Une adaptation tant attendue, un personnage aussi mystérieux que charismatique, voici la critique de 50 nuances de Grey
Tout le monde connaît l’histoire, un homme, une femme, un regard, une chambre, des menottes ? Des cordes ? Un fouet ? Un jeu dominant-dominé, mais plutôt en « qui chasse le chasseur » ? Bref, une comédie romantique américaine qui se veut moins romantique qu’il n’y paraît. La mise en scène de l’adaptation de 50 nuances de Grey tient principalement des acteurs et de situations données.
50 nuances d’un scénario
J’ai apprécié d’avoir à l’écran des petits détails qui enrichissent le contenu tels que C. Grey qui, proprement, lentement et délicatement, sort un muffin de son emballage pour dire d’un ton péremptoire « Mange ! ». L’humour est très présent au début de 50 nuances de Grey et n’apparaît que par touches passé la moitié du film. 50 nuances de Grey est un film tout public traitant d’une histoire d’amour, le fantasme restera dans le livre.
50 nuances d’un actor studio
La majeure partie de l’adaptation repose sur les deux personnages principaux dans 50 nuances de Grey, aussi les seconds rôles sont des figurants n’apportant rien à l’histoire hormis l’excuse de faire se rencontrer Grey et Anastasia (Ana pour les intimes). Pour anecdote, la famille de Grey (sauf son frère) doit cumuler une trentaine de répliques.
Concentrons nous sur les deux acteurs de 50 nuances de Grey donc. Du côté de Jamie Dornan, au début on peut le trouver décevant, cependant il interprète quelqu’un de confiant sans être imbu de lui même, et son regard est perçant. Avec un peu d’observation, on remarque le travail effectué sur les postures, la démarche, les gestes. Malheureusement, il semble trop maniéré pour incarner Grey et son regard est trop figé dans les premières scènes. Aucun lecteur ne retrouvera la sensation de ses 50 nuances de Grey, mais malgré tout, Jamie Dornan est crédible.
Dakota Johnson (Need for Speed) peut se comparer à l’actrice Anne Hathaway (Interstellar, Don Jon) dans le film Le Diable s’habille en Prada : son jeu reste sobre et elle est convaincante. La version française n’est pas adéquate pour les scènes érotiques, car « traduire c’est trahir ». 50 nuances de Grey reste une comédie américaine où l’ingénue habillée comme un sac devient belle une fois passée devant le mâle, une chose qui aurait pu être nuancée par le réalisateur et le scénariste, puisque cela empêche de trouver le personnage d’Ana Steele attachant.
50 nuances d’une réalisation
Mark Bridges assure les décors et les costumes de 50 nuances de Grey ainsi le code couleur est cohérent, les décors et costumes de Christian Grey sont un nuancé de gris, très propre, soigné, lisse, froid. L’appartement d’Ana est un simili fouilli avec des couleurs chaudes où un vieux vélo jamais utilisé n’a rien à faire près d’une porte d’entrée hormis être esthétique, ses costumes sont clairs et colorés. La fameuse chambre, quant à elle est un nuancée de rouge contrasté via des ombres et des éclairages. On peut remarquer certains symboles dans 50 nuances de Grey. Ainsi à plusieurs moment Ana se retrouve avec des vêtements de Grey sur le corps ou entravée par ceux-ci, au moment où son monde l’envahit, mais le parallèle est là aussi avec Grey qui porte un peu de couleur, par exemple un jean bleu.
Du côté de la réalisation de 50 nuances de Grey, le réalisateur s’est permis des passages intéressants, notamment ceux des textos, mais il n’a pu faire aucune réinterprétation, certaines scènes sont totalement inutiles et empêchent l’arrivée de scènes explicatives pour les novices et de détails pour les lecteurs (comme l’inquiétude de Grey concernant le poids d’Anastasia).
La musique de 50 nuances de Grey n’est pas mauvaise et se veut moderne mais Grey n’écoute que du classique, et nous n’en entendrons qu’un extrait au piano.
50 nuances d’une conclusion
Au niveau scénaristique, 50 nuances de Grey reste fidèle au livre. Certains détails sont bien portés à l’écran et l’on peut regarder le film sans cette crainte, les défauts de scénario proviennent même directement des livres, comme par exemple les explications sur la relation dominant / dominé. Les acteurs sont bons, il y a un vrai travail qui ressort du personnage de C. Grey mais ici encore, il faut s’attacher aux détails et reconnaître qu’une fois le choc passé (« MON Grey était bien plus beau/charismatique dans mon fantasme livre »), il est un Christian Grey acceptable. Visuellement, 50 nuances de Grey possède des décors et costumes cohérents.
Un gros coup de gueule envers le public de 50 nuances de Grey qui oscille entre rires idiots et remarques inappropriées concernant l’idée de base du film, le bdsm.
Voici deux critiques de 50 nuances de Grey ici et là
- La beauté de certaines images
- Les acteurs
- Le travail de Jamie Dornan
- Anastasia assez peu attachante
- La VF qui ternit sûrement l'ensemble
- Les réactions du public