Opeth – Pale Communion

Opeth, 25 ans de carrière et le groupe innove toujours. Leur dernier album: Pale Communion

Les suédois savent faire autre chose que du disco et des meubles en kits. Après un quart de siècle de tournées et d’innovations musicales, Opeth continue de briller avec un nouvel album, Pale Communion. 3 ans après « Héritage », les bases du nouveau genre sont elles posées?

Opeth Pale Communion album cover

Opeth avant Pale Communion

Difficile de passer outre le nouveau style du groupe Opeth. Référence incontestée depuis leurs débuts en death progressif, un virage a été amorcé depuis quelques années. Avec « Heritage » en 2011, le groupe affiche une volonté claire de quitter le côté death pour se concentrer sur le progressif. Depuis 25 ans, le groupe surfe sur plusieurs vagues successives : death progressif, metal progressif ou rock progressif. Le ton est donné. Opeth se dirige maintenant sur des sonorités, non sans rappeler celles des 70’s, profondes, lentes et entremêlées de rythmiques techniques et envoûtantes. Nous pouvons maintenant sans risque ajouter des pointes de jazz, romantisme, Blues, British folk, pop et new age à leurs casquettes déjà nombreuses.

Les collaborations directes récentes avec Steven Wilson (chef d’oeuvre solo à découvrir ici) comme « Storm Corrosion » ou indirectes « Still Life » à la production nous confortent dans l’environnement dans lequel le groupe veut évoluer. Pale Communion profite de quelques échappées vocales ainsi que le mixage effectué par Wilson. Alors dire que c’était mieux avant est un raccourci trop rapide pour qualifier le nouveau style du groupe. Les amateurs de voix rauques et puissantes, passez votre chemin. Le timbre de voix de son leader Michael Åkerfeldt est posé et mélodieux comme il savait nous le montrer (album « Damnation »)

Focus sur Pale Communion

Pale communion quant à lui est dans les bacs depuis le 26 août dernier et est déjà n°1 des ventes dans certains pays où la bonne musique y est reconnue.

Tracklist

1 Eternal Rains Will Come 6:43

2 Cusp of Eternity 5:35

3 Moon Above, Sun Below 10:52

4 Elysian Woes 4:47

5 Goblin 4:32

6 River 7:30

7 Voice of Treason 8:00

8 Faith in Others 7:39

 

Pale Communion est la fusion de la technique bien rodée du groupe, le son des 70’s et une volonté contemporaine d’infuser le son progressif. Opeth ne change pas totalement son style. Les chansons s’enchaînent sans que l’on s’en rende compte tellement les transitions, accords et style musical entre les morceaux sont bien faits. Pale Communion est fluide, peut-être même trop tant l’album est lisse, ne laissant pas de place à l’erreur.

« Eternal Rains Will Come » est une ouverture jazz qui monte en puissance, laissant alors apparaître l’exploration du groupe en la matière : le style des 70’s est bien là. Les mouvements s’enchaînent directement dans le morceau suivant « Cusp of Eternity » avec une rythmique comparable à ce que nous proposait déjà Opeth dans leur période Death.

Malgré un changement de direction musicale, l’esprit du groupe reste entier et on ne se sent jamais vraiment loin des albums plus death (« Blackwater Park » ou « My Arms, Your Hearse »). Pale Communion, enchante et ne se laisse pas aller. Cette cohérence et la profondeur sont encore plus évidentes par la qualité du mixage. La batterie est entière, dynamique, magnifiquement jouée et s’insère parfaitement dans le mix, notamment dans les « kicks » parfaits, ce qui les rend encore plus efficaces quand ils se font entendre. La ligne de basse est profonde, pas toujours marquée, parfois juste suggérée mais reste avec un ton magnifique et une dynamique sonore pensée.

Pale Communion est aussi dans la réussite du duo guitare/chant. C’est dans « Elysian Woes » ou « Eternal Rains Will Come » que la qualité d’écriture est mise en valeur par le timbre de Åkerfeldt et les accords de guitare. L’écriture y est toujours aussi soignée. Il est vrai que les thèmes récurrents abordés par le groupe pendant leur période death ne sont plus d’actualité. Mais la qualité reste de mise pour des thèmes toujours aussi bien traités que sont la tristesse ou l’isolement.

Deux morceaux bonus sont disponibles sur la version spéciale de l’album. Une superbe reprise live de « Solitude » de Black Sabbath, ainsi que « Var kommer barnen in » reprise du groupe suédois Hansson de Wolfe United. Ces morceaux sont des réels ajouts par leur qualité enregistrement et cohésion totale avec la thématique de l’album.

Difficile alors de reprocher quoi que ce soit à Pale Communion. Une crainte est a soulever. C’est celle que le groupe ne s’enferme pas dans un trip fermé de d’improvisation dans le seul but est de rassasier son leader mégalo de musique progressive en son nom de Michael Åkerfeldt.

Innovation et authenticité sont au rendez vous dans Pale Communion. Opeth assimile parfaitement les codes musicaux des 70’s, sources intarissables de références en musique progressive; pour fusionner au propre du groupe: rythmique construite, mélodies envoûtantes, enchevêtrement de morceaux dans une fluidité parfaitement maîtrisée. Opeth continu de nous surprendre. Pale Communion s’inscrit directement comme un chef d’oeuvre du genre!

Pale Communion est aussi critiqué sur les sites suivants:

http://www.metalorgie.com/groupe/Opeth/21947_Pale-Communion

http://www.music-story.com/opeth/pale-communion/critique

Opeth - Pale Communion
Pale Communion est un chef d'oeuvre du genre
Composition
Arrangements
Ambiance
On aime bien
  • Le son des 70's
  • Les arrangements "made in Opeth"
  • Collaboration avec Wilson
On aime moins
  • Le groupe va-t-il finir en trip solo ?
4.6Note Finale
Note des lecteurs: (2 Votes)