simple mais efficace. L’album n’a pas de fioritures et l’auteur ne s’est pas empressé de rajouter de la techno ou de l’électro pour faire plus « djeuns ». Cabrel vise « son » public avant tout, ce qui veut dire que le folk a une place prépondérante dans la construction des chansons et de l’album. Ce que certains pourraient lui reprocher, c’est un léger manque de prise de risque. En effet, Cabrel reste sur ce qu’il sait le mieux faire et ne tente pas une nouvelle aventure musicale. Mais n’est-ce pas également sa force ?
En cadeau, une petite interview de notre Francis.
Au final, In Extremis se repose sur la douce et apaisante patte de Cabrel. Son maniement de notre langue rend sa création poignante et attachante. C’est donc un album de Cabrel, avec toutes les qualités qu’on lui connaît, tout simplement.