Critique – Jimmy P. (Psychothérapie d’un indien des plaines)
Jimmy P. est un film assez peu connu car il a été dans l’ombre de La vie d’Adèle lors du festival de Cannes. Retour sur ce film.
Ce film nous raconte la convalescence et la guérison de James Picard, un indien Black Foot blessé en France lors de la seconde guerre mondiale. L’intérêt de ce film nait dans la relation qui découle de cette convalescence entre Jimmy et l’homme qui fera sa thérapie: Georges Devereux, un excentrique ethnologue français. Au début du film, on découvre James Picard un indien Black Foot travaillant dans le ranch de sa sœur et son problème: des malaises à répétition. Suite à un énième malaise sa sœur le fait admettre à l’hôpital militaire de Winter à Topeca dans l’état du Kansas grâce à la nature de cette blessure: un traumatisme crânien durant la guerre.
Dans cet hôpital Jimmy passe une batterie d’examen afin de déterminer l’origine de ces malaises. Le résultat est qu’aucune cause physique n’a été trouvée, seul cause possible une éventuelle schizophrénie.Du fait de son origine ethnique et de la politique de quota que veut appliquer l’hôpital militaire, les médecins demandent l’avis d’un spécialiste des indiens de cet région, Georges Devereux, afin de confirmer ce diagnostic. Nous découvrons alors cet ethnologue fauché qui vit à New York, et qui saute sur l’occasion de ce contrat temporaire et espère un poste permanent au sein de cet hôpital militaire.
Au contact du fantasque Georges Devereux et des méthodes inhabituelles (sa première question est à propos de son nom indien et sa signification, cette recherche linguistique continue tout au long du film) qu’il met en place James Picard qui était resté jusque là quasi muet, se confie peu à peu à cet étrange personnage. Nous découvrons alors la vie de Jimmy P. au travers de ses rêves et des questions que pose Georges à ce propos, et au travers de cette vie celle des indiens Black Foot de cette période. La principale composante de ses rêves est liée aux femmes (sa mère, sa sœur, son ex-femme et quelques autres) et aux relations qu’il a avec elles.
L’autre attrait du film est la vie de Georges Devereux, homme assez étrange et fantasque qui pour compenser une vue très faible porte de petites lunettes rondes (qui renforcent son personnage). Lors de son séjour à Topeca, il ne vit qu’au travers de cette thérapie, n’ayant qu’une heure par jour de consultation, il passe le reste de son temps à rédiger, lire et relire ce qui a été dit durant ces séances, ceci également du fait que la ville n’offre que peu de divertissement. L’arrivée de sa maitresse, une anglaise déjà mariée, qui par sa fraicheur nous fait découvrir des aspects plus privés de la vie de Georges et ainsi le rôle qu’il s’est fabriqué.
Ce film m’a paru comme une agréable histoire à me laisser conter, un univers dans lequel s’immerger pendant quasi 2 heures et des personnages auxquels on s’attache.
+ La relation entre les deux personnages – La sobriété du film peut ne pas plaire
+ Le côté fantasque du personnage de Georges Devereux
Note : 8/10