Critique – Enemy
Tourné bien avant Prisoners mais sorti après, Enemy est la deuxième collaboration du réalisateur canadien Denis Villeneuve et de l’acteur Jake Gyllenhaal. C’est un thriller intelligent qui ne vous laissera forcément pas indifférent.
Tour de force manœuvré à merveille par Denis Villeneuve, Enemy nous prouve une seconde fois son indéniable talent. On est mené en bateau du début à la fin. Lorsqu’on pense avoir compris on se rend compte que plein de choses nous échappe. Le film est une véritable toile d’araignée. Un seul visionnage n’est pas suffisant si l’on veut percer tous les secrets de Enemy mais le spectateur prend un malin plaisir à remettre en ordre les pièces du puzzle.
Pourtant Enemy part d’un scénario de base pas très original voire déjà vu. Un homme, Adam Bell (Jake Gyllenhaal) part à la recherche de son sosie après l’avoir vu dans un film totalement par hasard. En effet, rien de spécial. Seulement on se rend compte assez rapidement que l’on s’est fait berné. Au fur et à mesure que le film avance de nombreuses questions nous passent par la tête. Mais quel est le véritable sujet du film ?
La mise en scène de Villeneuve est si brillante qu’elle cache un sous-contexte dont les indices sont disséminés un peu partout. Au spectateur de s’amuser à les trouver. Mais je ne vous en dis pas plus de peur de vous gâcher la surprise.
En plus de son scénario ambigu, Enemy est rempli de métaphores et de sens cachés. Les dialogues n’étant pas très nombreux, nous sommes forcés de faire attention aux moindres détails. Les décors jouent d’ailleurs un rôle très important. L’histoire se déroule en plein cœur de Toronto. La ville a une signification particulière et dégage une ambiance oppressante. Les tons jaunâtres donnés aux scènes renforcent cet aspect et appuie sur la dimension inquiétante du film.
Pour ce qui est des acteurs Jake Gyllenhaal (Prisoners, Donnie Darko, Prince of Persia) est bluffant. C’est toujours un défi pour les acteurs de jouer deux personnalité très différentes l’une de l’autre mais Gyllenhaal remplit parfaitement le travail et tient de bout en bout le film. Sa performance va crescendo et donne son rythme au film. Même la présence de Mélanie Laurent n’est pas si mauvaise, qu’on l’apprécie ou non. Son rôle n’est pas majeur mais tient la route.
Après visionnage soyez sur que vous aurez besoin d’une explication. Je vous conseille (uniquement pour ceux qui ont vu le film) d’aller faire un tour sur cette vidéo – en anglais – qui vous éclairera dans la compréhension de ce film aussi complexe que sublime.
- L'intelligence du scénario
- La performance de Jake Gyllenhaal
- Le travail de la mise en scène, l'ambiance particulière
- La trop grand complexité du film