Preview – Daredevil – On a vu les deux premiers épisodes !

On a vu les deux premiers épisodes de Daredevil ! Quelles informations révèlent-ils ? Quelles sont nos impressions ? A peine de retour de la projection, voici notre avis.

Signalons tout d’abord que nous avons pu voir ces deux premiers épisodes en projection privée grâce à l’agence de communication Darewin la veille de la sortie de la série sur Netflix. L’évènement avait lieu dans un bar parisien bien sympathique, et les conditions de visionnage étaient optimales. Maintenant, voyons ce qui est ressorti des deux épisodes présentés.

Retrouver Daredevil dans une série est le genre de belle fantaisie que Marvel peut se permettre actuellement. Le personnage, passé par la case cinéma en 2003 avec un film tristement raté, avait besoin de faire peau neuve, de faire oublier le cinglant échec que fut le film avec Ben Afflek. Mais aussi, Daredevil se devait de se relever, étant actuellement parmi les licences Marvel qui s’effondrent en papier, sans véritables talents pour lui apporter un peu de sang neuf. Il faut donc saluer l’entreprise risquée qu’est cette série Dardevil, d’autant plus que les fans de ce personnage, parmi les plus difficiles, attendent le résultat impatiemment, prêt à faire du ramdam au moindre faux pas. Comme quoi, Marvel sait aussi prendre des risques.

Cette preview de Daredevil porte sur les deux premiers épisodes de la série, avec suffisamment de matière pour pouvoir aborder certains points. Mais tout d’abord, petit retour sur le personnage Daredevil histoire de mieux aborder son équivalent dans la série. Sous le masque se cache Matthew « Matt » Michael Murdock, avocat au barreau et atteint de cécité depuis un dramatique accident. Cet handicap va développer ses autres sens plus que de raison et Matt va, petit à petit, devenir un véritable radar doublé d’un athlète. Ses aptitudes hors du commun sont remarquées par Stick, qui deviendra son maître, et apprendra à Murdock à canaliser ses talents pour pouvoir ressentir les choses comme avant l’accident, et surtout lui donnera les clés pour devenir un combattant expert. Très remué après un nouvel événement tragique, familial cette fois-ci, Matt ouvre un cabinet d’avocat avec son ami Franklin « Foggy » Nelson, qu’il a rencontré sur les bancs de la Columbia University (en même temps qu’une certaine Elektra). C’est à cet instant, alors qu’il bout de colère et de désir de vengeance, que Matt Murdock devient petit à petit Daredevil et décide de régner sur Hell’s Kitchen, un quartier new-yorkais en proie au crime organisé.

image affiche daredevilDaredevil est né en 1964, de l’imagination (roublardise ?) de Stan Lee et Bill Everett, mais ne devint culte qu’en 1979, quand Frank Miller prend les commandes de la licence. Le co-réalisateur de Sin City 2 apporte son don pour faire sortir les aspects les plus sombres des personnages qu’il prend en main, et Daredevil est sans aucun doute l’une de ses plus grandes réussites. Puis, au début des années 2000, Brian Michael Bendis reprend le flambeau et nous donne un run là aussi d’une très grande qualité, un Daredevil plus en retrait au profit de Matt Murdoch, mais toujours aussi torturé voire même plus violent, n’hésitant pas à tuer. Deux périodes très fastes pour le héros sans peur, nous allons voir qu’elles ont servi de socle pour la série. Ce qui, déjà, pose les bases pour une certaine satisfaction.

Découverte du pilote.

