Critique une rencontre : entre fantasmes et réalité
La réalisatrice de L.O.L et Comme t’y est belle revient avec son tout dernier film, une rencontre.
Elsa est un écrivain, Pierre un Avocat. Ces deux derniers se rencontrent lors d’une soirée de clôture d’un salon de livre : quelques regards, quelques rires sont échangés. Une simple rencontre certes, mais qui va pourtant bouleverser leur propre vie.
Une rencontre a tout pour plaire. A commencer par son entrée en scène : nous sommes directement plongés dès les premières minutes dans le vif du sujet, puisque le film commence par cette fameuse rencontre entre Elsa et Pierre. Le scénario est bien réfléchi. Effectivement, le thème de l’adultère est revisité et une rencontre se termine avec une fin plutôt agréable et originale. La mise en scène est ingénieuse et poétique (Bravo Lisa Azuelos). Les dialogues sont justes, pourvus de bon sens et légèrement philosophiques.
Lisa Azuelos s’attaque à un sujet très complexe dans une rencontre : celui d’un « amour platonique-fantasmatique ». Transbahutés entre imaginaire et réalité, nous sommes exposés à différentes possibilités de scénarios dans lesquels Pierre et Elsa vivent leur coup de foudre. Ce coup de foudre, celui qui vous refait découvrir les premiers frissons de l’amour, comme à vos 15 ans. Celui qui vous tombe dessus au moment où l’on s’y attend le moins. Celui qui n’a pas d’âge mais qui peut être destructeur… Lisa Azuelos a su réunir Ce coup de foudre dans une rencontre, à notre grand bonheur !
Dans une rencontre Lisa Azuelos a su également mettre en scène un jeu de couleurs plutôt vif. Tout comme sur l’affiche d’une rencontre, le bleu et le rose clair sont au rendez-vous à certains moments du film. Ils apportent une petite touche de gaité et de fraicheur. Malheureusement, la musique est trop présente à mon goût et plongent une rencontre dans le registre de l’histoire à l’eau de rose.
Côtés acteurs, le couple Marceau/Cluzet colle à merveille. La joie de vivre et la fraicheur de Sophie Marceau fait tout son charme. Elle passe pour la « maîtresse » aux allures forte et indépendante mais qui dans le fond reste très sensible. Sous ses airs de papa gâteau et d’homme fidèle, François Cluzet (En solitaire) nous laisse entrevoir sa vision d’homme à travers ses fantasmes. Son challenge : craquer pour les yeux de la belle Elsa et tout plaquer pour elle. Ou à l’inverse éviter tout contact, tout rendez-vous pour ne pas détruire sa famille et la femme qu’il aime par-dessus tout. En outre, une rencontre a l’avantage de pouvoir nous faire éprouver les ressentis de ces deux personnages évitant ainsi tout jugement. Concernant les seconds rôles : Lisa Azuelos s’offre une place dans son propre film et s’approprie très bien celui de la femme trompée. Alexandre Astier est à nouveau dans un rôle plutôt mineur et trop effacé, celui du copain-confident de Pierre (François Cluzet). Ce qui est fort dommage vu le talent de notre cher Roi Arthur.
En résumé, à travers une rencontre, la vision de l’adultère prend un tout autre sens. Il nous laisse entrevoir que tout le monde est à la portée d’un coup de foudre, que rien n’est jamais acquis. L’adultère est surtout décrit sans jugement et sans parti pris. Sous le symbole de cette rencontre entre ces deux êtres, nous comprenons en quoi celle-ci peut bouleverser nos sentiments, notre vie, nos propres valeurs et même nos principes.
Ici, une autre critique d’une rencontre.
- le couple Marceau/Cluzet
- la mise en scène
- la fin originale
- les choix musicaux
- Alexandre Astier en retrait