L’attente est enfin terminée : après une première saison vénérée, True Detective revient enfin pour une saison 2, attendue par une horde de fans au taquet. Nic Pizzolatto avait prévenu, la série prend la forme d’une anthologie. Chaque saison nous présentera donc une histoire différente, avec des personnages différents, dans des lieux différents. Comme peut le proposer, dans son coin, American Horror Story par exemple. Nous savions déjà tout des nouvelles forces en présence dans cette saison de True Detective. Adieu Harrelson et Rust, et bienvenue à un casting toujours aussi typé cinéma : Colin Farrell (Dans l’ombre de Mary), Vince Vaughn (Les Stagiaires) et Rachel McAdams. Aussi nous quittons (avec une pointe d’amertume) la Louisiane et son ambiance lourde pour Vinci, ville fictive située en Californie. Pour terminer, le réalisateur choisi pour cette seconde saison de True Detective est Justin Lin (Fast and Furious 3, 4, 5 et 6), et on ne peut s’empêcher de ressentir des regrets quand on sait que le nom de William Friedkin a circulé. Restait à découvrir le principal : l’intrigue et les personnages.
Le pilote de cette seconde saison de True Detective démarre avec le nouveau et superbe opening chanté par Leonard Cohen (Nevermind). On retrouve tout de suite le style visuel de la série, dès ce générique de qualité. Le pilote débute enfin, et là c’est carrément la patte Nic Pizzolatto qu’on retrouve. L’intrigue policière n’est clairement pas la priorité de cet épisode, qui préfère errer dans le tréfonds de personnages qui se découvrent petit à petit. Ray Velcoro (Colin Farrel) s’avère être un flic corrompu, mais surtout tiraillé par des démons intérieurs assez violents : viol de sa femme, enfant issu de cet odieux drame, le pauvre bougre en a pris plein la tronche, et ça se sent. Franck Semyon (Vince Vaughn) est un ancien mafieux reconverti dans les affaires. Paul Woodrugh (Taylor Kitsch) est, quand à lui, un ancien militaire devenu flic et qui, semble-t-il, n’est pas revenu de la guerre très sain d’esprit. Quand à Ani Bezzerides (Rachel McAdams), elle est une policière aussi droite que froide, et asexuée. Pour finir, Jordan Semyon (Kelly Reilly, vue dans Calvary) est l’épouse de Franck, et même si elle n’est pas encore développée, on sent qu’elle gagnera en importance. Tout ce petit monde habite cette deuxième saison de True Detective, et chacun apporte une forte dose de noirceur.
Car noire, cette seconde saison de True Detective le sera, à n’en pas douter. Si l’intrigue qui se dessine a l’air de prendre ses distances avec l’approche philosophique de la première saison, on gagne ici en ramifications. L’écriture de Nic Pizzolatto est toujours aussi dense, et n’hésite pas à s’accorder quelques respirations, histoire de retrouver ces instants suspendus tant aimés des fans. Il nous est difficile d’émettre un avis sur le devenir de cette seconde saison de True Detective, mais on peut déjà voir une référence évidente : on est parfois dans du Lynch, d’ailleurs le panneau Mulholland Drive est bien visible au détour d’un plan. Le tout dernier plan de ce pilote est d’ailleurs sublime, nous faisant passer d’une séquence plongée dans les ténèbres à un horizon un peu plus radieux, comme si l’obscurité accompagnait chaque pas de l’équipe nouvellement constituée.
S’il est trop tôt pour dire que True Detective réussit sa seconde anthologie, nous pouvons déjà affirmer que le pilote distille assez de secrets pour nous donner envie d’en savoir plus. Et c’est en exclusivité sur OCS et sur Canalsat.