Plongée claustrophobe dans les Catacombes de Paris
Scarlett, une jeune étudiante en archéologie à l’esprit aventureux décide de se rendre à Paris pour se mettre en quête de la pierre philosophale, marchant ainsi dans les pas de son père décédé. « Le synopsis est plutôt accrocheur, ça ne peut qu’être bien ! » me suis-je dit naïvement. Catacombes, film des frères Dowdle, sorti en France fin août, m’a laissée totalement de marbre, faute d’un propos accrocheur et ne pouvant même pas compter sur ses jumpscares pour se sortir du pétrin.
Étant une grande fan d’horreur en found-footage, je me suis donc demandée en toute logique si Catacombes, le film pour lequel le métro parisien nous a bombardé d’affiches, était tout aussi bon qu’un Rec ou un Blair Witch. La réponse est hélas non. Ne nous voilons pas la face, cela fait des années déjà que le géant Hollywood privilégie la quantité à la qualité, surtout au niveau de l’industrie de l’horreur.
Avec le nombre croissant de films d’épouvante sortant au cours de l’été et dans la période précédant (et suivant) Halloween, il n’est pas rare d’assister à un phénomène de déjà-vu, voire de vu et revu, voire de « j’ai déjà vu ça mais en mieux ». C’est à ce dernier cas de figure que Catacombes se retrouve confronté, même s’il possède quelques subtilités et originalités scénaristiques permettant un peu de le faire sortir du lot. Un peu. On ne va pas pousser, ça reste du Paranormal Activity à la sauce Rec.
Un triste gouffre scénaristique pourtant porté par une équipe de talent
Le film s’ouvre in medias res, et nous faisons la connaissance de l’héroïne, Scarlett, incarnée par la britannique Perdita Weeks qui se donne à fond, mais qui ne suffit pas à porter le film. Le film débute par une sorte de testament vidéo de Scarlett et s’ensuit d’une scène de pseudo action qui laissera plutôt dubitatif. Le matériel utilisé ici m’a aussi posé problème car la qualité vidéo était bien trop haute pour reproduire un effet digne d’un found-footage. Même si de nos jours il est très facile de se procurer un appareil-photo caméra de très bonne qualité, pour ce genre de film une qualité un peu moins bonne aurait sans doute été rendue plus crédible à l’image. Ce n’est là que mon avis personnel, bien entendu. J’ai aussi peut être tort de vouloir de poser ce film à hauteur du Projet Blair Witch ; comparons ce qui reste comparable.
La trame scénaristique mêlant sciences occultes à exploration aurait presque failli m’embarquer si elle ne s’était pas souillée de ridicule à mi-parcours, réduisant le film à une fouille archéologique qui aurait mal tourné. En effet, Catacombes nous donne l’impression de pédaler dans la semoule pendant un bon tiers de film, pour au final amener son premier jumpscare très faible, puis se remettre à ramer pendant un bien trop long moment encore… Les personnages se multiplient, disparaissent, l’équipe s’étoffe à nouveau, des retournements de situation plus ridicules les uns que les autres s’enchaînent… J’ai fini par bailler. Devant un film d’horreur.
L’histoire est tirée par les cheveux, introduisant des personnages secondaires non-exploités et laissant des tas d’arcs du scénario en suspend total. Un film d’horreur est obligé d’avoir un scénario faible, me direz-vous, c’est normal ! Ce à quoi je vous répondrai que dans mes films chouchous se trouvent Les Griffes de la Nuit et Cube. Le seul point positif de Catacombes est qu’il suit bel et bien son parti pris de found-footage jusqu’au bout. On ne pourra donc pas critiquer les tremblements de caméra, puisqu’ils font partie intégrante du film. En soit, la réalisation et la photographie sont relativement bons. Je ne m’aventurerai pas sur le terrain du montage, étant donné que ce genre de films ne nécessite pas de montage spécifique, bien que certains champs/contrechamps m’aient dérangée du fait qu’il n’y avait qu’une seule caméra dans le scénario. Trop de mise en scène, peut être.
Pour finir sur une note positive, je dirai que le casting global porte relativement bien le film, surtout les seconds rôles. On y trouvera un François Civil (vu récemment dans les Castings de Pierre Niney) charismatique et au personnage contrasté et intrigant. Enfin, malgré de nombreuses tentatives pour rendre le film palpitant (ce qu’il n’est hélas pas), l’ambiance rendue est pesante et angoissante, digne d’un huis-clos, dû au confinement dans ces catacombes parisiennes. Le twist final est également renversant, au sens propre du terme. Sans spoiler, cette fin ouverte en fera se questionner plus d’un, même s’il est dommage d’avoir assisté à 1h30 de vide scénaristique pour découvrir cette pépite et obtenir une explication sur l’affiche du film ainsi que son titre original : As Above, So Below.
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