Le goût des merveilles, le dernier film d’Eric Besnard, est une comédie dramatique empreinte de poésie, qui met en exergue les différences.
Eric Besnard est scénariste, réalisateur et dialoguiste. Les comédies sont son domaine de prédilection. Rappelez-vous, 600 Kg d’or pur, Ca$h, Travaux, Entre amis… c’était lui. Eric Besnard a travaillé avec les plus grands. Son dernier film, Le goût des merveilles est une comédie dramatique qui aborde les différences, notamment une forme d’autisme, le syndrome d’Asperger, mais pas que…
Le goût des merveilles, une ode à la différence
Tout commence par un accident. Au cœur de la Drôme provençale alors qu’elle rentre chez elle en voiture, Louise (Virginie Efira) renverse un homme. Elle s’arrête, propose son aide mais l’homme va s’assoir au milieu des champs et refuse de bouger. Cet homme a un comportement très singulier et tient des propos incohérents. Est-il sous le choc ou simplement différent ? Louise a suffisamment de problèmes pour s’en rajouter. Elle embarquera cet inconnu dans sa voiture et le ramènera chez elle. Ses deux enfants, qu’elle élève seule depuis qu’elle est veuve, l’attendent. Elle proposera à Pierre (Benjamin Lavernhe) de lui prodiguer les premiers soins. Mais ce drôle d’homme ne veut pas se laisser toucher. Son comportement est pour le moins atypique. Avec son franc parler, il ne s’encombre pas du mensonge social et s’émerveille de tous ces petits riens que tant d’autres ne voient pas. Louise est intriguée et attendrie par cet homme si différent. Elle qui tente par tous les moyens de préserver l’exploitation familiale, elle qui s’échine à trouver des solutions pour rembourser son banquier et résister à son bienveillant voisin qui voudrait tant mettre un terme à son célibat et agrandir par la même occasion son exploitation. Finalement, sa singulière rencontre avec Pierre lui apportera d’autres réponses. Louise découvrira que Pierre est un homme fragile. Il souffre du syndrome d’Asperger, trouble autistique qui est un handicap neurologique et cognitif. A l’instar de Pierre, Louise est une femme forte. Forte mais fragilisée par la situation qu’elle traverse. Deux êtres qu’à première vue tout oppose et qui vont pourtant se rencontrer. L’hypersensibilité, l’absolue précision de cet homme touchera Louise et ses enfants.
Le goût des merveilles, une ode à la nature
Ne vous méprenez pas, Le goût des merveilles n’est pas un film sur l’autisme. Certes, c’est un film sur la différence, la tolérance, la découverte de l’autre. Mais c’est avant tout un film qui titille nos sens. Dans Le goût des merveilles, la nature est omniprésente. On y respire l’air de la campagne, on sent le vent qui caresse nos bras découverts, qui se faufile entre nos jambes dénudées. On hume le parfum des fleurs des champs, de la lavande, l’odeur des fruits, du miel, des gâteaux qui cuisent, l’odeur si particulière des vieux mas. On est embarqué au cœur de l’ambiance des petits marchés provençaux, on admire le paysage magnifiquement filmé. On n’a qu’une envie, tout larguer, passer de l’autre côté de la toile, rejoindre Louise, vivre dans cette Drôme si belle et si sauvage et goûter les bonheurs simples que la vie nous offre. Le goût des merveilles c’est aussi savoir s’émerveiller du paysage environnant. On en prend plein les yeux, le nez, on a envie de toucher, d’écouter la nature. Les plans sont empreints de poésie, de simplicité. Nous sommes sous le charme de cette belle région. Le goût des merveilles nous rappelle, si il en était besoin, que nous sommes des terriens, viscéralement attachés à la terre et c’est juste magnifique.
Le goût des merveilles, un film qui fait du bien
Vous l’aurez compris, Le goût des merveilles est un de ces films qui fait du bien, et par les temps qui courent, c’est déjà beaucoup ! Le goût des merveilles est la délicieuse histoire d’une rencontre entre deux êtres qui met en exergue leurs différences, l’acceptation de l’autre. Les contraires s’assemblent, le regard que l’on porte sur l’autre évolue au fur et à mesure que l’on se découvre. Tout devient alors possible. On s’émerveille dans un cadre idyllique. Le goût des merveilles est un film drôle, positif, simple, sans prétention sans pour autant être simpliste. Ce film est servi par de bons comédiens. Benjamin Lavernhe, pensionnaire de la Comédie Française, joue avec justesse et précision. Virginie Efira, cette jeune belge qui a débuté sa carrière en tant qu’animatrice TV, est juste, crédible, elle apporte un brin de fraîcheur. Les amateurs de la série Parents mode d’emploi reconnaîtront Lucie Fagedet. Elle incarne le rôle de la fille ici également et est parfaite, de même que son frère, Léo Lorléac’h.
Le goût des merveilles est un bon film à découvrir en famille, qui vous donnera envie de croquer le printemps à pleines dents. Ça tombe bien, Le goût des merveilles sort en DVD et VOD le 19 avril 2016.
La bande-annonce de Le goût des merveilles est ici.
- Le jeu des acteurs, les dialogues.
- La manière dont la nature est filmée, un vrai bonheur qui met nos sens en éveil.
- Le plan des bougies et le plan de fin, des merveilles !
- Le manque de crédibilité de certaines scènes, mais bon, on vous pardonne !
- Titre : Le goût des merveilles
- Année de sortie : 2015
- Style : Comédie dramatique
- Réalisateur : Eric Besnard
- Acteurs principaux : Virginie Efira, Benjamin Lavernhe, Lucie Fagedet
- Durée : 1h37