Aujourd’hui, place au jazz dans sa configuration contrebasse, piano et batterie avec le dernier album d’Avishai Cohen Trio : From Darkness.
Pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, Avishai Cohen est un contrebassiste israélien très respecté dans le milieu du jazz. Pour avoir fait ses gammes avec le célèbre pianiste de jazz Chick Corea, qui lui coproduira son premier album en 1998, il ne cessa d’être particulièrement prolifique en signant près d’un album par an. Son troisième, intitulé Colors, est d’ailleurs considéré comme l’un de ses grands classiques. Musicalement, on trouve le jazz moderne dans son essence même (sans chant, évidemment), très soft, avec des teintes latines, orientales, ou encore classiques, mais dans une enveloppe toujours très fine.
Dans une configuration certes minimaliste, From Darkness est toutefois un album très dense mélodiquement au cours de dix compositions inédites aux multiples facettes (le 11e étant une réinterprétation du morceau Smile issu du film « Les Temps Modernes » de Charlie Chaplin).
On a affaire ici à un trio où aucun des trois n’est plus mis en valeur que les deux autres : c’est l’ambiance d’ensemble qui compte. Les trois musiciens jouent en véritable symbiose, avec beaucoup de justesse technique et rythmique. Le piano joue évidemment un rôle prépondérant mélodiquement, et la batterie rythmiquement, mais c’est la contrebasse qui permet de faire le pont entre les deux univers et qui a la lourde tâche de parfois épauler le jeu de batterie, ou parfois d’amener plus de richesse mélodique.
Comme beaucoup d’autres albums de jazz, le principal défaut de From Darkness est aussi sa principale qualité : on n’accroche pas tout de suite, on cherche un thème en repère, mais c’est en adressant une oreille attentive à l’habillage des morceaux et à la justesse des musiciens que l’on s’infiltre alors vraiment dans l’ambiance… Et l’on s’y sent bien !
