Bien qu’ils se soient reformés sur scène en 2008, Blur revient enfin dans les bacs après 12 ans d’absence grâce à The Magic Whip. Retour gagnant?
Blur, un des principaux acteurs de la vague britpop, ce courant qui a insufflé un nouvel élan de folie pour la jeunesse britannique, en opposition totale avec la montée du grunge et des autres mouvements musicaux plus radicaux outre-Atlantique, revient enfin ! S’il est un symbole des 90’s, notamment à cause de sa rivalité avec Oasis, Blur fait partie de ces rares groupes à avoir survécu au temps de par un style instantanément reconnaissable, souvent haut en couleurs, grâce à des membres toujours débordants de créativité. Une créativité qui tient d’influences so british, comme The Kinks et autres groupes de rock signé 60’s mais aussi d’artistes plus marginaux comme David Bowie. Bien que cela soit assez réducteur, et un avis tout à fait personnel, c’est peut-être bien de ce dernier que Blur tient le plus, au regard de toutes les phases artistiques de cet artiste. Une créativité qui tient aussi aux egos qui le composent, et que dire de ceux de Damon Albarn et Graham Coxon, respectivement le chanteur et le guitariste du groupe, qui ne sont probablement dépassés que par Liam Gallagher… Pour beaucoup de spécialistes, c’est principalement ces soucis d’ego qui ont entraîné leur chute et une re-formation aussi tardive.
Malgré quelques guitares rageuses par moments, The Magic Whip sonne assez mélancolique. Un spleen qui rappelle fortement Everyday Robots, le dernier album de Damon, et qui occupe près de la moitié de l’album. Bien que le rendu soit tout à fait honorable, on aurait apprécié une mainmise moins importante de sa part. Cela confirme cependant le contrôle quasi-total d’Albarn sur le groupe, en prenant en compte le fait que Blur n’est devenu qu’un projet parmi tant et tant d’autres que ce surdoué de la musique compte à son actif. Dans l’autre moitié de l’album, on a affaire à une belle synthèse de ce qu’est capable de faire ce groupe, tant dans l’énergie, l’élégance ou la richesse des compositions, avec des arrangements toujours savamment orchestrés : The Magic Whip marie l’insouciance d’hier à l’expérience d’aujourd’hui. Malheureusement, il n’y a rien de réellement nouveau à se mettre sous la dent, si ce n’est peut-être un peu plus de bidouillages électro, qui n’influe pas sur le style caractéristique du groupe.