Critique – The Raid 2
Encore plus puissant et plus explosif que Redemption, The Raid 2 : Berandal revient à la charge pour notre plus grand plaisir. Gareth Evans sait comment nous en mettre plein la vue. Alors préparez-vous à vous prendre une grande claque en pleine figure avec The Raid 2 !
Avant même de mettre en construction The Raid, Gareth Evans avait déjà en tête l’idée de Berandal. C’était d’ailleurs son projet principal, mais celui-ci demandant de gros moyens il s’est rabattu sur un film à plus petit budget. En effet, le premier film se déroulant exclusivement dans un immeuble, les coûts étaient alors beaucoup plus abordables pour le jeune réalisateur plein d’ambition. Avec le succès insoupçonné de The Raid, Evans récolte le budget nécessaire pour faire naître le film qu’il avait en tête depuis longtemps. The Raid 2 a donc subi quelques modifications de scénario mais est finalement devenu réalité. Et on ne va pas s’en plaindre car The Raid 2 envoie du très lourd.
The Raid 2 : Berandal reprend directement après le premier film. Rama (Iko Uwais) se voit confier une nouvelle mission afin de démanteler les réseaux mafieux de Jakarta. Pour cela il va devoir gagner la confiance de Uco (Arifin Putra), fils du chef de la mafia indonésienne, et infiltrer son organisation. Ce n’est pas une mince affaire quand on est seul contre tout l’empire du crime.
Le film part donc sur un scénario bien plus complexe que son prédécesseur, dans un contexte de guerre des gangs électrique. On y retrouve les codes des films de yakuzas allié à la férocité des techniques de combat de pencak silat (art martial indonésien). Un mélange particulier qui fait son effet. Les scènes de combat de The Raid 2 sont entrecroisées avec des passages scénaristiques qui permettent au spectateur de reprendre son souffle et ainsi d’avancer dans l’intrigue. 2h20 parfaitement dosées et assaisonnées d’un esthétisme hypnotisant. Chaque lieu a sa propre identité avec des jeux de couleurs qui ne sont pas sans rappeler ceux d’Only God Forgives de Nicolas Winding Refn. Le rouge sang du restaurant, le blanc aseptisé de la cuisine ou le vert néon du karaoké retiennent l’attention du spectateur.
Mais The Raid 2 reste exceptionnel surtout grâce à la réalisation de Gareth Evans. N’étant plus limité à l’immeuble, ce dernier a pu explorer de nouveaux décors et ainsi expérimenter de nouvelles choses telles que la course-poursuite en voiture dans Jakarta. Ce qui rend si caractéristique sa réalisation, ce sont en partie ses mouvements de caméras qui nous renversent totalement. Tout est mis en œuvre pour que les scènes d’action soient aussi réalistes que possible avec de long plans séquences suivant les acteurs dans presque tous les angles.
La scène dans la cour de la prison est l’une des plus impressionnantes. Plus d’une cinquantaine d’acteurs se battent dans la boue et sous une pluie battante. On n’ose à peine imaginer la difficulté pour tourner cette scène, mais le résultat est absolument renversant.
Du côté du casting, The Raid 2 agrandit son panel d’acteurs. Des acteurs japonais s’invitent à la fête tels que Ken’ichi Endô (Mr Goto) que l’on a pu voir dans Crow Zero et Ryuhei Matsuda (fils de Mr Goto). Grâce à l’introduction de nouveaux personnages, Iko Uwais (Rama) se retrouve face à de redoutables adversaires. Hammer girl (Julie Estelle) et Baseball Bat-man (Very Tri Yulisman) en font partie. Ils n’ont aucune réplique mais deviennent emblématiques par leurs armes favorites et leur particularité tout droit sortie d’une bande dessinée.
The Raid 2 n’est pas loin d’être le meilleur film d’action de la décennie. Avec ses combats explosifs, il surpasse un grand nombre de ses confrères. Les amateurs du genre seront comblés même s’il est un peu plus en retenue que le premier film dans son rythme. Pourtant on ne niera pas le fait que Gareth Evans est un homme à suivre et s’il continue à nous offrir des films comme The Raid 2 : Berandal, on ne peut être que satisfait.
- Les scènes de combat impressionnantes
- Le scénario plus complexe et travaillé
- La mise en scène et l'esthétisme envoutant
- Un scénario en retrait