Critique – 47 Ronin
Aujourd’hui sort en France un film de Samouraï. 47 Ronin revient sur une histoire se déroulant dans le Japon féodal, où l’honneur de l’empereur est le maître-mot et sauver une princesse d’un mariage avec un tyran est monnaie courante. Heureusement des gentils et leurs épées qui coupent sont là pour épicer les aventures. Alors la sauce samouraï prend-t-elle ?
A mi-chemin entre Le 13ème Guerrier et Le Dernier Samouraï, 47 Ronin se veut être une histoire inspirée de faits réels, mélangeant réalité et croyances urbaines. Une sorcière empoisonne un seigneur lors d’une rencontre avec l’empereur et celui-ci voit son honneur et celui de son royaume détruit. La garde personnelle est déchue, devant des Ronins et la princesse se voit contrainte d’épouser le seigneur responsable du mauvais coup. Avec un peu de chance vous avez réussi à griller quelques milliers de neurones avec ce scénario.
Ce film se résume-t-il à cela ? Non, et heureusement quelques parties restent sympathiques. La première est la bonne réalisation. Avec Carl Erik Rinsch au commande, le résultat reste agréable. On rajoute des bons acteurs Keanu Reeves (Matrix, L’Associé du diable), Hiroyuki Sanada (Wolverine : le combat de l’immortel, Le Dernier samouraï) et Rinko Kikuchi (Pacific Rim, Babel) pour donner un trio gagnant. Coté effet spéciaux, on retient rien d’extraordinaire. L’immersion est là, agrémentée d’une musique qui colle à la thématique.
Mais revenons au film en lui-même. Sachez que 47 Ronin a été repoussé moult reprises pour des raisons post production. En effet, l’idée du réalisateur résidait dans une adaptation simplement illustrée. Idée apparemment non partagée par la production qui voulait un film porté par Keanu Reeves. Evincé de son propre film, le réalisateur ne participera pas à la finalisation 47 Ronin. Non sans comprendre cette volonté, Keanu Reeves a quand même du mal à se recycler. L’image de Néo dans la référence qu’est Matrix, mondialement célèbre, est difficile à décoller. Malgré quelques tentatives avortées, les bons films sont rares avec cet acteur qui semble s’arrêter à quelque bons rôles (Dracula, Les Liaisons dangereuses). Or ici, son omniprésence, surement créé en post-prod, est un vrai déséquilibre, et l’on sent que le reste du casting n’est là que pour « compléter » l’affiche.
Autre chose, le film a été tourné en anglais, alors que bon nombres des acteurs sont japonais. Une adaptation à la langue du personnage de Kaï comme dans Le 13 Guerrier auraient pu être plus pertinente. Encore une fois, idée raccourcie pour se focaliser sur le recentrage du personnage. De plus, la bande annonce ne reflète pas le film. Supprimés encore une fois en post-prod, des personnages et une intrigue que l’on nous vend ne sont pas présents dans la version finale. Avec une publicité douteuse et un décalage de diffusion, on obtient un flop assuré au box-office.
Basée sur une bonne idée : une illustration simple et bien faite, avec une équipe d’acteurs qui portent ensemble le film, 47 Ronin aurait pu être un film qui marque notre attention d’amateurs de couteaux japonais qui coupent. Mais du fait d’un réalisateur évincé en post-production qui ne voulait pas suivre la direction de la production, un gros problème de diffusion et une vente du film plus que douteuse, tous ces ingrédients transforment 47 Ronin en un film peu intéressant. C’est dommage.
- Les acteurs
- La volonté d'illustré cette histoire simplement
- La post production
- La diffusion catastrophique
- La volonté de faire porter ce film par un acteur