Shonda Rhimes s’est fait connaître en particulier grâce à ses précédentes séries Grey’s Anatomy et Scandal qui ont fait d’elle une des femmes les plus puissantes de la télévision américaine. Dans How to get away with murder, nous suivons les traces d’une avocate qui a pour spécialité la défense des personnes accusées de meurtre. Cette série est-elle aussi passionnante que les antécédents de Shonda Rhimes le laissent penser ou le téléspectateur passe-t-il à travers How to get away with murder ?
Evidemment, il est facile de s’attendre à une énième série d’enquêtes qui, si elles peuvent être palpitantes, fleurissent à la télévision. Mais How to get away with murder arrive à se démarquer de ces modèles pré-existants.
La série se centre sur une brillante avocate et professeur de droit, Annalise Keating (Viola Davis, La stratégie Ender, Prisoners) qui préfère enseigner sur le terrain plutôt que dans les cours magistraux d’une prestigieuse université. Pour ce faire elle instaure un esprit de compétition dans la promotion dont elle a la charge afin que les meilleurs d’entre eux l’assistent dans son cabinet. Ce dernier est réputé pour tourner la loi à son avantage quelle que soit la situation de l’accusé dont il prend la défense. Mais cette année-là, les cinq étudiants qui travaillent pour elle sont eux-mêmes impliqués dans un meurtre…
How to get away with murder est composé de quinze épisodes d’une quarantaine de minutes chacun dans lesquels se déroule une affaire complète pour le cabinet d’avocats et qui développe un peu plus le mystère entourant le meurtre dans lequel les étudiants se sont compromis.
Evidemment le principal atout de cette série c’est son actrice principale Viola Davis. Mais autour d’elle gravitent les cinq étudiants auxquels elle a proposé d’intégrer son cabinet étant donné leurs bons résultats et leurs façons d’être et de penser. Ces stagiaires sont incarnés pour la plupart par des habitués des séries : Wes Gibbins (Alfred Enoch, Broadchurch, mais aussi Dean Thomas dans la saga Harry Potter), Connor Walsh (Jack Falahee, Campus Code, Tokarev), Aja Naomi King (Michaela Pratt, Blacklist), Matt McGory (Asher Millstone, Orange is the New Black) et Karla Souza (Laurel Castillo, The Jesuit).
Malgré un superbe casting et un jeu d’acteurs bien plus que respectable de la part de tous les participants, Viola Davis sort du lot de par la diversité de ses facettes superbement interprétées. Elle peut autant se montrer froide et sans pitié que, à l’inverse, très amoureuse et vulnérable. Sans aller jusqu’à lui attribuer tout le mérite du succès de la série, il est possible, sans conteste, de dire qu’elle incite tous les acteurs à élever leurs niveaux.
How to get away with murder se montre rapidement très prenante avec des personnages principaux, et même secondaires aussi divers que variés qui offrent un large panel d’identification, quoique pour la plupart un peu stéréotypés : des femmes ambitieuses pour qui la fin justifie les moyens, une jolie fille qui ne s’en rend pas compte, un bavard, un frimeur, un gars sympa et fragile autour de qui se soude le groupe…
La série ne laisse pas le temps au téléspectateur de respirer. Les rebondissements, dont certains sont un peu forcés ou improbables il faut l’admettre, s’enchaînent en laissant fort peu de temps morts.
How to get away with murder se dessine en deux parties. Durant la première partie, les séquences se suivent, s’entrecoupent entre l’intrigue principale, un meurtre dans lequel les étudiants d’Annalise Keating semblent impliqués, et les intrigues secondaires, une par épisode, concernant la mise en accusation de suspects qui demandent au cabinet d’avocats d’assurer leurs défenses.
Une mention spéciale pour le second épisode : l’intrigue principale avance surtout par forme de flashbacks et, dans ce chapitre, les flashes reprennent ceux du premier épisode de manière très proches. Il faut donc s’accrocher un peu dans cet épisode. Néanmoins dès le troisième épisode, l’intrigue principale repart de plus belle.
Mais dans la seconde partie de la saison, les intrigues secondaires deviennent vraiment annexes et le passage devant le tribunal semble une simple formalité. Cette rupture de l’équilibre que How to get away with murder montrait depuis le début indique aussi une légère rupture avec le téléspectateur. Elle l’embarque trop rapidement, avec excès, dans l’affaire principale, comme si le temps était compté, qu’il fallait donner un maximum d’informations et que le nombre d’épisode n’était pas suffisant.
Si vous voulez mettre votre moralité au placard et suivre des affaires criminelles en regardant quel est le meilleur moyen d’innocenter le principal suspect, le banc des accusés de How to get away with murder est la meilleure place. Cette série est diffusée en France par M6 sous le nom de Murder, après son succès aux Etats-Unis sur la chaîne ABC. A voir !