Critique – Joe

« Du calme Joe », ou comment énerver Nicolas Cage

Joe est un ancien taulard, qui tente de refaire sa vie en menant une existence normale, en tant qu’honnête bucheron. Un jour, le jeune Gary vient lui demander un emploi afin de faire vivre sa famille. Très vite, Joe va le prendre sous son aile, afin d’éviter que Gary empreinte la même voie que son père tyrannique.

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Joe nous plonge dans une Amérique profonde, dans une petite ville peuplée de personnages très caractéristiques, presque caricaturaux. Cette société se bâtit sur des rapports de bien et de mal assez flous, et beaucoup des protagonistes flirtent souvent avec la limite. Peut-être devrait-on dire « les » limites : les leurs, ainsi que celles des autres.

Gary a grandi dans une famille dans laquelle son père alcoolique fait la loi. Il est le seul à vouloir coûte que coûte, trouver un emploi, dont la solde est systématiquement dilapidée par le patriarche. Gary va alors en permanence tenter d’échapper au joug de celui-ci. Le premier plan du film est assez caractéristique. Assis le long d’un chemin de fer, un vieillard se fait sermonner par son jeune fils, dos à la caméra, dont on comprend vite qu’il s’agit du jeune Gary. Après avoir écouté un monologue très pesant sur la nécessité d’arrêter la boisson et de s’occuper de sa famille, le père assène à son fils une droite pour le moins inattendue, se lève et s’éloigne du chemin de fer. Gary se relève quelques instants plus tard, pour partir en longeant celui-ci.

En peu de temps le décor est planté. On devine que l’ambiance de Joe sera pesante, que l’on assistera à certaines scènes assez violentes (à tous les niveaux), et que les protagonistes n’auront de cesse d’imposer un rapport de force qui leur est favorable. C’est l’histoire de ce Joe, dans lequel Nicolas Cage joue un anti-héros parfois difficile à suivre (notamment par les agents de police). Rustre, violent, mais juste, ce personnage s’efface cependant peu à peu pour mettre en valeur le jeune Gary.

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Ecrire sur Joe se révèle assez périlleux, car j’ai noté énormément de similitudes avec le Gran Torino (2008) de Clint Eastwood. En réalité les points communs y sont tellement nombreux que j’ai encore du mal à voir en Joe une œuvre originale, bien que ce film soit basé sur un roman du même nom de Larry brown. On notera cependant que les acteurs livrent tous dans ce Joe une prestation de qualité : d’un Nicolas Cage qui fait du Nicolas Cage (ce qui colle très bien au personnage) à un Tye Sheridan qui joue très juste pour son jeune âge, ils nous font vivre cette histoire avec beaucoup de talent. Mention spéciale à Gary Poulter qui dans le rôle du père de Gary se hisse à un niveau de détestation assez exceptionnel.

Mon avis sur Joe est donc assez mitigé, car le scénario ne nous surprend pas une seconde, et certains ressentiront comme un air de déjà-vu. Le niveau est cependant relevé par des acteurs qui livrent une copie remarquable, et à une assez bonne mise en scène.

Critique - Joe
Ce Joe ne me laissera pas un souvenir impérissable, la faute à certaines longueurs et à un scénario trop prévisible
Scénario
Mise en scène
Acteurs
Image et son
On aime
  • Les deux personnage principaux
  • Une mise en scène sobre mais à propos
On aime moins
  • Un scénario trop cliché
  • Quelques longueurs
2.8Note Finale
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