Cinema 2015 : les flops de la rédac’

L’année 2015 maintenant achevée, voilà que surgissent des top/flops de toutes sortes. Déceptions personnelles ou navets avérés, découvrez ici cinq films qui m’ont fait grincer des dents cette année au cinéma.

Parce que chacun apprécie un film différemment, les œuvres choisies et développées ici ne sont pas (tous) des navets, et parce qu’il est difficile d’apprécier tous les genres de cinéma, ne seront détaillés dans ce top des plus beaux flops 2015 que des films grand public, des blockbusters de science-fiction, superhéros ou adaptation de livres populaires. Seulement, si certaines sentent bon le joyeux divertissement, comme Mad Max Fury Road, la suite du Labyrinthe avec La Terre Brulée ou dernièrement l’épisode VII de Star Wars, d’autres offrent plutôt un savant relent de déjà-vu, d’incohérences ou d’ennui mortel. De suite, nos pépites 2015 dans le genre !

Hunger Games : La Révolte partie 2

Nous vous en avions fait la critique à sa sortie en salle, et comme pour mon confrère Jérome, cet ultime opus ne m’avait pas entièrement convaincu non plus. Fan de l’univers de Katniss Everdeen et ayant dévoré les trois romans l’an passé (juste avant la sortie de La Révolte partie 1), disons que mes forts soupçons se sont confirmés. A l’image de la première partie, cette seconde moitié de La Révolte nous a à nouveau régurgité l’intégralité du livre. Alors oui, beaucoup d’évènements se produisent, entre la fin de la lutte avec le Capitol, les choix de Katniss envers Peeta ou Gale, et les morts de nombreux personnages centraux à gérer, mais dans les faits, il n’était pas non plus obligatoire de remettre tout le livre dans le film. A l’image d’un Harry Potter et les Reliques de la Mort, dont le rythme des deux parties sont très mal équilibré, ce Hunger Games souffre d’un mal dit du « syndrome du Hobbit », c’est-à-dire de remplissage compulsif pour occuper le plus de temps à l’écran possible. Pour Hunger Games, la partie 1 semble être une longue introduction à la deuxième, qui ne se retrouve du coup qu’avec une grosse bataille à montrer, et donc tout plein de dialogues à développer pour faire le film plus de deux heures. Un gros film aurait sans doute pu faire l’affaire. Choix de production ou choix marketing ? Sans doute beaucoup des deux.

Affiche officielle de the hunger games - la révolte partie 2

Là où ce problème d’adaptation pour Hunger Games est intéressant, c’est qu’il relance le débat du « faut-il rester le plus fidèle possible au livre ou bien s’en éloigner pour en proposer une autre vision ? ». Pour beaucoup, ce Hunger Games est une réussite parce qu’il a réussi à intégrer tous les éléments du livre dans le film. Ces mêmes personnes seront déçues de voir que la série Game of Thrones commence à ne plus respecter les évènements des romans. D’autres se réjouiront au contraire de ces nouveaux rebondissements, qui apportent de la surprise comparé aux livres. Ceux-là mêmes, comme moi, souffleront de lassitude devant un Hunger Games : La Révolte partie 2 qui n’en finit de se conclure, jusqu’à l’ultime page de l’épilogue. Alors, qui a raison, ou qui a tort ? Qu’importe, on attend un re-cut de fan pour raccourcir ces deux parties de La Révolte en un seul et même film.

