Critique Quand vient la nuit : un thriller à l’ambiance palpitante
Le réalisateur de Bullhead nous offre son second long-métrage, Quand vient la nuit. Un thriller mené avec rigueur et suspens.
Quand vient la nuit nous relate l’histoire d’un homme, Bob Saginowski, dont la vie semble paisible et sans ennuie. Il tient un bar avec son cousin dans Brooklyn, où règnent des gangs à tout va, et où le blanchiment d’argent y est commun. Un soir au bar, Bob se retrouve au centre d’un braquage qui tourne mal. Un évènement qui va vite le mêler à une enquête, réveillant alors quelques secrets et fantômes du passé…
Michael R. Roskam signe son deuxième long métrage et continue à marquer des points en tant que jeune réalisateur. Tout comme dans Bullhead, Michael R. Roskam s’accapare un scénario psychologique où la bestialité de l’être humain est encore une fois mise en avant. Mais contrairement à sa première production, Quand vient la nuit s’inscrit dans un certain « déjà vu » avec son ambiance à la James Gray, et cela me semble être un des seuls points négatifs du film. De plus, le scénariste Dennis Lehane avait une bonne idée de départ, mais l’histoire en elle-même ne me semble guère travaillée ni poussée en profondeur. En effet, peu de choses se produisent et les rebondissements se font rares. Nous cherchons même à savoir réellement où Quand vient la nuit va nous emmener. De plus, certains noms des personnages sont difficiles à retenir et à se les approprier. Un peu confus tout ça… Heureusement que la fin sauve l’affaire !
Si le scénario semble un poil négligé, la réalisation de Quand vient la nuit est réussie. Michael R. Roskam a su maîtriser correctement l’atmosphère de Quand vient la nuit. Effectivement, plongé au cœur d’une histoire de gangs tchétchènes et de trafic d’argent, l’ambiance pesante et glauque devait être de rigueur. Michael R. Roskam a su correctement nous faire naviguer – nous spectateurs – entre peur et tension tout au long de la projection. Aussi, la violence et les giclées de sang se font rares mais frappent au bon moment, renforçant ainsi l’effet voulu. L’ambiance thriller est donc bien au rendez-vous !
Côté acteurs, Michael R. Roskam fait appel aux deux « têtes brûlées » du moment, pour un duo qui paraît l’une évidence même pour Quand vient la nuit : j’ai nommé Tom Hardy (Locke, Batman) et Matthias Schoenaerts. Ce dernier, déjà présent dans Bullhead, nous offre une fois de plus une prestation hors-pair dans le rôle d’un psychopathe à moitié détraqué par la violence. Quant à Tom Hardy, il garde ce sang-froid et cette sagesse à travers sa posture et son expression faciale implacable. Michael R. Roskam ne pouvait donc dédier ces rôles de « bad-boys » qu’à ces deux acteurs incontournables. Une prise de risque pour Tom Hardy et Matthias Schoenaerts, qui se renferment malheureusement petit à petit dans l’icône « du gros dur » que rien n’arrête. La célèbre actrice de la première trilogie des Milléniums, Noomi Rapace, s’intercale entre les deux hommes. Dans le rôle d’ancienne junkie au passé douloureux, elle nous offre tout de même une touche de fraîcheur et son plus beau sourire en prime. Sous les yeux jaloux de Matthias Schoenaerts – dans le rôle de l’ex petit copain – elle finit par s’éprendre du beau Tom Hardy. Un début d’histoire d’amour que Michael R. Roskam a su traiter avec discrétion et pudeur évitant ainsi tout cliché.
En somme, Quand vient la nuit s’affirme comme un thriller réussi. Tout y est ! Ou presque… L’ambiance pesante parfaitement maîtrisée par Michael R. Roskam, les acteurs à valeur sûre. Dommage que Dennis Lehane désavantage le film avec son scénario assez vide et peu poussé.
Ici et ici, deux autres critiques du film Quand vient la nuit.
- Le duo Tom Hardy/ Matthias Schoenaerts
- L'ambiance pesante
- La fin qui sauve la mise
- Le scénario trop simpliste