Critique de Leopardi, un biopic classique sur le grand poète italien du XIXè siècle
Leopardi raconte en effet la vie de Giacomo Leopardi (1798-1837), un érudit et poète italien du début du Novecento. Comme chaque film qui s’est essayé avec plus (Lincoln de Spielberg) ou moins (Renoir de Bourdos) de succès à des biographies, le réalisateur doit éviter de se montrer trop exhaustif et essayer de s’en tenir à une idée directrice ou à un moment-clé de l’existence de son personnage. Leopardi, un film italien de Mario Martone respecte-t-il l’adage?
Leopardi, un poète malade et mélancolique
Giacomo Leopardi naît dans une famille aristocratique à Recanati. Le film montre un court passage de son enfance où le jeune Giacomo fait montre de toutes ses connaissances en solutionnant rapidement un problème d’arithmétique devant un aréopage de la noblesse du coin ou en allant rejoindre son oncle qui doit traduire un texte en hébreu. Bref, Leopardi insiste sur l’éducation classique qu’a reçue le poète, il n’y a qu’à voir les nombreuses scènes où il écrit, traduit, récite dans la superbe bibliothèque familiale pour nous en persuader. Mais l’enfermement lui pèse d’autant plus que le libéralisme apparaît, mettant à mal des siècles de religiosité fervente et Giacomo tente une première fois de quitter le carcan familial. Scènes classiques que Leopardi enchaîne avec goût, en pointant un oeil vers la situation politique changeante de l’Italie. On songe alors immédiatement au Guépard de Visconti et à cette aristocratie finissante « tout change pour que rien ne change » mais ce n’est qu’une brève allusion qui disparaîtra plus tard.
Léopardi ou le parti-pris classique du poète maudit
La seconde partie du film nous transporte dix ans plus tard. Leopardi est devenu un écrivain reconnu, ce qui ne veut pas dire riche, dont le style enchante mais la mélancolie exaspère, surtout dans cette période d’euphorie révolutionnaire. Alors Leopardi perd le fil de son récit et se transforme en une longue et pénible complainte dans laquelle Giacomo Leopardi déambule, malade, bossu, sans fil conducteur si ce n’est l’incompréhension de ses pairs face à son œuvre par trop désespérée. Plane alors sur le film, malgré le savoir-faire de Mario Martone et la bonne interprétation d’Elio Germano, une impression de déjà vu d’autant plus que s’efface progressivement l’arrière-plan historique et que trop rares sont les moments, mise à part la scène finale, où résonnent les vers superbes du poète. Si on y ajoute quelques éléments de mise en scène douteux (musique rock, ajout de quelques scènes fantastiques inutiles, tableaux d’époque que l’on sent fabriqués), Leopardi peine à maintenir l’intérêt du spectateur (le film dure tout de même plus de 2h20) qui se demande pour en revenir au début de l’article : mais quelle était donc l’idée directrice du film? Dommage.
Un autre avis sur Leopardi : http://www.critikat.com/actualite-cine/critique/leopardi-il-giovane-favoloso.html
- L'acteur principal
- Les longueurs
- La mise en scène
- Le scénario