American Bluff
David O. Russell tente avec American Bluff (American Hustle en VO) de renouveler le succès acquis l’année dernière avec Happiness Therapy. Servi par un casting de rêve, c’est LE film attendu au tournant.
L’histoire d’American Bluff, basée sur une histoire vraie, débute en 1978 avec Irving Rosenfeld, un escroc qui va rencontrer Sydney Prosser. Séduits l’un par l’autre, ils deviennent amants et associés. Mais un jour, ils se font attraper par un agent du FBI, Richie DiMaso. Ce dernier propose alors un marché aux deux escrocs : il est prêt à abandonner les charges contre eux s’ils l’aident à coincer des politiciens corrompus et enchaîner quatre arrestations. Chose aisée si DiMaso n’avait pas les dents si longues qu’elles rayent le parquet !
Tout dans la réalisation d’American Bluff est fait pour que le spectateur se plonge dans les années 70 : musique, coupes de cheveux, décors, véhicules, affichage des sociétés de production et de distribution et même le grain de pellicule apportent au film un petit côté vintage bienvenu. David O.Russell sait réaliser des films et nous démontre encore une fois son talent de mise en scène, usant de plans efficaces : chaque scène du film est un point important de l’intrigue. American Bluff raconte une histoire à angles multiples : selon la scène, le personnage principal change et Russell délivre alors le point de vue et les pensées de celui-ci. Un vrai régal ! Et bien que le film soit long (2h18), l’histoire est tellement prenante que le temps file sans qu’on s’en aperçoive. Le suspense du film est maintenu jusqu’à la fin, chacune des parties essaye de tirer son épingle du jeu en enfonçant les autres au point de se demander comment l’histoire va se terminer. Mêmes les rôles secondaires, comme Rosalyn la femme d’Irving, ont du corps et une personnalité très prononcée.
La bande originale d’American Bluff contient des tubes musicaux des années 1960/70, avec Duke Ellington, Elton John, les Bee Gees pour ne nommer qu’eux. Dany Elfman, le compositeur de la bande originale (Men in Black, Real Steel), a su s’accorder et délivre une musique typique des années 70.
Le succès d’American Bluff est également dû au talent des acteurs. Nous y retrouvons un Christian Bale (The Dark Knight, Le Prestige) encore une fois transformé et loin d’être à son avantage. Dès le début, nous le voyons bedonnant et pratiquement chauve (il porte cependant une perruque). Il interprète l’escroc Irving et effectue, encore une fois, une grande prestation. Les tourments, les peines, les coups de sang : tout un large panel d’émotions est joué avec grande conviction. Bradley Cooper (Very Bad Trip, Happiness Therapy) se retrouve dans la peau de l’agent DiMaso qui transpire l’ambition démesurée, ainsi que la passion qui l’habite pour le personnage de Sydney Prosser. Jeremy Renner (Avengers, Jason Bourne : L’Héritage), bien qu’ayant un rôle secondaire, est parfaitement crédible. S’il m’a semblé surprenant de le voir au casting, j’ai été autant surpris par son jeu d’acteur que par sa coupe de cheveux. Pour une fois qu’il ne joue pas un gros-bras, il s’en sort plutôt bien. Jennifer Lawrence (Hunger Games, Happiness Therapy) est également de la partie, jouant Rosalyn Rosenfeld, la femme d’Irving. Si le personnage est stupide et se croit intelligent et manipulaeur, Jennifer Lawrence délivre une nouvelle fois une interprétation remarquable. Si chacun des acteurs d’American Bluff a de la présence, je tiens à souligner qu’Amy Adams (Fighter, Man of Steel) nous donne ici la meilleure interprétation de sa carrière.
Je vais arrêter d’en faire les éloges et vais plutôt vous laisser le plaisir de découvrir American Bluff. Je pense qu’il sera le succès de cette année 2014.
- Les acteurs et leurs personnages
- Une bande son divine
- VF "seulement" bonne