Matt Murdoch est ici campé par Charlie Cox (Une merveilleuse histoire du temps), ce qui pouvait faire craindre un peu pour la présence physique de Daredevil. Craintes non pas confirmées, mais pas spécialement levées non plus après un pilote avare en action, se situant très clairement du côté de l’œuvre de Bendis. Rien n’est à jeter dès que l’acteur se retrouve sous les traits de l’avocat Matt Murdoch dans ce premier épisode, mais cette entrée en matière peut paraître bavarde, un peu mal équilibrée. On se concentre plus sur le personnage de Matt que sur celui de Daredevil, ce qui est un bon choix évidemment mais ça a tendance à tourner un peu en série policière comme Les Experts, avec un fond de héros pour ne pas oublier qu’on est dans une production Marvel. Un choix compréhensible en fin de compte : avec cette saison 1, Marvel prend le temps d’installer son personnage dans la ville, et doit se dépatouiller avec un passé du personnage difficile à gérer au niveau de la narration. Mais cette entrée en matière est peut-être un peu difficile d’accès. Une chose est indéniable dans ce tout premier épisode de Daredevil : les informations pleuvent de tous les côtés, pas seulement concernant les personnages, mais aussi pour la façon dont sera traitée la série. Si la mise en place est un peu compliquée, les fans du comics seront ravis des options prises par les scénaristes. Par exemple, le costume du « pas-encore-Daredevil » est noir, ce qui rappelle évidemment le run de Bendis.

Au-delà de Murdock, le pilote de Daredevil nous présente des figures emblématiques de la licence, comme Foggy (Elden Henson, vu dans Huger Games : la révolte partie 1) et Karen Page (Deborah Ann Woll, appréciée dans True blood). Ces deux personnages apportent énormément de bonnes choses, le premier en devenant un buddy pas trop lourd, apportant assez d’humour pour s’offrir quelques respirations. Car le ton est noir dans ce début de la saison 1 de Daredevil, et l’affaire qui va emmener Page à croiser le chemin de Murdock pose les bases de ce qui deviendra un fil rouge. Noir, aussi, est l’emballage de ce pilote, qui ose parfois une sous-exposition pas toujours bien vue, on est parfois à la limite du compréhensible. Notamment lors d’une des séquences de combat, qui en rappelle furieusement une autre chez… les Batman de Nolan, dans le premier précisément. Ça reste plus lisible dans le montage, bien heureusement pour Daredevil, mais certaines sources de lumière rendent des passages vraiment trop sombres.

Un deuxième épisode qui présage du meilleur.

Un pilote de Daredevil mitigé donc, qui réussit à rassurer sur son scénario mais souffre tout de même de quelques défauts de rythme. Mais la persévérance paye toujours. Pour Daredevil, il ne faut pas attendre trop longtemps, car dès le second épisode on sent que quelque chose s’enclenche. Le pilote s’est terminé sur un cliffangher un peu banal, mais la première image de la suite a de quoi éveiller nos sens. Daredevil vient d’être trouvé, en bien mauvais état, par Claire Temple (Rosario Dawson), un personnage à clairement rapprocher de celui de Night Nurse. Suit une rapide récupération chez l’infirmière et le début de ce qui sera la confirmation que Daredevil est une série à voir d’urgence. Une montée en puissance graduelle, jusqu’à une explosion finale dans une séquence inouïe, qui nous scotche de par son intensité et sa mise en scène racée. Il faut le voir pour le croire, on vous laisse découvrir cette scène ahurissante, grâce à un Charlie Cox qui, du coup, nous rassure totalement sur les capacités physiques de son interprétation (même s’il est évidemment doublé pour l’occasion). C’est simple : on a rarement aussi fort dans une série que ce (faux) plan-séquence à rapprocher de celui de Old Boy.

On termine donc cette preview de Daredevil sur une bonne note, encourageante, une impression d’évolution rapide dans la série après un début un peu mou. Et le plus gros reste à venir, nous n’avons pas encore vu Vincent D’Onofrio dans le rôle-clé de Kingpin, ni Scott Glenn dans celui de Stick. Et c’est peu dire qu’on a hâte d’y remédier, et ce dès le 10 Avril en exclusivité sur Netflix.

Retrouvez Daredevil saison 1 sur Netflix !