Critique- 24 jours

Critique 24 jours : l’histoire tragique et polémique d’Ilan Halimi

Alexandre Acardy adapte sur grand écran l’histoire saisissante du jeune Ilan Halimi, enlevé, torturé et séquestré dans la région parisienne en janvier 2006. 24 jours nous retrace avec sensations fortes, l’enfer vécu par sa famille et ses proches durant ces trois semaines insoutenables.

affiche de 24 jours

Nous nous souvenons tous de la polémique provoquée par cette haine antisémite. Ilan Halimi a été séquestré et torturé par une vingtaine de délinquants de la région parisienne. Leur choix fut porté sur lui, de par son appartenance à la communauté juive. Avec une belle fille en guise d’appât, Ilan n’y verra que du feu et sera donc pris au piège facilement… Il finira par être relâché trois semaines plus tard dans un bois où, malheureusement, il ne pourra survivre à ses atroces souffrances.

24 jours a la particularité de nous faire vivre avec beaucoup d’émotions le calvaire de la famille d’Ilan Halimi. Pendant ces 24 jours de cauchemar interminable, Didier (Pascal Helbé) et Ruth (Zabou Breitman) Halimi ont été harcelés de plusieurs coups de téléphone (environs 600 au total), de menaces, d’insultes accompagnés de demandes de rançons variant d’un jour à l’autre. Vous l’aurez bien compris, 24 jours table tout sur cette pression psychologique. Pour cela, Alexandre Acardy s’est inspiré du livre-témoignage de la mère d’Ilan, où elle relate ces 24 jours de silence et d’attente infernale.

Zabou Breitman (Discount) s’empare de ce premier rôle. Avec beaucoup de regret, son interprétation me semble trop superficielle. Dès le départ, son jeu plonge totalement dans le pathos. Nous nous retrouvons donc face à une situation irréversible : sa tristesse n’est crédible à aucun moment du film. Point positif tout de même : la qualité du jeu des autres acteurs. Si Zabou Breitman me semble complètement à l’écart de son rôle, Pascal Helbé s’empare avec un sang-froid intarissable du rôle du père. Le sérieux et l’investissement de Jacques Gamblin (Hippocrate), dans le rôle du commandant de police, nous fait partager l’enquête avec beaucoup de vivacité. Quant à Tony Harrrisson, chef de cette bande « de barbares », il nous fait vivre cette pression psychologique insoutenable de par sa violence verbale tétanisante. Mon coup de cœur se porte sur la jeune sœur interprétée par Alka Balbir, qui a su jouer son rôle sans fausses notes, face à cette situation déstabilisante.

Zabou Breitman dans 24 jours

Si la réalisation de 24 jours reste correcte de par son aspect « thriller » bien tenu, le pathos prend le dessus ici aussi, avec ses musiques « à larmes », ses flash-back sans oublier ses ralentis plus que désolants. Nous pouvons donc reprocher à Alexandre Acardy d’avoir été maladroit dans sa réalisation. En effet, 24 jours est un sujet assez délicat, difficile à jauger dans l’intensité de cette souffrance tragique, mais également entre ce qui est dicible ou montrable. Malheureusement, Alexandre Acardy nous pousse directement dans une souffrance et une pitié que nous devons absorber dès le premier quart d’heure. 24 jours nous offre tout de même, quelques passages bien maîtrisés sur l’état déplorable d’Ilan, séquestré dans cet appartement de banlieue. Alexandre Acardy a voulu rester pudique et discret sur ces passages. Il nous montre seulement d’une manière très brève les tortures infligées à Ilan. Mais ces brefs moments sont majoritairement plus poignants et intenses que la tristesse jouée par Zabou.

Vous l’aurez compris, 24 jours évite de justesse la case « raté », grâce aux seconds rôles et son entrain pour l’enquête. Il nous manquait tout simplement une Zabou plus crédible pour que 24 jours soit bouleversant et réussi.

Ici et ici, deux autres critiques du film 24 jours.

Critique- 24 jours
Dommage que Zabou Breitman ne soit pas à la hauteur de son rôle.
Scénario
Mise en scène
Acteurs
Image et son
On aime
  • Les seconds rôles
  • L'entrain du film
On aime moins
  • Zabou Breitman
  • Ce côté pathos
  • La maladresse de la réalisation
2.7Note Finale
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