Critique – Le Majordome
Retracer l’évolution de la politique raciale des Etats-Unis sur les cinquante dernières années aurait pu donner une œuvre plus près du documentaire que du film. Le majordome est un film qui en a l’ambition. Pari gagné ?
Heureusement le point de vue par le petit bout de la lorgnette est traité avec émotion, servi par une brochette d’excellents acteurs. Le plus bluffant restant Forest Whitaker (Phone Game, Platoon) qui ne se départit jamais de la retenue exigée par sa fonction aussi bien dans l’exercice de sa profession, qu’il retranscrit dans sa vie personnelle.
Même dans les conflits avec son fils, dissident du côté « courbons l’échine sous le joug des blancs » et multipliant les actes emblématiques de la défense des droits des noirs dans une Amérique profondément raciste.
On est facilement emporté par cette fresque au grand souffle, dans la plus pure tradition des biopics historiques américains. L’émotion est toujours présente essentiellement grâce au jeu de Forest Whitaker. Bien sûr, cela sent un peu le « tout est possible grâce au rêve américain », mais il n’en reste pas moins qu’il retrace bien une histoire dans l’Histoire.
Une peu convenue tout de même, il faut bien l’avouer et bien sûr sans oublier le happy end et le côté « les bons sont récompensés et les vilains sont punis ». Dans l’ensemble c’est un bon film mais desservi par des gros clichés.