Jupiter : Le destin de l’univers

Acclamés ou décriés, la fratrie Wachowski n’en finit plus de faire couler de l’encre. Si personnellement je n’ai jamais été convaincu par leur trilogie Matrix, Cloud Atlas m’avait captivé. Ainsi, c’est avec beaucoup de curiosité que je suis allé voir Jupiter : Le destin de l’univers. Quelle déception ! Les effets visuels sont beaux, certes, mais le manque de créativité est flagrant, comme je l’avais développé à sa sortie dans ma critique. Si toutes les subtilités d’un scénario trop peu original ne me sont pas restées en tête, en revanche, j’ai pu depuis plusieurs mois constaté que beaucoup de gens avaient grandement apprécié ce film. Parmi les points défendus se trouvent justement le scénario, notamment l’idée que la terre fait partie d’un système de commerce global entre les membres de la famille Abrasax, et que l’héroine doit intégrer ce système pour mieux le contrôler plutôt que de tenter de le renverser, justement comme dans un certain Matrix. De la finesse certes, mais qui sent un peu le déjà-vu. Là où Jupiter Ascending avait un problème, c’est que ses personnages n’avaient pas l’air d’assumer les enjeux colossaux à affronter. Ainsi, le spectateur souffrait de voir Jupiter lier une relation amoureuse avec Caine plutôt que de sauver sa planète, le tout servi par des dialogues à pleurer. Si dans l’ensemble, Jupiter Ascending n’était pas un grand film, là où ça fait plus mal, c’est que depuis sa sortie au mois de février, il s’est rapidement fait oublier. Le « génie créatif » des Wachowski pour 2015 s’est plutôt fait sentir dans la série Sense 8, diffusée sur Netflix. Comme quoi, les meilleurs aussi peuvent rater l’essai.

Jupiter Ascending affiche cover

Cinquante nuances de Grey

Début 2015, impossible d’avoir échappé à la vague 50 Shades ayant déferlé en France à cause de la sortie du film tiré du roman du même nom écrit par E. L. James. Cette fanfiction publiée chez JC Lattès ayant émoustillée nombre de lectrices, que vaut alors le film ? Au final, beaucoup de bruit pour pas grand-chose, et c’est bien là le problème de ce film. En soit, il n’est pas franchement mauvais. Grey est un stalker en puissance, et Anastasia beaucoup trop prude pour être crédible, mais leur histoire tient debout. L’ennui, c’est toute la promotion du film, qui a voulu faire croire que Cinquante nuances de Grey était une romance érotique avec des personnages tourmentés et une histoire d’amour torride. Dans les faits, pas tant que ça. On est plus proche d’une comédie romantique comportant quelques scènes un peu hot que d’un pur film érotique. Le nerf du problème étant le public, les lectrices étant parfois adolescentes, une version soft a également été diffusée, atténuant un peu plus le film. Avec beaucoup de scènes cocasses, de dialogues forcés, et des acteurs pas franchement à l’aise, au final, Cinquante nuances de Grey est presque une comédie romantique. Petit flop, mais gros fail 2015, en somme.

affiche de 50 nuances de grey

Avengers : l’ère d’Ultron

Avengers, en flop ? Quelque part, un petit peu. Avec son Marvel Cinematic Universe, les studios de super-héros se sont lancés dans un projet aussi ambitieux que colossal. Prévu apparemment en quatre phases, cette longue saga Marvel a commencé en 2008 et devrait se finir à l’horizon 2020. Avengers, l’ère d’Ultron, se situe lui en fin de deuxième phase. Là où la phase fonctionnait bien, c’est qu’elle présentait chaque héros avant de tous les réunir dans Avengers. La formule s’essouffle un peu, et le schéma ne colle plus pour cette phase deux. Ainsi, Avengers, l’ère d’Ultron est clairement moins efficace que le premier. Là où Loki avait été développé dans Thor pour réapparaitre dans Avengers, ici, Ultron est créé et détruit dans le même film, prouvant ainsi que le film n’est qu’une énième péripétie. Ultron aurait pu être introduit dans Iron Man 3, et nous épargner l’ersatz du Mandarin. Plus « l’heure d’Ultron » que « l’ère d’Ultron », cet ennemi n’était qu’une étape dans le grand cercle du MCU, depuis lors rentré dans un cycle. L’ennui est que ce cycle comporte des incohérences, si ce n’est des lacunes. Où étaient les autres Avengers lorsque Thor affrontait Malekith à Londres dans Thor : Le Monde des Ténèbres ? Ou lorsque le SHIELD était démantelé dans Captain America : Le Soldat de l’Hiver ? Maintenant qu’ils sont une équipe, les aventures individuelles ne collent plus entre elles, et à cause de la multitude de ces films solo, le bouquet final de la phase perd en intensité – d’autant qu’un décalage de calendrier a placé L’ère d’Ultron avant Ant-Man, qui réduit encore l’impact de ce nouvel Avengers. Si en soi, le film n’est pas mauvais – visuellement impeccable, humour bien dosé, et chaque personnage de l’équipe évolue vraiment – on ne peut ignorer qu’il résume à lui tout seul le manque de cohérence dans la globalité de l’univers MCU. Reste à voir ce que donnera la phase trois, qui commence l’an prochain avec Captain America : Civil War, et Doctor Strange.

