Le Hack de Sony Pictures a eu l’effet d’un séisme. Le monde audiovisuel a été affecté mais pas uniquement. La liberté d’expression, l’expansion économique d’une entreprise, et les relations diplomatiques du Japon sont en jeu.
Aujourd’hui, c’est un article un peu différent de ceux proposés habituellement sur avisdupublic.net. Il ne s’agit ni de critique, ni d’une nouvelle, mais plutôt d’un article montrant à quel point le monde audiovisuel est en danger.
Nous avons récemment appris le piratage de Sony Pictures où les dégâts ont semblé considérables. Il semblerait également que des informations personnelles circulent encore, notamment concernant les employés. Cela serait, si la source est fiable, plus de 6800 personnes qui seraient touchées et quelques films à venir.
Mais qui se cache derrière ce piratage de Sony Picture ? Quelles en sont les raisons ? Quelles en sont les conséquences ? Nous allons tenter d’y répondre via ce petit billet.
La première des questions était de savoir qui est ou sont le(s) instigateur(s) de ce piratage. Plus le temps avance, et plus il y a de soupçons du côté Nord-Coréen, où le despote communiste et totalitariste Kim Jong-Un règne (ou tente de régner). D’ailleurs, les informations retranscrites par 01.net ce matin vont plus loin. En effet, il semblerait que les techniques utilisées soient similaires à celles apparues lors du hack des smartphones en Corée du Sud.
Mais pourquoi ce Hack ?
Kim Jong-Un est un despote totalitaire (attention, ce commentaire n’engage que l’auteur), et son rapprochement avec les dirigeants caricaturaux communistes n’est plus un doute. C’est là que le mal arrive. En effet, le studio Sony Pictures a pour projet de sortir en salles le film L’interview qui tue avec James Franco, une comédie centrée sur … Kim Jong-Un! Le film ne devait pas plaire aux dirigeants nord-coréens et c’est pourquoi Sony Pictures a été attaqué. Seulement, si l’affaire en était resté là, cela aurait été un séisme, certes, mais de faible magnitude. Ce qui suit est bien plus grave. Suites aux menaces reçues, Sony Pictures a pris la décision de ne pas sortir le film en salles. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le stade de la censure a donc été atteint. Pire, notre confrère de chez actuciné relate également que Sony a retiré le film de son site officiel. Et le pompon est que le film risque de ne jamais voir le jour, ce qui créerait un gouffre de près de 50 Millions de dollars dans le portefeuille de Sony.
Cette affaire montre à quel point les pouvoirs politiques sont faibles et alors que notre monde est présenté comme un monde libre et ouvert, force est de constater que la liberté n’est que partielle et que la censure y occupe une place importante. Car oui, dans le cas précis, il s’agit de censure. Il s’agit également d’atteinte à la liberté d’expression, et c’est un point extrêmement grave.
Sony, embarrassé par le vol des données. Snapchat est également touché
Parmi les faits marquants, on peut citer le piratage de la boîte mail du PDG de Sony, Sony Entertainment et membre du conseil d’administration de Snapchat. Et la boîte de Pandore fut ouverte :
- Le rachat de Vergence Labs par Snapchat (15 Millions de $)
- Une offre de Facebook à hauteur de 3 Millards de $ pour le rachat de Snapchat
- Le rachat de Scan.me par Snapchat (encore et toujours), cette fois pour la bagatelle de 33 Millions de $
- Une vue sur Twitter
Autant dire que cette affaire a des retombées économiques importantes, ce qui ne présage rien de bon.
Un hack de Sony Picture qui cache d’autres affaires
Après tout cela, il reste la question diplomatique. En effet, si les Etats-Unis répondent à leur tour à cet « attentat », la liberté d’autrui sera affectée. En effet, le Japon (pays de Sony) aura du mal à garder un contact diplomatique avec le régime communiste voisin. On peut notamment rappeler que les nord-coréens ont en leur pouvoir plusieurs otages japonais que le gouvernement nippon tente de rapatrier. Donc, après les retombées économiques, le hack de Sony affecte également les relations diplomatiques.
Petite analyse des retombées de ce fan-hack-tique act
Cette partie vaut ce qu’elle vaut et n’engage que moi. Cette affaire du hack de Sony Pictures regroupe beaucoup de points qui ne laissent rien présager de bon. Les libertés d’expression et artistique ont été bafouées. L’économie d’une grande firme, dominante dans son business, a été touchée en plein cœur et a montré sa faiblesse en termes de cyber-sécurité. On peut d’ailleurs se poser une question très bête, pourquoi les données sensibles et autres mots de passes et dossiers sur les employés n’étaient pas chiffrés ? Cela voudrait-il dire que les hackeurs ont reçu l’aide de quelqu’un au sein même de Sony Pictures ? Rien n’est moins sûr. De plus, cette défaillance de sécurité a joué un très mauvais tour à Snapchat, où les messages ont clairement exposé l’architecture économique et les tournants que va prendre la firme. C’est un lourd dommage économique. Et comme si cela ne suffisait pas, cette attaque vient également ternir et probablement empêcher les négociations des japonais avec les nord-coréens concernant certaines personnes kidnappées.
Au final, la liberté d’autrui est menacée, la liberté d’expression supprimée, un, voire deux, géants économiques mondiaux sont en danger et des vies d’hommes sont plus que jamais en péril. Cette cyberattaque a créé un séisme, des dangers. C’est certain. Mais le pire n’est-il pas ce qui pourrait arriver par la suite ?