Critique – My Mad Fat Diary – Saisons 1, 2 et 3

Pour ceux qui ont grandi dans les années 2000, My Mad Fat Diary serait comme une énième saison de Skins. On suit le retour à la vie réelle de Rachel – dite Rae, une ado de seize ans qui sort d’hôpital psychiatrique.

Rae Earl, le personnage central dans My mad fat diary, vit dans le Lincolnshire, à Stamford, avec sa mère. En sortant de l’hôpital psychiatrique après y être entrée pour tentative de suicide, Rae réalise que sa mère a refait sa vie avec un immigré, et que sa meilleure amie Chloe traîne avec une nouvelle bande d’amis. Il y a Finn, le garçon mignon sur qui louchent toutes les filles, Archie le binoclard sensible, Chop le décontracté au langage fleuri, et Izzy, la discrète rousse. Des jeunes qui se retrouvent soit au bar soit dans leur fast-food favori, et qui vont rapidement adopter Rae au sein de leur « gang ».

Des thématiques universelles

Chacun de ces jeunes connaît les problèmes de son âge, et tous les thèmes sont abordés dans My Mad Fat Diary : première fois, homosexualité, rupture, alcool, drogues… Rien n’est laissé de côté, rendant la série My Mad Fat Diary d’autant plus réaliste. Toutes ces questions sont passées à la loupe par Rae, qui couche dans son journal intime toutes ses réflexions, ou se confie à son psychiatre, Kester. Psychiatre que la jeune femme continue à consulter car elle souffre d’une relation difficile avec la nourriture. Celle-ci représente son échappatoire pour éviter de se mutiler, lorsqu’elle est prise de crises d’angoisse. Comme elle, son amie Tix de l’hôpital est atteinte de troubles alimentaires, des maladies sur lesquelles la série My Mad Fat Diary fait bien d’insister.

Au fil des saisons, les thématiques évoluent, mais nous touchent toujours quoi qu’il arrive. Gérer la rechute, apprendre à aimer son corps, survivre au lycée, trouver sa place dans une famille recomposée, chercher sa voie professionnelle… Le téléspectateur évolue en même temps que la bande d’amis de Rae, et les questionnements glissent sans perdre de leur pertinence. L’on apprécie aussi que, parfois, le point de vue change, et que ce ne soit plus la voix off de Rae que l’on entende, mais celle de l’un de ses proches.

My Mad Fat Diary, une série qui fait du bien à nos oreilles

L’époque à laquelle se déroule les événements dépeints dans My Mad Fat Diary sert la série à deux niveaux : tout d’abord dans les années 1990, pas de téléphone portable, pas d’Internet, et pourtant, l’on se rend compte que les problèmes des jeunes sont les mêmes que ceux des jeunes d’aujourd’hui. Ainsi, le relatif éloignement temporel n’empêche pas l’identification à certains personnages, bien au contraire. Ensuite, et vient là un argument de poids en faveur de My Mad Fat Diary, la bande originale reflète les goûts musicaux de l’époque. The Smiths, Oasis, The Charlatans, Blur, The Verve, Dire Straits, The Cure… Autant de groupes anglais dont les airs résonnent encore aujourd’hui dans nos oreilles. La bande son est à retrouver sur Spotify, une bonne manière de prolonger un peu la série, qui en trois saisons de six, sept et trois épisodes, est bien trop courte à notre goût. Malheureusement, aucune suite n’a été annoncée et il semble que la série va s’arrêter là.

Skins en mieux

Je n’aurais pas pu croire cela possible un jour, mais force est de constater que My Mad Fat Diary est une sorte de Skins amélioré. Les sujets abordés sont les mêmes: sexe, alcool, drogues, relations familiales, éducation. Mais le personnage de Rae, qui reste central au long des trois saisons – contrairement à la construction de la série Skins qui tourne autour de plusieurs personnages successivement – combine d’autres soucis rencontrés par les jeunes. Les problématiques de l’apparence, celles des troubles alimentaires et des maladies psychiatriques s’ajoutent au cocktail, propulsant le spectateur d’une émotion forte à une autre. Le tout conduit par une troupe d’acteurs convaincants et touchants qui symbolisent la complexité et la difficulté d’être un ado, que l’on soit dans les normes ou hors-normes. Le personnage de Rae, particulièrement, parvient à prendre un recul exceptionnel sur ce qui lui arrive, et ce avec humour : l’on passe donc aisément du rire aux pleurs et vice-versa ! Le regard de cette jeune ado sur le monde, qu’elle voit à travers son point de vue de « grosse », n’aurait pu être plus juste et saisissant.

Vous pouvez retrouver une autre critique de My Mad Fat Diary, qui date certes un chouïa, mais à laquelle j’adhère totalement.

Critique - My Mad Fat Diary - Saisons 1, 2 et 3
My mad fat diary nous plonge dans l'univers torturé d'une ado de seize ans, malade mentale et souffrant d'obésité. Une série touchante qui nous fait rire, pleurer, et vibrer au son des musiques anglaises des années 90.
Mise en scène
Scénario
Acteurs
Image et son
On aime bien
  • Les thématiques abordées
  • La bande son
On aime moins
  • La série prend fin au 3ème épisode de la 3ème saison
4.2L'avis
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