Les Avengers au complet dans Avengers 2 : l'ère d'ultron

Terminator Genisys

La science-fiction n’a pas brillé cette année, seul le nouveau Star Wars sauve ce genre de la noyade, et le nouvel opus de la saga Terminator n’aide en rien. Si le scénario est intéressant, dans l’idée qu’il souhaite réécrire la saga en créant une dimension parallèle, le film frise la catastrophe. Terminator Genisys se perd dans ce qu’il veut créer. La nouvelle time-line de Sarah Connor, interprétée par Emilia Clarke, n’a aucun sens. C’est une mélasse qui mélange l’histoire de son ancienne time-line, celle de Linda Hamilton, et de sa nouvelle time-line. Après tout, c’est tellement plus pratique que Sarah Connor, comme Kyle Reese, se souvienne des deux time-lines. Hormis les facilités scénaristiques, Terminator Genesis nous offre ses plus magnifiques fonds verts comme on ne devrait pas en trouver dans un film de cette ampleur. Sans oublier le cruel manque de créativité vis-à-vis des Machines, dont l’armée ne compte que des T-800, là où Terminator Renaissance proposait un véritable bestiaire de nouvelles machines. Pour les points positifs, on sent qu’Arnold Schwarzenegger s’amuse toujours dans son rôle, qui doit être le plus réussi du film. Pour ce qui est des antagonistes, en revanche, ce n’est pas le cas. Jason Clarke en John Connor qui passe du côté obscur, pourquoi pas, mais cela aurait été mieux de ne pas le révéler dans les trailers et sur les affiches. Quant à Skynet personnifié en hologramme maléfique, le concept est déjà bancal, mais toute la scène finale dans le bâtiment atteint des sommets. Skynet peut changer son hologramme et raccourcir son compte à rebours, sauf pour les cinq minutes finales, histoire de laisser le temps à Sarah Connor et Kyle d’aller se cacher en empruntant un ascenseur… que Skynet aurait pu bloquer. Terminator Genisys est l’archétype même du film qui envoie une scène d’action abrutissante pour ne pas que son spectateur commence à réfléchir sur la crédibilité du scénario. Le résultat : les mauvaises critiques se sont fait entendre, et depuis, les deux suites prévus de ce remake/reboot ont été annulées – officiellement la licence est « en pause à durée indéterminée ». Si ça c’est pas le flop de l’année…

Affiche Terminator Genisys

Comme chaque année, 2015 a présenté son lot de flops, dont tous n’ont pas pu être développé ici. On pense notamment à Knight of Cups, le dernier Terrence Malik ayant largement divisé la critique, ou A la poursuite de demain et son manque de créativité évidente, ou encore à Fantastic Four, très moyen mais injustement lynché dans la critique. Chacun ses goûts et chacun ses flops, voici les miens ! Et vous, quels films vous ont déçus cette année ?

    • http://camillelatouche.com/ Camille LATOUCHE

      Salut, si on résume TES flops, il s’agit de blockbusters. Jupiter Asc. est vraiment le gros navet de l’année. Terminator ne se classe pas loin. Autre film qui était attendu mais qui a un peu fait pschiiit, Sicario.

      • Marilyne breant

        Tu trouve que Sicario a fait pschiiit ? Moi j’ai vraiment adhere au scenario et à Emily Blunt

        • http://camillelatouche.com/ Camille LATOUCHE

          heu, là tu rigoles on est d’accord ? Car dans Sicario, j’ai envie de dire tout ça pour ça ….