Critique – The Honourable Woman – Saison 1

Critique de la mini-série The honourable woman, mettant en scène des querelles familiales en pleine crise israélo-palestinienne.

The honourable woman, une mini-série mettant au premier plan des femmes puissantes

Parce qu’elles traitent toutes deux d’un conflit aux Moyen et Proche Orient, l’on pourrait rapprocher la série britannico-américaine The Honourable Woman de Homeland, la série événement qui revient d’ailleurs sur nos écrans en octobre pour une cinquième saison. De plus, Homeland et The Honourable Woman propulsent toutes deux des femmes puissantes en tête d’affiche : Carrie Mathison, agent du CIA atteinte de troubles bipolaires pour l’une et, dans le cas qui nous intéresse, Nessa Stein, interprétée par la soeur de Jake Gyllenhaal, Maggie. Nessa Stein est la fille d’un marchand d’armes à la tête d’une entreprise fleurissante, que l’on voit se faire assassiner alors que ses enfants sont encore jeunes au début de l’épisode 1. Toute l’intrigue de la série va en effet reposer sur un va-et-vient entre le présent, l’évolution des enfants Stein et celle du conflit israélo-palestinien, et le passé, qui semble renfermer des secrets de famille. La plupart des personnages influents dans The Honourable Woman sont d’ailleurs des femmes, de la nounou des neveux de Nessa qui se révélera être bien plus que cela, Atika, à Dame Julia Walsh, directrice du MI6, en passant par Monica Chatwin du British Foreign Office à DC. Les hommes, quant à eux, sont dépeints comme plus faibles, et facilement influençables par les femmes décrites précédemment : le mariage du frère de Nessa, Ephra, a du plomb dans l’aile, notamment à cause de la présence de la jolie Atika, la nounou de ses enfants originaire de Palestine. L’agent en charge des affaires touchant la famille Stein, Hugh Hayden-Hole, est aussi menacé de séparation par sa femme, qu’il trompe aux yeux de tous avec Dame Julia Walsh, sa sulfureuse directrice.

Une tragédie familiale sur fond de conflit israélo-palestinien

Le destin de la famille Stein, au cœur de The Honourable Woman, est un destin aussi tragique que celui des héros de tragédies grecques : mère morte en couches, père assassiné par son rival, un secret lourd à porter pour la fille qui est devenue l’espoir de la famille et de la société, mais aussi pour le fils qui doit mentir à tous ses proches pour les protéger. Très rapidement, on voit le destin de cette famille maudite lié au conflit israélo-palestinien, l’entreprise Stein œuvrant pour la paix dans cette région. Ainsi, la vie de Nessa Stein tourne autour de la résolution de ce conflit terrible qui déchire la région depuis des années. Son entreprise veille au développement des nouvelles technologies dans la bande de Gaza, d’où une intrigue parallèle autour d’une université mêlant étudiants et agents secrets sortant d’on ne sait où.

Un schéma narratif décousu qui fait finalement sens

Les neuf uniques épisodes de la saison 1 de The honourable woman, qui sera unique elle aussi, sont construits autour d’un schéma narratif qui tisse des liens entre le passé et le présent. Ainsi, l’on a accès à la fois aux souvenirs de Nessa et à des épisodes qu’elle ignore, issus de son histoire familiale. Malgré un certain flou qui entoure ces flash-forwards parfois perturbants, le passé permet d’éclairer les événements présents et nous pousse parfois à la surprise voire au choc quand ces souvenirs issus du passé révèlent les secrets les plus insoupçonnables. En neuf épisodes, nous avons ainsi un concentré de suspense et d’action qui empêche toute lassitude et toute intrigue à rallonge. Les épisodes sont en outre assez bien construits, de manière à ce que le mystère se lève petit à petit, sans en dévoiler trop à chaque fois. Le final est quant à lui une apothéose où sont exposés à la fois le courage des deux héroïnes, Nessa et Atika, et où se dénouent toutes les intrigues, familiales, politiques, policières et amoureuses. En résumé, The honourable woman est une série mettant en scène des personnages convaincants et profonds, possédant un scénario cohérent qui tient en haleine le spectateur, le surprend et suscite sa curiosité, et ce dès le générique qui crée une ambiance angoissante et pose le ton dramatique de la série.

Retrouvez une autre critique de The Honourable Woman sur le site de Telerama.

Critique - The Honourable Woman - Saison 1
The Honourable Woman retrace le destin de la famille Stein sur fond de conflit israélo-palestinien.
Acteurs
Mise en scène
Image et son
Scénario
On aime bien
  • Un duo féminin exceptionnellement efficace
  • Un scénario bien ficelé et convaincant
  • L'ambiance intrigante qui tient le spectateur en haleine
On aime moins
  • Les quelques longueurs du début vite oubliées
3.6L'avis
Note des lecteurs: (1 Vote)