Critique – Malavita
Bonjour à tous ! L’article du jour sera consacré à Malavita, le dernier Luc Besson avec – entre autres – un alléchant trio Robert De Niro, Michelle Pfeiffer, Tommy-Lee Jones (excusez du peu). C’est ici qu’on en parle !
Sous ses faux-airs de pantouflard ascendant casanier, Luc Besson est un gros communicateur. A chaque sortie de film, il sait sortir la petite phrase qu’il nous ressassera lors de chaque interview, de chaque plateau télé. Pour ne pas déroger à la règle, il a rappelé à bon nombre de journalistes qu’il avait attendu de faire tourner De Niro depuis que ce dernier a décliné le rôle principal de Léon (1994). C’est désormais chose faite, après 19 ans d’abstinence, et avec la bénédiction de Maître Scorsese qui plus est !
Robert De Niro. Ce nom sur l’affiche vaut toutes les promos du monde, et Besson le sait. C’est qu’il a tourné le bougre, du mythe Taxi Driver à aujourd’hui, mais sans vraiment se défaire de l’image de mafiosi. C’est encore une fois le cas, avec un rôle un peu plus décalé qu’à l’accoutumée, à l’instar de celui endossé pour Mafia Blues. Il n’en reste pas moins convaincant.
Le speech est assez simple : Un mafiosi repenti est couvert par les services secrets américains, caché sous une fausse identité pour avoir dénoncé ses complices. Il arrive avec sa famille s’installer dans un coin perdu de Normandie, pour y couler des jours paisibles. En théorie en tout cas, puisque l’on constate vite que ses vieilles habitudes ont tendance à lui jouer des tours, partout où il va. Mais il n’est pas le seul…
Dans la famille timbrée, je voudrais la mère ! Il s’agit en l’occurrence de Michelle Pfeiffer, ici en rôle d’épouse psychopathe sur les bords… et au milieu. Je dois avouer ne pas l’avoir vu souvent dans des personnages si trash, mais c’est un véritable plaisir. Ajoutez à ce couple idéal une fille ultra-violente et un fils manipulateur, cela suffit à rompre la paix n’importe où… y compris dans le plus paisible coin de Normandie. On s’amuse tout d’abord des décalages USA/France, avec quelques clichés des gros « amerlocs en vacances ». Mais on le sait les stéréotypes, c’est comme les mineurs ou la choucroute : il ne faut pas en abuser. Cela cesse vite, et tant mieux.
Le récit est mené avec un cynisme assez bien placé. Le rythme est intéressant, dans la pure tradition Besson (un peu en deçà de ses réalisations habituelles cela dit). La grande satisfaction du film reste la performance des acteurs. Passons sur De Niro, fidèle à lui-même, Pfeiffer de son côté joue assez bien sur le contraste mère attentionnée/psychopathe. Je regrette que le rôle de Tommy-Lee Jones ait été autant négligé par Besson. Quand on a un acteur comme ça sous la main, on essaie de lui donner une meilleure partition, c’est la moindre des choses…
Pour conclure sur ce film agréable et très divertissant, j’ouvrirais sur un questionnement : je ne peux m’empêcher de m’interroger sur ce qu’aurait bien pu donner le même scénar, les mêmes acteurs, mais avec un Tarantino à la baguette. La manière d’aborder le sujet n’aurait pas été moins intéressante (et c’est un non-fanatique de Tarantino qui le dit !). Besson choisit de privilégier le divertissement à l’action, Tarantino aurait probablement eu la démarche inverse, et on aurait peut-être gagné au change…
[easyreview title= »Les notes » cat1title= »Acteurs » cat1detail= »Le gros point fort du film, avec des rôles tout à fait déjantés. Un Tommy Lee Jones sous utilisé est cependant à déplorer » cat1rating= »3.5″ cat2title= »Le scénario » cat2detail= »Un récit mené sérieusement. Bien que moins rythmé que d’autres réalisations de Luc Besson, le film n’en est pas moins divertissant » cat2rating= »3″ cat3title= »Ambiance » cat3detail= »Une ambiance assez conviviale » cat3rating= »3″ summary= »Avec la qualité des acteurs, et ce récit plein d’humour et de cynisme, on rentre sans mal dans ce film tout à fait rafraîchissant »]