Nouveau séjour au Bates Motel. Rien ne va plus pour Norman qui s’isole de plus en plus, au grand dam de Norma, sa mère désespérée. Notre avis sur la saison trois de Bates Motel.
Après deux premières saisons agitées, le calme n’est pas retombé au Bates Motel. Tout juste mis hors de cause pour un mystérieux homicide, Norman est dorénavant plus instable que jamais. Il s’isole et reste cloîtré entre chez lui et le motel, ce qui n’arrange en rien ses crises de transe et d’évanouissement. Acculée, Norma ne sait plus quoi faire.
Un motel fidèle à lui-même
Premier constat, la qualité est toujours au rendez-vous dans cette troisième saison de Bates Motel. Freddie Highmore et Vera Farmiga dans les rôles titres interprètent encore leurs personnages avec brio, d’autant que leur relation mère-fils est dorénavant mise à rude épreuve.
Côté scénario, on suit à nouveau les mésaventures de la famille Bates, notamment celles de Dylan, le fils aîné de Norma, qui semble vouloir se ranger après ses ennuis avec la mafia de la drogue locale. C’est sans compter sur Caleb, le frère de Norma que celle-ci déteste, et dont le retour en ville fait vriller la famille une fois de plus. Côté motel, les corps s’entassent, entrainant Norma et le shérif Alex Romero à fouiner dans les affaires d’un organisateur de soirée véreux. Norman quant à lui montre au grand jour les premiers signes d’une sévère psychose. En parlant de Psychose, cette saison reste fidèle à ses origines en incluant de nouvelles références au film d’Hitchcock – Norman observe une cliente du motel sous la douche ; Norma, pressée, part en ville échanger sa voiture vintage chez un concessionnaire. Des clins d’œil intéressants qui amène Bates Motel sur le même chemin que son illustre prédécesseur.
L’ambiance sombre et troublante s’ancre un peu plus tout au long de cette troisième saison de Bates Motel. De la même manière que lors des deux premières saisons, ce sont les personnages secondaires qui permettent au spectateur de constater l’ambiguïté qui règne chez les Bates. Dylan Massett, interprété par Max Thierot, en est le parfait exemple. Premier fils de Norma et demi-frère de Norman, Dylan se sent néanmoins comme un étranger dans sa propre famille : la preuve, il ne vit pas sous leur toit. Ainsi, il reste extérieur à ce qui survient chez les Bates, et ses réactions sont plus proches de celles des spectateurs, qui peuvent plus facilement s’identifier à lui. Dans le même genre, on trouve également le personnage d’Alex Romero, le shérif, mais aussi un nouveau personnage, qui va mettre en lumière ce qui restait jusqu’alors tapi dans le secret.
Norman, toujours plus psycho
Ce personnage se nomme James Finnigan, et il va déclencher chez Norman comme un point de non-retour dans son trouble de la personnalité. James est un professeur en psychologie que Norma rencontre à l’Université avant de se rapprocher de lui en tant que thérapeute. Soucieuse des maux de son fils, Norma invite James chez eux au Bates Motel pour qu’il parle avec Norman et établisse enfin un diagnostic clair. James est donc à son tour un élément extérieur qui vient altérer les liens entre Norman et sa mère. Curieux de la profondeur du trouble de Norman, James lui pose de plus en plus de questions, notamment sur ce que Norman juge attirant chez sa mère.Erreur. Norman plonge alors plus profondément dans son mal-être, maintenant conscient que sa relation avec sa mère n’est pas vraiment conventionnelle.
Une saison sous tension
Si les deux premières saisons de Bates Motel traînaient parfois en longueur à cause de sous-intrigues trop nombreuses, ce n’est pas le cas de la troisième. L’intrigue principale suit le personnage de Norma pour mieux se recentrer autour de Norman dans les derniers épisodes. Poussée à bout par les crises de son fils et la menace de Bob Paris, le millionnaire véreux, Norma lâche prise, notamment dans l’épisode six, qui lui est quasi-entièrement consacré et qui compose l’un des meilleurs de cette saison. Entre colère et panique, Vera Farmiga en impose, malgré un Freddie Highmore qui lui en fait voir de toutes les couleurs, et le semblant de cohésion installé en milieu de saison ne résistera certainement pas aux évènements concluant le dernier épisode. Néanmoins, on note que la réalisation n’a pas gagné en ambition et qu’elle reste très conventionnelle. Côté image, on remarque certains jeux de lumières lors des hallucinations de Norman, mais le tout ne semble pas suffisamment poussé. Dommage car avec un jeune adulte psychotique atteint de crises hallucinatoires, la réalisation et la photographie pourraient se permettre plus d’audace, soit avec une qualité générale très propre et linéaire pour souligner l’aspect froid et calculateur de la personnalité de Norman, ou au contraire en emmenant la caméra dans les mêmes délires psychotiques de son héros. Rien de tout cela, dommage.
Pour d’autres avis sur cette troisième saison de Bates Motel, voici une autre critique.
- Norma Bates
- Un rythme corrigé à la hausse
- L’ambiance qui garde sa noirceur
- Toujours une réalisation frileuse