Critique : The Ryan Initiative
Avez-vous remarqué le nombre de reboot dont les réalisateurs nous font part à l’heure actuelle ? Je ne vais pas tous vous les énumérer, mais il semblerait que cela soit à la mode de faire du neuf avec du vieux. Certains avec succès, d’autres se contentant de reprendre l’ancien scénario sans y apporter la moindre touche d’originalité. Aujourd’hui je vais vous parler du dernier en date « The Ryan Initiative « (Jack Ryan : Shadow Recruit). Car oui, il s’agit du second reboot de la saga Jack Ryan.
Jack Ryan est un personnage tiré des romans de Tom Clancy, porté pour la cinquième fois sur grand écran. Dans cet opus, exit la guerre froide car cela fait plus de 20 ans qu’elle est terminée. La bande annonce n’a pratiquement rien dévoilé de l’intrigue, un fait remarquable de nos jours et qui donne envie d’en savoir d’avantage. C’est d’ailleurs ce qui m’a incité à aller voir ce film. Ai-je été déçu ? Pas vraiment. The Ryan Initiative débute doucement et, lorsque Ryan arrive à Moscou, il devient beaucoup plus nerveux et on ressent la tension de cette course contre la montre, les scènes d’actions s’enchainent à un rythme soutenu et j’en suis même arrivé à me demander comment Jack Ryan arrivait à tenir. Le scénario pêche un peu par sa linéarité et l’on devine facilement ce qui va se passer ensuite. On se surprend toutefois à serrer les dents, se demandant comment Ryan va s’en tirer. D’autres scènes ont été rajoutées, mais n’apportent aucun intérêt à l’intrigue principale, comme la course poursuite dans les rues de Moscou.
Chris Pine (Star Trek) a la dure tâche d’être le quatrième acteur à jouer l’espion, derrière les grands noms du cinéma que sont Alec Baldwin, Harrison Ford et Ben Affleck. Dans The Ryan Initiative , Chris Pine incarne un Ryan avec ses angoisses, ses doutes et sa vulnérabilité avec plus de conviction que Ben Affleck et s’en sort très bien. J’ai malheureusement trouvé que certains points insistants du début, comme la blessure au dos de Ryan et dont on fait quelques piqûres de rappel jusqu’à la moitié du film, sont rapidement abandonnés pour laisser place à l’action. Kevin Costner (Danse avec les loups) incarne parfaitement le vieux briscard de la CIA qui en a trop vu et tente de trouver en Ryan un digne successeur. Ses apparitions dans The Ryan Initiative m’ont arraché quelques sourires, avec son humour détaché. Par contre, le personnage joué par Keira Knightley (Pirates des Caraïbes) n’a aucun intérêt dans cette l’histoire. Non pas qu’elle joue mal, loin de là, mais encore une fois c’est un personnage féminin limité au rôle de « Princesse à sauver ». Je me demande encore si le film n’aurait pas été meilleur si Kenneth Branagh n’avait pas tenu à lui donner autant d’importance. Kenneth Branagh (Henry V) apparait également dans ce film et campe le rôle de l’antagoniste et est crédible dans ce rôle.
The Ryan Initiative possède un autre défaut que je déteste sur les films d’actions : les scènes de corps à corps filmées à la caméra d’épaule. C’est simple, en combat, je n’arrivais plus à discerner qui avait le dessus entre Ryan et son adversaire. D’autres plans larges de Moscou sont carrément flous, lors de l’arrivée de Ryan en Russie, m’interpellant sur un simple fait : comment ils ont pu laisser cela en post-prod’ !
Malgré ces défauts, The Ryan Initiative reste un bon divertissement pour peu qu’on se laisser bercer par l’histoire. Le casting est bon, et les rôles sont bien tenus et je ne me suis pas ennuyé un seul instant durant le film.
- Les acteurs s'en sorte bien, malgré le manque de profondeur des personnages.
- La bande son est énergique pour l'action, mais arrêtez de filmer à la caméra d'épaule !
- Malheureusement, le scénario de The Ryan Initiative est trop prévisible.