Un film raté, une déception, un gros navet… C’est Hacker de Michael Mann.
Réalisé par Michael Mann (Le dernier des Mohicans, Public Enemies), Hacker s’annonçait comme un film révolutionnaire sur le cyberterrorisme… Que nenni ! Il en résulte une pure déception, mal pensée et sans aucune cohérence. Oubliez le hacker à lunettes, vous aurez le droit au geek sexy avec des gros muscles.
Les clichés habituels à la sauce américaine
Hacker commençait bien pourtant, les premières minutes vous plongent dans l’infiniment petit d’un ordinateur et vous assistez de cette manière à une attaque terroriste sur une centrale nucléaire en Chine. Vous apprenez plus tard qu’au même moment une même attaque a eu lieu et échoué sur une centrale américaine. Pourquoi ? Parce que c’est les USA et que forcement ils sont plus doués en informatique donc ils ont déjoué l’attaque. Ensuite les faibles petits Chinois sont obligées d’aller demander de l’aide aux tout-puissants Américains. Ces derniers réticents au début vont faire libérer le meilleur hacker des USA, Nicholas Hathaway, pour combattre ce super hacker. A ce moment le Mercantile Trade Exchange est piraté et les prix du soja se retrouvent multipliés par 100. Hathaway décide de mener l’enquête et on vous apprend que ce hacker n’a jamais pu passer les pare-feu car ils sont inviolables, et que pour ça il a dû entrer dans la salle des serveurs et entrer dans le système. Voilà comment Hacker détruit la menace qu’il essaye de faire grandir depuis le début. Car la chose qui fait peur avec le cyberterrorisme est que la personne peut frapper à distance et être totalement intraçable. Si ce hacker ne peut plus frapper à distance cela devient un simple terroriste. Pour un film qui se prénomme Hacker , je trouve cela stupide que le principal protagoniste soit bloqué par un simple pare-feu.
Vous pensiez qu’on pouvait faire pire que ce scénario ? Attendez de voir les personnages ! Déjà pour jouer un mec qui est censé être le meilleur hacker des USA, caster Chris Hemsworth (Star Trek : Into Darkness, Thor : Le monde des ténèbres, Rush) est l’une des pires erreurs possibles… Le problème n’est pas le jeu d’acteur (quoique). Non mais sérieusement, vous voyez le gabarit du bonhomme ! Je suis déjà surpris qu’il arrive à appuyer sur les touches du clavier. Pourtant pour caster un hacker ce n’est pas dur ! Nikita l’avait fait avec Aaron Stanford, ou encore Alan Cumming dans GoldenEye. Il en va de même pour ce cyberterroriste dont le charisme ne va pas du tout avec le personnage. Les personnages secondaires ne sont pas réellement utiles également. Par exemple le personnage de Lien Chen est là juste pour ajouter une romance à l’histoire. Bref niveau casting on tombe très bas encore une fois.
La cohérence avant tout !
Imaginez, vous êtes dans un festival, vous marchez paisiblement et vous voyez un homme pointer un pistolet vers un autre homme dans la foule, que feriez-vous ? Peu importe votre réaction, je ne pense pas que vous continuerez de marcher comme si de rien était. Il faut que les hackers commencent à se tirer dessus pour que la foule réagisse. Oui car Hacker se résout par une fusillade tout ce qu’il y a de plus classique dans n’importe quel film d’action. Oubliez le duel de code informatique ou les attaques à distance, car au bout de 30 minutes vous aurez même oublié que vous avez affaire à un hacker. Pour un film où le réalisateur dit avoir étudié pendant deux ans les attaques cybernétiques, délaisser ce côté de l’histoire ou encore trouver des erreurs comme des adresses IP impossibles c’est vraiment abusé… Même la mise en scène est bancale : des gros plans en permanence sur les visages, beaucoup de flous, la plupart du temps on ne comprend rien, et certains plans manquent cruellement de subtilité…
Des combats totalement inutiles
Bon il y a quand même un bon point, le son des fusillades est vraiment particulier, mais particulier dans le bon sens. Le son des coups de feu est fort et net, cela apporte une touche de réalisme non négligeable quand on voit la crédibilité des fusillades… Car tuer 5 ennemis en 5 balles à 200m de distance avec un simple pistolet, puis galérer pendant 15 minutes pour pouvoir s’enfuir…
Hacker est une déception car les premières minutes annonçaient quelque chose de plus « puissant ». Au final on se retrouve avec un simple épisode de série policière, avec un scénario plus que bancal et un casting pas très convaincant. Oubliez le geek à lunettes, vous aurez le droit au hacker beau-gosse qui fait tomber toutes les nanas et qui, en plus, arrive à se faire un gilet par balles avec des magazines… Je ne demandais pas un film métaphorisant le cyberpunk, avec une figure du hacker puissante et réaliste. Mais au moins de quelque chose de cohérent. Je vous le déconseille fortement.
D’autres critiques de Hacker :
- Le son des fusillades
- La figure du hacker
- Le scénario bancal
- Les énormes raccourcis que se permet le film