Critique – Être

Critique de Être, le premier long métrage de Fara Sene. Un scénario prometteur mais au final, un film décevant.

Être, un film produit par Cinétévé, les films du Carré et France 3 Cinéma sortira en France et en Belgique le 10 juin 2015. Être c’est cinq destins qui se croisent et qui vont basculer en 24 heures. Un policier au bout du rouleau, François. Une fille adoptive mal dans sa peau, Ester. Un provincial qui rêve de visiter le monde, Christian. Un garagiste qui veut fuir sa cité par tous les moyens, Mohameld. Et une SDF. Ils ne se connaissent pas, et pourtant, en vingt-quatre heures, leurs destins vont se croiser, transformant leur existence douloureuse en un chemin vierge où tout reste à construire… Voici pour le synopsis.

Affiche du film Être de Fana Sene

Être, un film qui traite de l’humain

Fara Sene, ancien basketteur, autodidacte, a souhaité, après avoir réalisé quelques clips et écrit plusieurs scenarii de longs et courts métrages (dont Tant que tu respires), raconter avec Être une histoire qui touche à l’humain. Parce qu’il aime les films aux destins croisés et raconter des histoires que nous sommes tous susceptibles de vivre, Fara Sene a écrit un film choral qui nous propose de suivre la trajectoire de cinq personnages qui ont tous un point commun, leur mal-être.
François (joué par Bruno Solo) est un flic écrasé par la vie.  Son boulot le tue, sa vie le glace, et si ce n’était pas pour son fils de dix ans, François aurait depuis longtemps accompagné sa femme dans le précipice où elle est plongée. Il continue de marcher pour ne pas tomber et parle seulement pour que les autres l’imaginent encore parmi les vivants. François est un homme abandonné qui tente de rassembler ses dernières forces pour ceux qu’il aime. Il veut Être.
Ester (jouée par Djena Tsimba) est une jeune adulte qui sort tout juste de l’adolescence. Elle est en pleine crise identitaire. Adoptée, elle ne sait pas d’où elle vient, ni où elle va. Elle rejette sa mère adoptive avec qui elle est en conflit. Ester est en quête d’elle-même, se perd pour se retrouver, pour Être.
Christian (joué par Kevyn Diana) est un jeune homme de 23 ans, fils de boulanger dont le destin est de reprendre la boulangerie de ses parents. Il doute de ses envies, ses objectifs. Il est étouffé par ce destin tout tracé et sur un coup de tête va fuir son quotidien.
Mohamed (joué par Salim Kechiouche que l’on a eu l’occasion de voir dans La vie d’Adèle dont nous avions fait la critique) est sorti de prison depuis peu et est décidé à se ranger puisque sa femme attend un  enfant. Il travaille dans un garage près de la cité où il habite. Son passé va le rattraper. En proie au doute, Mohamed devra prendre des décisions qui détermineront le cours du reste de sa vie.
Une SDF (jouée par Sophie Leboutte) qui déambule dans les rues traînant un bébé dans un landau.
Si aucun d’entre eux ne se connaît, leurs histoires sont pareillement habitées par une douleur. En l’espace de 24 heures, leurs destins vont se rencontrer puis se transformer. Cinq destins croisés et pourtant…

Être est un film décevant

Bien qu’original, le scénario ne prend pas. Le film est long, on a du mal à comprendre où l’on veut nous amener. Pire, ce film est improbable, pas crédible. Comment une femme qui a sombré dans la dépression depuis de longues années peut en 24 heures enfin réagir, se remettre debout et reprendre sa vie en main alors que même son propre fiston ne la faisait plus sortir de son lit ? Ce n’est pas cela la dépression ou alors la médecine n’y connaît rien. Comment peut-on nous faire croire qu’un flic qui tire avec son arme de service sur une jeune fille qu’il laisse pour morte sur le bitume, n’a finalement tiré que dans sa jambe artificielle. Même pas mal ! Comment peut-on nous faire croire qu’un hôtelier des quartiers chics parisiens louerait une très belle chambre d’hôtel à une SDF. Dans la vraie vie et même si on peut le déplorer, c’est à grands coups de pied au derrière que l’hôtelier la recevrait. Non, Être n’est pas crédible. Être dessert même les acteurs dont le jeu n’a finalement rien d’exceptionnel. Dommage, le casting est pourtant bon. Rien ne nous emporte. Et finalement, on a beau essayer, Être nous ennuie. On ressort de la salle en se disant qu’on aurait voulu Être ailleurs. Dommage, ça aurait pu Être mieux !

Critique - Être
Être, le premier long métrage de Fara Sene qui fait se croiser 5 personnages fragilisés par la vie et dont le destin va basculer en 24 heures.
Acteurs
Mise en scène
Scénario
Image et son
On aime bien
  • L'idée des destins croisés
  • Le casting
On aime moins
  • Le manque de crédibilité du scénario
  • La longueur du film
2.6L'Avis
Note des lecteurs: (1 Vote)