For The Hackers, quatuor conventionnel originaire de Dieppe développe un style indie-pop depuis sa création en 2010, sur les traces de BB Brunes et autres groupes des années 2000 aux allures juvénile. Un style très à la mode, qui allie les sonorités actuelles à celles de la pop des 80’s. En l’occurrence, For The Hackers semble s’inspirer de groupes actuels comme Two Door Cinema Club ou The Virgins mais également de quelques aînés, dont The Smiths semble le mieux correspondre. Bien que les influences soient principalement anglo-saxones, les textes sont en français. Le chant, encore vert, donne un ton traînant, un peu arrogant, qui fait ressortir une forme de charisme.
Probablement en hommage au groupe de Pete Doherty, le premier titre de l’EP, Babyshamble, ne nous ménage pas en nous plongeant dans un joyeux fouillis, par peur de ne pas donner assez d’intensité. C’est un peu le problème dans ce genre de style qui, à cause d’un son très texturé, demande un certain goût pour le dosage et le timing, et cela n’est pas chose si aisée. En ce sens, Bloody Colors, semble être le meilleur morceau de cet EP car la musique se trouve être plus épurée, avec une guitare qui sait se faire discrète quand il le faut, pour mettre en avant le combo basse/chant, simple et efficace. Côté chant, nous avons une nouvelle preuve que l’écriture en français n’est pas un cadeau, avec des textes que certains mettront sur le compte de la licence poétique, d’autres sur l’emploi de jeux de mots un peu limite.
En conclusion, For The Hackers n’est pas dénué de talent, mais Bloody Colors nous montre que le groupe a besoin d’encore beaucoup de maturité pour composer un album suffisamment cohérent, et qu’il est encore trop juste pour être considéré comme le futur porte-drapeau de toute une génération.