5 ans après l’embellie, son dernier album studio, et 2 ans après la parenthèse « Circus ��, Calogero revient avec un album solo, intitulé Les feux d’artifice. Un feu d’artifice musical ?
On ne s’en était presque pas rendu compte, mais cela faisait déjà 5 ans que Calogero n’avait pas sorti d’album studio solo. Ceux qui suivent le parcours de l’artiste se rappelleront peut-être d’un live symphonique (au demeurant excellent) dans lequel Calogero s’est essayé au difficile exercice de réarranger ses morceaux à la sauce symphonique : violons, grosse caisse, triangle et tout le tralala. Seulement voilà, l’artiste est avant tout un compositeur aux influences tantôt pop-rock anglo-saxonne, tantôt chanson française. Et « Les feux d’artifice » marque son retour à son registre habituel, à la basse comme au piano.
Dans cet album encore, Calogero continue à laisser ses auteurs s’occuper des paroles, ne s’accordant l’écriture que d’un morceau (Fidèle). De son propre aveu, il définit son métier comme celui de compositeur interprète, et réaffirme à l’envi son incapacité à trouver les mots qui accompagneront bien ses mélodies. Et ce sont bien les mélodies qui sont les premiers atouts des feux d’artifice. C’est bien le moins que l’on puisse attendre de l’un des tout meilleurs compositeurs français des 10 dernières années.
Je définirais cet album comme assez sage, dans le sens où le compositeur nous gratifie de ses talents de mélodiste et d’arrangeur comme il sait le faire. Les mélodies sont propres, accompagnées selon deux modes distincts. Aux morceaux doux, un piano accompagne une voix toute en fragilité, aux morceaux plus rock, c’est à la basse que Calogero habille ses morceaux. Au final, peu de morceaux se démarquent véritablement au sein de cet album. Je pense notamment à Un jour au mauvais endroit ou Cristal, où la basse est assez marquée et les arrangements clairement réussis. A contrario, la grande majorité des morceaux de cet album m’ont nettement moins atteint, bien que de bonne facture techniquement, j’aurais apprécié davantage d’énergie de la part de Calogero. On a beau essayer de rentrer dans son univers, il est très difficile de se laisser entraîner par les morceaux que Calogero nous propose, ce qui est particulièrement frustrant… Cependant, malgré un album relativement « sage », les mélodies et les arrangements laissent toutefois espérer des prestations live de très bonne facture, comme l’isérois sait en proposer à son public.